Origine du mot Kangourou
Posté par othoharmonie le 10 juin 2014
En fait, je n’ai trouvé aucune origine particulière ni d’historique, mais par contre j’avais relevé une petite histoire sur le web en 2007, qui m’avais beaucoup plu. Si elle vous appartient alors dites-le moi, ce sera un plaisir de savoir qu’elle est à vous….
Au cours d’une expédition en Australie, le capitaine Cook désigne un kangourou qu’il voit pour la première fois et demande à un aborigène comment s’appelle cet étrange animal. L’aborigène lui répond dans sa langue « kang-aroo » ce qui signifierait en fait « je ne comprends pas » (ou « je ne sais pas »).
L’origine du mot kangourou viendrait donc d’un lamentable quiproquo ! Cette histoire fait rire et on peut y croire dur comme fer. On la trouve d’ailleurs rapportée dans de nombreux ouvrages et sur quantités de sites web. Je viens malheureusement de découvrir qu’elle est complètement fausse. La légende est sans doute bien postérieure à l’expédition de Cook.
Reprenons la chronologie des événements. Un des héros de cette histoire est le navigateur et explorateur anglais James Cook (1728-1779). Lors de sa première expédition (1768-1771), Cook explore l’océan Pacifique sud avec pour principale mission l’observation du transit de Vénus en 1769. Au cours de cette expédition, il découvre la Nouvelle-Zélande, puis complète les connaissances d’explorations précédentes sur l’Australie (alors appelée Nouvelle Hollande), depuis la Nouvelle Galles du Sud jusqu’à Grande Barrière de corail. Comme toutes les expéditions de ce temps, elle a pour mission de cartographier les terres découvertes et dresse un état des lieux de la faune et de la flore. Ainsi le nom kangourou (kangaroo en anglais) est rapporté pour la première fois en 1770 par le capitaine Cook et Joseph Banks, le botaniste de l’expédition, lors de leur description de l’animal.
Mais alors d’où vient la légende ?
Sans doute d’une série de confusions. Tout d’abord, on trouve peu de traces en langue aborigène d’un mot ressemblant à kangourou pour désigner cet animal. Au contraire plusieurs expéditions ultérieures notent des noms très différents comme patagorong par exemple. Et en 1820, le capitaine Phillip King relève distinctement le mot mee-nuah. Pour compliquer encore un peu plus la chose, on découvre en 1834 qu’un émeu (un cousin de l’autruche) est appelé Kóng-go-róng par les aborigènes. La ressemblance est trop belle. On pense aussitôt que Cook s’est trompé.
Depuis, les choses ont changé. De nombreux linguistes pensent maintenant que le mot dérive des noms aborigènes gangurru, ga-nurru ou gaurru désignant le grand kangourou noir en Guugu Yimidhirr, une langue aborigène du nord-est de l’Australie bien étudiée par les anthropologues.
L’ironie de l’histoire, c’est qu’il y a de fortes chances que le capitaine King, qui a longtemps fait autorité en déclarant notamment que le nom kangourou n’existait pas en langue aborigène et dont les écrits ont alimenté la légende, fût lui-même victime d’une grave confusion. En effet, le nom « mee-nuah » qu’il rapporte comme le véritable nom aborigène du kangourou pourrait bien être le mot « minha » qui signifie simplement « animal comestible » ! L’arroseur arrosé, en quelque sorte.
Quoiqu’il en soit, je trouve cette histoire savoureuse, avec le charme absurde de l’humour britannique. Les Anglais sont toujours très prompts à se moquer d’eux-mêmes et de leurs héros. C’est ce qui les rend si attachants.
Merci à l’auteur.
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