Chèvre et l’image du caprin

Posté par othoharmonie le 14 mai 2014

 

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Au cours des âges, on assiste en fait à une nette dégradation de l’image des caprins (bouc, chèvre, chevreau), progressivement contaminée par la mauvaise réputation du bouc, la lubricité légendaire de ce dernier en étant la cause (Voisenet 2000 : 31-32). Déjà, Philon écrivait que « les boucs […] sont lascifs dans leurs relations sexuelles où ils montrent une ardeur frénétique ». Avec l’avènement du christianisme, cet animal fut donc nettement rejeté dans le camp du mal, et à partir du XIIe siècle, on en fit même l’incarnation préférée du démon.

 Par voie de conséquence, sa femelle et son petit, sans faire l’objet d’une condamnation aussi nette, n’en ont pas moins subi les effets de la réprobation des clercs, qui a fait pencher leur statut symbolique du côté du paganisme et du satanisme. Lors du jugement dernier, tel que décrit par Matthieu dans le Nouveau Testament,  les boucs ne sont-ils pas placés à gauche, alors que les brebis le sont à droite ? Dans son Sermon sur le Cantique, Saint Bernard commentait cela en disant que les boucs, symbole des « sens du corps égarés et lascifs par lesquels le péché est entré dans l’âme », représentent les pécheurs, et doivent donc être placés à gauche. Et Matthieu (XXV, 31, 34, 41) justifiait cette répartition en disant que YHVH se tournerait vers ceux de gauche en leur disant : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez au feu que j’ai préparé pour le diable et les siens ».

 En Europe, de nombreux mythes dualistiques de création de la chèvre imputent sa création au Diable cherchant à imiter l’œuvre divine, et l’opposent à d’autres animaux domestiques très positivement valorisés. En France, on dit ainsi que lorsque Dieu créa la vache, le diable voulut l’imiter, ne réussissant qu’à faire la chèvre, donc ici considérée comme une sorte de « vache ratée ». Un récit arménien comparable dit que Dieu créa le mouton, et le diable la chèvre, mais quand ce dernier voulut fièrement montrer sa créature à Dieu, il la prit par la queue, qui lui resta dans la main : dans cette optique, la chèvre serait donc un « mauvais mouton ». D’autres légendes, russes et polonaises, exposent qu’après avoir créé la chèvre, le diable, incapable de l’animer, ne put le faire qu’un invoquant la puissance divine ; et cela l’énerva tellement que, d’un coup de dent, il coupa la queue de la pauvre bête. Enfin, un petit conte catalan montre fort bien comment la chèvre est, au sens propre, « marquée » par le démon :

 « Dieu et le diable parièrent à qui ferait le coursier le plus beau et le plus vigoureux. Dieu fit le cheval. Le diable, pour surpasser l’œuvre de Dieu, chargea un petit démon d’aller espionner ce que faisait Notre-Seigneur au Ciel. Le démon réussit à voir comment Dieu faisait la queue du cheval : il courut en enfer, et raconta au diable que la créature divine avait une longue queue formée d’une poignée de poils réunis seulement par un bout et qui pendaient librement comme sur un plumeau. Le diable voulut absolument savoir quelle était la longueur de la queue, et le petit espion lui dit qu’elle avait à peu près deux empans de long. Pour surpasser Notre-Seigneur, le diable fit à la chèvre – c’était son œuvre – une queue de sept aunes. Quand tous les deux comparurent à l’endroit convenu, Dieu présenta le cheval, avec son allure altière et son élégance inimitable. Il fit un parcours magnifique qui suscita l’admiration générale :  d’abord au pas, puis au trot, et pour finir au galop. Alors le diable lâcha la chèvre barbue, cornue et poilue comme lui. Elle avait une très longue queue qui traînait par terre sur plusieurs aunes, et s’accrochait à tous les buissons et à toutes les plantes, l’empêchant de marcher. Furieux et honteux de cet échec éclatant, le diable coupa la queue de la chèvre d’un coup de dents. Libérée de cette traîne qui l’entravait, la chèvre s’enfuit à toutes jambes et disparut. Comme elle était une œuvre du diable et qu’elle porte son empreinte, la chèvre l’aide autant qu’elle peut, et a une grande amitié pour lui : aussi le diable se cache-t-il souvent sous la forme d’un bouc. Sur la queue de la chèvre, on reconnaît encore la marque des dents du démon » (Amades 1988 : 240-241).

