Posté par othoharmonie le 15 juin 2014
2003-2004
La dernière invasion du criquet pèlerin en Afrique a débuté en septembre 2003 et 65 000 km² avaient été dévorés à fin juillet 2004 sur neuf pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) et du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie). Selon les experts les dégâts peuvent être évalués à 200 millions d’euros (juillet 2004).
En juillet, les abondantes pluies estivales poussent les essaims d’insectes à migrer du Maghreb vers le Sahel pour se reproduire en rejoignant les zones naturelles de reproduction du sud de la Mauritanie, du nord-est du Sénégal et de l’ouest du Mali, en avançant de 100 kilomètres par jour.
Le traitement consiste en l’épandage d’insecticides liquides à l’aide de véhicules tout-terrain adaptés. En juillet, 1820 km² avaient été traités en Mauritanie et 9 km² au Sénégal. L’Algérie envoie 48 véhicules et 80 000 litres de pesticides, le Maroc, 6 véhicules et 50 000 litres, et la Libye, 6 véhicules et 10 000 litres, la FAO a apporté 9 millions de dollars américains dans le cadre de l’aide d’urgence.
Publié dans SAUTERELLE - CIGALE | Pas de Commentaire »
Posté par othoharmonie le 15 juin 2014
L’une des problématiques de la lutte contre les essaims de criquets est l’usage de grande quantité d’insecticide. La campagne de 1987-1988 a montré que les insecticides restent le moyen de lutte le plus performant, malgré les effets polluants sur le milieu biologique.
Le criquet pèlerin possède des prédateurs naturels : les hérons, les cigognes, les lézards, les rats, les singes, en sont friands. Mais la consommation de tous ces insectivores est largement dépassée par la rapidité du cycle reproducteur du criquet pèlerin. Les femelles sont très prolifiques, et en quelques mois, soit trois ou quatre générations, un essaim peut multiplier ses effectifs par dix mille, voire un million. Des mouches, des guêpes et des coléoptères s’attaquent aux œufs, des araignées à ses larves. Mais ces prédateurs sont beaucoup moins prolifique et ne peuvent non plus pourchasser les essaims dans leurs migrations.
Les micro-organismes sont également un système de lutte envisagés. La substance provenant de bactéries (Bacillus thuringiensis), la bactospéine PM est très efficace contre les chenilles et les papillons. Mais elle est éliminée par le système digestif des acridiens. Aux États-Unis, on pulvérise des nozemas, protozoaires parasites habituels des criquets. Efficace sur les sédentaires, la méthode semble inopérante sur les migrateurs. Plus prometteuse semble la production par synthèse de toxines de champignons.
Le principal moyen de lutte est donc la lutte chimique. L’expérience a montré qu’arroser chimiquement les nuages d’insectes volants est inefficace: les doses mortelles mettraient en péril tous les êtres vivants de la contrée. Le traitement retenu se pratique le matin, juste avant l’envol.
Pour empêcher les oeufs d’éclore, il est parfois recommandé de labourer le sol à grande profondeur. Mais, le plus souvent, le relief et les moyens d’accès l’interdisent. La campagne 1987-1988 aura toutefois permis d’expérimenter sur les essaims de larves des insecticides de plus en plus raffinés. Soutenus par les écologistes, les pyréthrinoïdes sont des molécules de synthèse copiées sur les toxines naturelles du pyrèthre, un végétal qui pousse en afrique. Efficaces, mais peu rémanents ces produits exigent des pulvérisations fréquentes et coûteuses. La plus heureuse surprise est venue avec les dérégulateurs de croissance comme le téflubenzuron. Répandue sur les larves, avant la poussée des ailes définitives, cette sorte d’hormone empêche le raidissement du nouveau squelette de chitine lors de la dernière mue. Ne pouvant s’extraire de leur tégument précédent, 99 à 100 pour 100 des insectes meurent avant d’avoir pu s’envoler. Inoffensive pour les oiseaux et mammifères, cette » potion » peut être dangereuse pour les autres insectes. Pour les spécialistes, il était encore trop tôt pour crier victoire. Et pour preuve, l’invasion 1987-1988 n’a pas été la dernière.
Publié dans SAUTERELLE - CIGALE | Pas de Commentaire »
Posté par othoharmonie le 15 juin 2014
Caelifera est un sous-ordre d’insectes phytophages de l’ordre des orthoptères, couramment appelés caelifères ou criquets. Ils portent, suivant leur comportement, le nom de locuste lorsqu’ils sont grégariaptes (tendence à devenir grégaire) et sauteriau lorsqu’ils ne sont pas grégariaptes.
Certaine espèces sont considérées comme des insectes ravageurs ; en particulier les locustes peuvent causer de très importantes défoliations en Afrique, et aussi parfois dans le sud de l’Europe. Il existe des criquets de morphologie très proche de celle du criquet pèlerin en Amérique équatoriale, mais qui n’y provoquent pas de défoliations massives.
On distingue deux infra-ordre
- les criquets (Acrididea) et
- les criquets pygmées (Tridactylidea).
Souvent confondus avec les sauterelles, les criquets ont eux des antennes courtes et multiarticulées. Leurs élytres sont longs ou courts selon les espèces. Leurs chants sont caractéristiques, parfois inaudibles pour l’Homme. Leur système nerveux est constitué de ganglions cérébraux (tête), et d’une chaine nerveuse ventrale reliant d’autres ganglions (un par métamère/segment). Le criquet est donc un hyponeurien. Leur circulation sanguine est « ouverte » (Le sang part du/des cœurs de l’animal vers des vaisseaux sanguins mais aussi vers diverses cavités du corps où il se charge d’oxygène). Leur système respiratoire est constitué de plusieurs trachées (solidifiés par des anneaux de chitine) reliées à des sacs aériens permettant le déplacement de l’air (convection externe). L’air est apporté directement aux cellules par un système de trachéoles, la régulation de l’apport en air est effectuée grâce au niveau de liquide trachéolaire présent à l’extrémité des trachéoles. Plus il y a de hauteur de liquide, moins l’apport en dioxygène est fort et vice versa.
Les œufs sont pondus en masse, enrobés ou surmontés de matière spumeuse et enfouis dans le sol par la pénétration presque totale de l’abdomen.
Quatre espèces sont célèbres pour les dégâts qu’elles peuvent occasionner quand ils se groupent en nuages (de centaines de millions d’individus parfois qui constituent en Afrique de véritables fléaux, dévorant toute la végétation sur leur passage) ; ce sont :
Publié dans SAUTERELLE - CIGALE | Pas de Commentaire »