MOUSTIQUE MON COUSIN
Posté par othoharmonie le 26 juillet 2014
Dès le 12ème siècle, les moustiques étaient appelés « cussins ». Ce nom dérive du latin vulgaire culicinus, déformation du mot culex, culicis qui désignait un petit moucheron piqueur. Ce mot s’est peu à peu déformé en « cousin », dénomination encore couramment employée de nos jours.
Depuis le 16ème siècle, l’appellation mousquites, puis moustique, a fait son apparition par emprunt à l’espagnol « mosquito », diminutif de « mosca » qui signifie mouche ; Ce terme fut assez longtemps employé pour désigner les moustiques exotiques. « Moustiquaire », ce voile de tulle placé aux fenêtres pour contenir ces insectes à l’extérieur, est un néologisme créé par Bernardin de Saint Pierre à partir de l’espagnol « mosquitero ».
Galerie de portrait : Les Aedes : moustiques « Chanteurs »
Ces moustiques tirent leur nom du mot grec aedes (aède, en français) qui désignait le chanteur dans la Grèce antique, en raison du bruit caractéristique qu’ils produisent au vol. Leurs ailes sont transparents, le corps couvert d’écailles colorées ; Ce sont de féroces anthropophiles diurnes qui piquent à l’extérieur, en particulier A.caspius, plutôt halophile, et A.detritus qui préfère se développer dans les roselière, les rizières et le bord des cours d’eau calmes. Ils ont une grande portée de vol et se laissent entraîner par le vent. Les femelles déposent leurs œufs à mêle la vase dans les dépressions, pendant la période d’exondation du sol. L’éclosion des oeufs se produit lors de la submersion suivante, même si celle-ci a lieu en hiver pour A.détritus.
Plusieurs espèces sont vectrices et particules virales, à l’origine notamment de certaines grippes estivales, de viroses neurotropes et de pseudo-dengues. C’est une espèce de groupe qui est le vecteur du virus amaril, agent infectieux de la fièvre jaune qu’il peut encore transmettre plus de 50 jour après avoir piqué une personne malade.
Les Anophèle : moustiques « inutiles »
Leur nom, d’origine grecque, désignait l’importun, l’inutile ; Ce sont des moustiques reconnaissables, non seulement à leur ailes tachetées, en particulier Anopheles maculipennis, mais aussi à la positon de leur corps au repos, abdomen relevé, et à celle de la larve aquatique qui se tient parallèle à la surface de l’eau, lorsqu’elles renouvelle sa provision d’air, du fait qu’elle est dépourvue de siphon respiratoire.
Anapheles maculipennnis est le moustique typique de l’ancien monde, vecteur célèbre sur tout le pourtour méditerranéen du Plasmodium vivax, hémotozoaire reconnu seulement à la fin du 19è siècle (1878-1880), par Charles Laveran, comme l’organisme responsable du paludisme ; Avant cette importante découverte, on croyait que la fièvre des marais ou fièvre paludéenne était due à un poison qui s’élevait des eaux corrompues. Autre découverte importante, par Pelletier et Caventou en 1820, celle des propriétés antispasmodiques de la quinine, extraite de l’écorce des quinquinéas. Depuis, la prévention et la thérapie du paludisme ont fait de grands progrès.
Anopheles maculipennis est en réalité une espèce collective. Les spécialistes ont reconnu en elle tout un compilé d’espèces et de sous-espèces, de variétés et de biotypes qu’il est important dans bien des cas, de savoir distinguer. Ainsi, en Camargue, A.atroparvus, favorisé par l’extension de la riziculture, a caccu ‘anaphélisme de la région, ce qui rend insupportable à certaines périodes un séjour prolongé dans le delta du Rhône. Ces pullulations créent même une menace pour les villes voisines, étant donné un grand pouvoir de dispersion.
Le Mansonia : Moustique forestier
Mansonia richiardii est très commun dans les bois de toute la France moyenne. Il entre aussi dans les locaux pour piquer. Cette espèce est doublement caractérisée par sa diapause larvaire hivernale et par le comportement particulier de ses larves, dont le siphon respiratoire vulnérant, est conformé en crochet épais. En l’enfonçant dans les tissus des plantes aquatiques, la larve emprunte de l’air gazeux emprisonné dans les lacunes et les méats intercellulaires.
Le Culex : moustique « urbain »
Le moustique particulièrement désagréable ne présente aucun rôle pathogène. Son nom est cité par Virgile comme moucheront aspirant le sang. C’est essentiellement un moustique urbain dont la nuisance, la nuit venue, est bien connue de tous. Il s’agit de l’espèce Culex pipiens et de sa sous-espèce antogenicus qui est la plus fréquente. Son nom de pipiens fait allusion au bruit strident de l’insecte en vol, tiré du latin pipiio qui signifie piauler.
La femelle pond dans tous les gîtes possibles, ce qui suppose, avant d’organiser une campagne de lutte contre ses larves, un dépistage soigneux de ceux-ci, une véritable enquête policière….
Description de Remi Coutin
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