 

Jean de La Fontaine 

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Chèvre et rituel de carême

Posté par othoharmonie le 14 mai 2014

 

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Un rituel de carême peu connu, mentionné par saint Augustin dans un de ses sermons confirme la valence négative de la chèvre : « Il faut fouler aux pieds les vices et les peaux de chèvre ; il faut déchirer la guenille maudite des chevreaux ». Ce rite consistait, pour le catéchumène, à se mettre debout sur une peau de chèvre, afin de bien montrer qu’il renonçait aux vices et aux péchés du passé (Mariño Ferro 1996 : 85). 

Pourtant, le côté aérien (car montagnard) de la chèvre sauve son image d’une totale contamination par celle du bouc. Cette nature aérienne s’atteste avec la « chèvre unijambiste » (Aja-ekapâda) du panthéon védique, qui est une sorte de tourbillon atmosphérique considéré comme une puissance. Et ce sont des chèvres qui tirent le chario de Pûshan, divinité védique du soleil, car il doit emprunter des chemins escarpés. Dans son Exposition sur le Cantique, Grégoire le Grand fait de la chèvre une image de « la foi, l’espérance et la charité par lesquelles nous nous gardons purs et grâce auxquelles nous gravissons les hautes montagnes de la contemplation ». Et dans son Élucidation du cantique, Alain de Lille va jusqu’à la comparer au Christ, à cause de l’acuité de son regard et de sa familiarité avec les hauteurs, selon une comparaison déjà exprimée par le Pseudo-Cassiodore à cause de la finesse de vue et de la rapidité de l’animal (Ayzac 1866, Miquel 1992 : 62). Mais il convient de préciser qu’il s’agit là de la chèvre sauvage, telle qu’elle est décrite dans les bestiaires médiévaux comme celui d’Oxford, du XIIIe siècle : « La chèvre a la particularité suivante : pour paître elle va de sommet en sommet et grâce à l’acuité de sa vue elle distingue les bonnes herbes des mauvaises herbes […]. De même les bons prédicateurs […] s’élèvent de vertu en vertu, toujours plus haut. Avec les yeux du cœur ils savent reconnaître les bonnes pensées des mauvaises. » Et d’ajouter : « La chèvre aime à rester sur les très hautes montagnes et sait reconnaître le simple promeneur du chasseur. De même, Notre-Seigneur Jésus-Christ aime les hautes montagnes, c’est-à-dire les Prophètes et les Apôtres. » 

Ce thème de l’acuité visuelle légendaire des caprins remonte à l’Antiquité, car Pline l’Ancien rapporte déjà que, de son temps (Ier siècle), on disait « qu’elles voient aussi clair la nuit que le jour », et que manger du foie de bouc donne aux nyctalopes la faculté de voir la nuit (Histoire naturelle, livre VIII, lxxvi). La christianisation de ce motif s’opéra rapidement, et saint Grégoire de Nysse, qui mourut vers l’an 400 présentait la chèvre comme l’emblème de la totale perfection et de l’universalité du regard scrutateur du Christ. Et l’association de la chèvre au Christ se renforçait de la fameuse comparaison du Cantique de Salomon : « Mon Bien-Aimé est semblable à la chèvre ». Certaines figurations du Bon Pasteur le montrent environné de moutons et de chèvres et portant sur les épaules, non l’habituelle brebis égarée, mais bel et bien une chèvre. Nul doute que dans ce cas, la chèvre figure « l’âme égarée dans les vices impurs » (Charbonneau-Lassay 1940 : 194).

