Le moustique et sa piqûre
Posté par othoharmonie le 16 juillet 2014
Pour les espèces hématophages, l’alimentation en sang est nécessaire à la ponte. La séquence (repas sanguin, maturation des œufs et ponte) est répétée plusieurs fois au cours de la vie du moustique, et s’appelle le cycle gonotrophique. La durée de ce cycle dépend de l’espèce, mais surtout de la température externe (par exemple, chez A. gambiae, le cycle dure 48 heures lorsque la moyenne de température jour/nuit est de 23 °C). La piqûre, le plus souvent nocturne (et plus particulièrement à l’aube ou au crépuscule), dure deux à trois secondes si le moustique n’est pas dérangé.
La femelle adulte, pour sa reproduction, pique les animaux pour prélever leur sang, qui contient les protéines nécessaires à la maturation des œufs (notamment le vitellus destiné à nourrir le germe de l’œuf). On la qualifie de femelle anautogène, en opposition aux femelles autogènes (qui peuvent se passer de sang pour la maturation de leurs œufs).
Pendant la piqûre, la femelle injecte de la salive anticoagulante (voir photo ci-contre) qui, chez l’Homme, provoque une réaction allergique inflammatoire plus ou moins importante selon les individus : c’est la formation d’un « bouton » qui démange.
L’être humain n’est pas la principale victime des moustiques, loin de là : plus de la moitié des espèces se nourrissent exclusivement du sang des oiseaux, suivi de celui des rongeurs et des grands mammifères, des reptiles et batraciens.
Techniques de chasse de la femelle
Tout comme la tique, le moustique repère sa cible grâce à son odorat : celui-ci, au cours d’un déplacement d’au plus 2 km, leur révèle d’abord la présence de dioxyde de carbone(émis par la respiration et la transpiration) jusqu’à 30 m, puis d’acides gras comme l’acide butyrique ou l’acide lactique, et de substances aux relents ammoniaqués, émis par la sudation de la peau. Des thermorécepteurs leur permettront ensuite de trouver la veinule qui leur permettra de s’alimenter. Le système visuel, sensible à la lumière, aux mouvements et aux couleurs, est peu performant, et n’interviendrait qu’en-dessous de 1,5 m).
Les espèces anthropophiles sont spécialement sensibles aux kairomones comme l’acide lactique ou le sébum, ou aux nombreuses odeurs comme l’ammoniac, l’acide lactique, l’aminobutane) émises par la sueur ou l’haleine, l’odeur propre de la peau, l’urine, les vapeurs d’alcool ou de parfum et bien d’autres encore (par exemple l’odeur d’une personne ayant consommé de la bière ou du fromage). Ces facteurs expliquent que certaines personnes soient plus piquées que d’autres. Les moustiques sont également sensibles à la chaleur (15 à 30 °C) et l’humidité (en pratique plutôt l’été et par temps orageux, donc), et seront plus attirés par une personne avec une température élevée. Les moustiques sont également attirés par le noir. Les femelles sont immédiatement attirées par ces sources alors qu’elles sont répulsives pour les mâles. De même, les substances attractives ou répulsives peuvent varier d’une espèce à l’autre. Les moustiques sont encore sensibles à de nombreux autres paramètres (par exemple, la hauteur à laquelle l’odeur est perçue, dans le cas d’An.gambiae, qui vole au ras du sol et pique de préférence les pieds et les chevilles). Les croyances que les moustiques sont sensibles à la quantité de sucre dans le sang et qu’il faut éteindre la lumière pour ne pas attirer les moustiques ne sont pas fondées.
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