 Jean de La Fontaine 

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La Chèvre 6

Posté par othoharmonie le 11 mai 2014

 

 

Parmi ces vices impurs, figure la concupiscence, et Vulson de la Colombière en témoigne : « La Chèvre ronge avec des dents venimeuses les bourgeons des meilleurs arbres, ruinant la campagne, d’où vient que les Athéniens la bannissoient de leur territoire, et même aujourd’hui elles sont défendues en plusieurs provinces de France. La Chèvre dénote la femme de mauvaise vie, car tout de même que sa morsure est pestilentielle aux bourgeons, ainsi les baisers et les paroles de la courtisane causent beaucoup de dommages et de malheurs aux hommes ; et comme la Chèvre cherche à manger les bourgeons et nouvelles feuilles, tout de même la femme débauchée tache à corrompre et attirer en ses filets les jeunes gens comme étant plus facile à décevoir pour le peu d’expérience qu’ils ont. »

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Enfin, le caractère ambigu de la chèvre se retrouve dans ce que l’on dit de son intelligence. Pour Pline l’Ancien, elle est remarquable, et il en veut pour preuve l’histoire suivante : « Deux chèvres venant en sens contraire se rencontrèrent sur un pont très étroit ; le peu de largeur de la passerelle ne leur permettait pas de faire demi-tour, et la marche en arrière était rendue impossible en raison de la longueur du chemin à parcourir, sans voir, sur une piste étroite, avec, au-dessous, la menace d’un torrent aux ondes rapides. Alors une des deux chèvres se coucha, et l’autre passa en l’enjambant. »

 

Or La Fontaine, traitant du même sujet dans sa fable Les Deux Chèvres, leur prête assez de bêtise et de fierté mal placée pour qu’aucune ne veuille céder le chemin à l’autre, et que cela les conduise à leur perte : 

Dès que les Chèvres ont brouté,

Certain esprit de liberté

Leur fait chercher fortune; elles vont en voyage

Vers les endroits du pâturage

Les moins fréquentés des humains.

Là s’il est quelque lieu sans route et sans chemins,

Un rocher, quelque mont pendant en précipices,

C’est où ces Dames vont promener leurs caprices;

Rien ne peut arrêter cet animal grimpant.

Deux Chèvres donc s’émancipant,

Toutes deux ayant patte blanche,

Quittèrent les bas prés, chacune de sa part.

L’une vers l’autre allait pour quelque bon hasard.

Un ruisseau se rencontre, et pour pont une planche.

Deux Belettes à peine auraient passé de front

Sur ce pont;

D’ailleurs, l’onde rapide et le ruisseau profond

Devaient faire trembler de peur ces Amazones.

Malgré tant de dangers, l’une de ces personnes

Pose un pied sur la planche, et l’autre en fait autant.

Je m’imagine voir avec Louis le Grand

Philippe Quatre qui s’avance

Dans l’île de la Conférence.

Ainsi s’avançaient pas à pas,

Nez à nez, nos Aventurières,

Qui, toutes deux étant fort fières,

Vers le milieu du pont ne se voulurent pas

L’une à l’autre céder. Elles avaient la gloire

De compter dans leur race (à ce que dit l’Histoire)

L’une certaine Chèvre au mérite sans pair

Dont Polyphème fit présent à Galatée,

Et l’autre la chèvre Amalthée,

Par qui fut nourri Jupiter.

Faute de reculer, leur chute fut commune;

Toutes deux tombèrent dans l’eau.

Cet accident n’est pas nouveau

Dans le chemin de la Fortune.

 

Une fois de plus, on le voit, entre le texte antique et son adaptation du XVIIe siècle, le statut symbolique de la chèvre a subi une nette dépréciation : de particulièrement intelligent qu’était cet animal pour Pline, il devient un modèle de stupidité chez La Fontaine.

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La Chèvre, Emblème de Jésus‑Christ

Posté par othoharmonie le 11 mai 2014

 

images (13)Le symbolisme chrétien mit à profit les naïves croyances des naturalistes de l’ancien monde qui prêtaient à la chèvre une extraordinaire et croissante puissance de vue : Disons de suite que le symbolisme chrétien, comme celui qui l’a précédé, réunit dans le privilège de vision merveilleuse la chèvre domestique et les chèvres sauvages des montagnes, femelles du bouquetin, de l’isard, du chamois, voire même les gazelles des hauts plateaux et des sommets désertiques de l’Asie occidentale et de l’Afrique. 

A mesure, disaient-ils, que ces animaux s’élèvent en gravissant les plus hauts sommets ils acquièrent le privilège, non seulement de voir leur champ de vision s’élargir et s’étendre, mais encore celui de sentir croître extraordinairement en eux leur puissance, leur acuité visuelle, en sorte que nul être au monde ne saurait, à leur égal, embrasser d’un coup d’œil les étendues les plus immenses, ni distinguer aussi parfaitement les détails. 

Aussi saint Grégoire de Nysse, qui mourut vers l’an 400, présente-t-il la Chèvre comme l’emblème de la totale perfection et de l’universalité du regard scrutateur du Christ qui, en tant que Dieu, voit tout dans le passé, le présent et l’avenir. 

D’autres Pères, par extension de la même idée, ont présenté la Chèvre comme l’emblème du Sauveur guérissant la cécité spirituelle des âmes’, et ouvrant, en ceux qu’il lui plaît de favoriser, les yeux de l’esprit sur ces merveilles dont saint Paul, après ses extases, disait que l’œil et l’oreille de l’homme n’en peuvent aucunement percevoir les splendeurs. 

Le Physiologus et les Bestiaires du Moyen-âge qui en sont dérivés, se basant toujours sur les dires de Pline et des Anciens, prirent aussi la Chèvre comme l’emblème de l’omniscience du Christ, du Sauveur qui est, dit le Bestiaire de Pierre le Picard, XIIIe siècle, Dex et sire de tot science

Et des mystiques de la même époque firent aussi de la chèvre, en partant du même point, la figure du Christ qui observe, des hauteurs du ciel, les actes des justes et des méchants en vue des rémunérations et des justices futures.

Les mœurs des caprinés qui leur font affectionner les hauts sommets valent aussi à l’animal qui les représente en symbolisme, d’être image emblématique du Christ pour d’autres raisons que celle de l’excellence de sa vue. 

Ainsi Pierre Le Picard, en son Bestiaire, établit un rapprochement emblématique entre le Christ et la chèvre en vertu du passage du Cantique de Salomon où li est dit : « Mon Bien-Aimé vient saillant sur les monts », traduction un peu libre du texte hébreux qui dit exactement : « Sois semblable, mon Bien-Aimé à la gazelle, au faon des biches, sur les montagnes ravinées ». Et Pierre le Picard de continuer par cette comparaison inattendue : « Comme la chèvre paît sur les penchants des montagnes les herbes odoriférantes, de même notre Sire Jésus-Christ paît en la sainte Église, car les bonnes oeuvres et les aumônes des chrétiens fidèles « sont viande de Dieu… » 

Origène qui écrivait au début du IIIe siècle a placé le symbolisme christique de la chèvre sur un autre terrain en exposant que non seulement la chèvre est douée d’une perspicacité merveilleuse, mais encore qu’elle porte dans sa poitrine une liqueur propre à procurer aux hommes le même avantage. « Ainsi, dit-il, Jésus-Christ ne voit pas seulement Dieu, son Père, mais il le rend visible pareillement à ceux que sa parole éclaire » Ce que des commentateurs traduisent plus justement ainsi : De même que la liqueur qui se trouve dans la poitrine de la chèvre fortifie à l’extrême limite du possible les yeux des hommes, de même le Sang du Christ, que le chrétien peut s’assimiler par l’Eucharistie, dessille les yeux des âmes et leur donne l’acuité spirituelle qui leur fait voir et comprendre les « choses de Dieu ». 

Sur une fresque du IVe siècle, en la catacombe de Calliste, la chevrette gazelle s’élance joyeusement, emportant le caducée de l’Hermès antique, le dieu des connaissances cachées au vulgaire, et par elles-mêmes mystérieuses. Qui nous précisera la pensée de l’artiste, auteur de ce motif étonnant ?… 

Les hermétistes du Moyen-âge rapprochèrent aussi la chèvre de la personne de Jésus en lui appliquant le vieux sens païen, christianisé par eux, du Capricorne zodiacal qui était dans l’ésotérisme ancien la Janua coeli, la Porte du Ciel, par opposition au Cancer qui est Janua inferni, au Cancer que figurent dans l’art hermétique les crabes et crustacés de tous genres. 

 « Je suis la porte des brebis… Je suis la Porte, et qui passe par moi sera sauvé », dit Jésus dans l’Évangile, se donnant ainsi comme étant la seule janua coeli, titre qui convient merveilleusement en effet à Celui qui ouvrit, pour les justes de l’humanité déchue et rejetée, la porte de la vie éternellement heureuse ; titre que la langue liturgique de l’Église fait partager au Rédempteur et à sa Mère, et que nous étudierons plus tard à propos du symbolisme de la Porte architecturale. 

Ainsi se présentent les données qui ont fait de la chèvre l’un des emblèmes de Celui à qui les maîtres anciens de la spiritualité chrétienne ont appliqué ces paroles du Cantique de Salomon : Similis est dilectus meus capreae. « Mon Bien-Aimé est semblable à la chèvre. »

Ajoutons que, par une sorte d’opposition, on a désigné par le nom de « chèvre » un reptile ophidien du Bengale, qui vit également dans l’Afrique occidentale, et qui lance, diton, au visage de son ennemi un jet de salive qui le rend aveugle. 

En Asie, l’on dit aussi que la chèvre, qui possède la faculté de voir tout, même en enfer, aime à crever les yeux des hommes ; et le médecin hindou Sucruta désigne une maladie des yeux sous le nom de mal de la chèvre 

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La Chèvre, Emblème du Chrétien

Posté par othoharmonie le 11 mai 2014

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Dans l’art des Catacombes de Rome, la chèvre apparaît souvent dans un rôle purement décoratif, ne servant, semble-t-il, qu’à animer un paysage plus ou moins complètement désert. Mais il n’en est pas de même quand elle se trouve avec les brebis et les béliers autour du Pasteur gardant son troupeau comme c’est le cas sur une des grandes fresques de la catacombe de Domitille, à Rome ; ou encore quand elle est représentée de chaque côté du Bon-Pasteur, comme sur une autre peinture des cryptes des saints Pierre et Marcellin. 

Aucun doute n’est permis : la chèvre, en ces deux occurrences, est l’image du fidèle. De même sur une urne de Pesaro, qui est du VII° siècle et probablement d’utilisation baptismale, deux chevrettes gazelles, et non deux cerfs comme Martigny l’a cru’, boivent dans une même vasque, emblème du Baptême ou de l’Eucharistie. (Fig. IV). 

Dans la catacombe romaine dite « Cimetière de Priscille », le Bon-Pasteur porte sur ses épaules, non la brebis perdue, mais une chèvre, image, sans doute, de l’âme égarée dans les vices impurs que cet animal symbolisait chez les Anciens, et pour lesquels le Sauveur a, comme pour tous les autres égarements humains. Des réserves infinies de miséricorde. Aux pieds du Pasteur, brebis et chèvre se sont tournées vers lui. Et, dans la catacombe de la Voie Lavicane, la chèvre apparaît encore comme l’emblème du pécheur réconcilié. 

Pierre Le Picard en son Bestiaire fait aussi de la chèvre l’image du fidèle quand il applique, au Seigneur Jésus la parole d’Amos : Je n’ière mie fils de prophète, mais paistre de chièvres A ce que Crampon traduit plus littéralement du texte hébreux : « Je ne suis point fils de prophète, mais bouvier, et je cultive les sycomores » (Amos 7,14). 

Les Bestiaires et les mystiques du temps de Pierre Le Picard sont mieux inspirés quand ils accordent emblématiquement à l’âme sainte, comme ils l’ont fait par ailleurs à Jésus-Christ, le privilège d’incomparable vue que les naturalistes antiques attribuaient à la chèvre. 

Ainsi, disaient-ils, que la chèvre sent accroître ses facultés visuelles à mesure qu’elle s’élève plus haut sur la montagne, de même, plus l’âme monte vers Dieu, plus elle se rapproche des célestes sommets par l’union spirituelle au Christ et la pratique : non commune des vertus, plus elle sent augmenter en elle sa puissance de pénétration des sciences spirituelles et ses facultés intuitives qui lui ouvrent des horizons sur les domaines que Dieu ne révèle qu’à ceux qui font effort pour s’exhausser vers lui.

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La chèvre de Montagnac

Posté par othoharmonie le 10 mai 2014

 

Vers 1200, la femme du consul de Montagnac, Anne, souffre d’un mal étrange qu’aucun médecin n’arrive à diagnostiquer et à guérir. Arrive alors, dans le village, un homme vêtu de haillons et accompagné d’une jolie chèvre blanche. L’homme intrigue les habitants par son allure décontractée et une apparente joie de vivre. Les habitants ne tardent pas à lui demander l’origine de cette bonne humeur. L’homme raconta alors qu’il avait un secret pour rester éternellement en bonne santé. Le lait de sa chèvre est magique et guérit de toutes les maladies. Le consul de Montagnac, un certain Jacou (ou Jacon, en occitan) demande à voir l’animal et promet une forte récompense au vagabond si celui-ci parvient à guérir sa femme. L’homme céda la chèvre au consul à condition qu’elle soit nourrie uniquement de sarments et de raisins pour conserver les pouvoirs miraculeux de son lait ! Si la légende est fort ancienne, l’existence de la chèvre comme animal totémique est plus récente, sûrement aux alentours du XVIIIe siècle. La chèvre de Montagnac sort à l’occasion des fêtes du village.

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La légende :

Elle est censée se perpétuer durant les foires médiévales de Montagnac durant le 29 Août.  « Aux alentours de l’an 1200 les habitants de Montagnac sont plongés dans la plus profonde tristesse. Anne, la dame du « Counce » Bernard, est atteinte d’un mal mystérieux dont médecins et guérisseurs se reconnaissent impuissants à maîtriser les effets pernicieux.
Un jour se présente un homme, Jacou, pauvrement vêtu, et accompagné d’une chèvre blanche.

Celui-ci saute, danse et chante sans arrêt. Il proclame à qui veut l’entendre qu’il est en possession d’un secret, véritable remède propre à restituer la santé et à engendrer la joie.

Aussitôt, on court apporter la nouvelle au consul et Jacou est convoqué. Le consul lui promet une grande récompense si son secret lui est dévoilé.

« Le lait de ma chèvre est porteur de vertus magiques à condition de nourrir l’animal avec des pampres de vigne et du raisin ». Ce qui est fait. Après que Dame Anne ait goûté le lait de la chèvre, elle retrouve la santé. Jacou au grand cœur refuse l’argent proposé par le consul, et lui fait cadeau de la chèvre.

Quant à la chèvre, on en prit bien soin. Elle fit des petits qui furent nourris de nouveaux plans de vigne façon à obtenir le fameux bon lait si bénéfique.

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La Chèvre en littérature

Posté par othoharmonie le 10 mai 2014

 

par Fulbert Dumonteil

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Commençons d’abord par son seigneur et maître, le Bouc : Mauvais caractère, mauvaise odeur et mauvaise réputation ; impudent et impudique, emblême de luxure et de brutalité ; l’air hautain, dédaigneux ; marchant d’un pied d’airain à la tête de son sérail, le front large, les cornes hautes et menaçantes, la barbiche flottante et touffue, les yeux étincelants comme deux boutons d’or ; faisant sonner sa clochette d’un air vainqueur, enveloppant enfin son harem fringant d’un regard oblique et farouche. Vindicatif et sournois, tyrannique et débauché, opiniâtre et vaillant, autoritaire et butor, affamé de ronce et de vengeance, n’oubliant rien et bravant tout, assouvissant, un beau jour, dans le sang de son maître, la haine d’une année. Bête, satyre ou diable, tel est le bouc. Eh bien ! malgré ses débauches et ses méfaits, on ne peut lui contester son superbe courage, sa grandeur sauvage, sa majesté satanique, je ne sais quel prestige de réprobation et de fatalité.

Cynique et fier, il secoue sa grosse tête de satyre, comme s’il voulait jeter au vent toutes les légendes diaboliques dont la superstition enroula ses cornes, et il s’avance à travers les buissons et les ravins, avec une résignation hautaine, comme s’il était chargé encore des iniquités d’Israël.

Capricieuse, vagabonde et lascive est la Chèvre.

Douée d’une agilité surprenante, d’une gaieté pittoresque et d’une grâce étrange ; indépendante et hardie comme une fille des abîmes et des glaciers ; paradant dans les jeux du cirque, cabriolant sur les tréteaux, tirant la bonne aventure sur les places publiques, et dansant comme une almée autour de la Esméralda ; la corne en arrière, le nez busqué, la bouche sensuelle et l’oeil brillant ; la patte leste et les moeurs légères, impatiente de la corde, irrégulière de l’étable, dédaigneuse de caresses ; fantaisiste et bizarre, grimpant le long des corniches et se suspendant aux flancs des rochers ; insouciante et friande, avide de voltige et de bourgeons, fléau des bois, ne vivant que pour l’aubépine et la liberté, le salpêtre et l’amour.

La Chèvre est fille de l’Asie et l’on est à peu près d’accord qu’elle descend du Bouquetin oegagre, qui habite les chaînes du Caucase.

Répandue sur le globe entier, elle rend à l’homme d’importants services, en lui donnant sa peau, son poil, son lait, sa chair, ses fromages exquis, délices du gourmet et régal du montagnard.

Dans le centre de l’Afrique, la Chèvre est la grande ressource des caravanes et la nourriture capitale de l’indigène : C’est un don royal et un gage d’alliance ; c’est le plat traditionnel des festins barbares. Après les victoires on mange la Chèvre d’honneur et quelquefois aussi les … prisonniers.

Chez nous, la Chèvre est la vache de l’indigent, comme l’âne est le cheval du pauvre, c’est l’hôtesse aimée des cabanes et gâtée des enfants. Combien de fois n’a-t-elle pas prêté le secours de ses riches mamelles au sein tari d’une mère, et rempli tous les devoirs d’une bonne nourrice.

Épouse un peu légère, la Chèvre est une mère excellente. Il faut la voir au milieu de ses cabris jouant, exécuter pour leur plaire des cabrioles audacieuses qui ne sont plus de son âge. Il faut l’entendre quand on lui a ravi ses petits, appeler ses chers chevreaux de cette voix navrante, presque humaine, qui a l’air d’un sanglot.

La domestication de la Chèvre remonte aux temps les plus reculés. Sa place est marquée dans la Genèse et ses cornes se profilent sur les monuments de la vieille Égypte. Le plaintif Jérémie se fait suivre d’une Chèvre comme une simple cocotte de Bougival, et la reine de Saba amène à Salomon un troupeau de Chèvres blanches comme le lait. Enfin, si une louve allaita Romulus, Alexandre-le-Grand fut nourri par une Chèvre tout comme M. Thiers.

Parmi les Chèvres exotiques, je vous montrerai d’abord la Chèvre angora, couverte d’une toison magnifique, longue, fine, ondulée ; elle semble vêtue de soie. C’est une bête aristocratique et bien posée, fière de sa valeur industrielle, élégante et grave, drapée, pour ainsi dire, dans sa richesse et sa beauté.

Bien différente est la chèvre d’Égypte, un prodige de laideur. Sa tête étrange semble détachée d’une momie ou sortie d’un bocal à esprit de vin : des oreilles pendantes, comme cassées, des yeux blancs à fleur de tête, le nez bossu, la bouche oblique, les lèvres disjointes, et des dents grimaçantes plus jaunes qu’un chapelet du temps de Mahomet.

Voici les petites Chèvres naines du Sénégal, des miniatures de délicatesse et de grâce, des merveilles d’agilité. On dirait de leurs cornes un fuseau et de leur barbiche un flocon de soie.

C’est la Chèvre de Lilliput. Son lait est un trésor inépuisable, sa vie une cabriole éternelle. Bondissant comme un Chamois ou faisant pivoter sa jolie tête blanche sur ses épaules noires, elle s’en va dans les forêts vierges, brouter les feuilles parfumées des mimosas parmi les singes et les écureuils, stupéfaits de son agilité.

Je vous présente enfin la plus illustre et la plus précieuse de toutes les espèces ; la Chèvre de Cachemire. Elle ne porte point de châle ; mais sous ses longs poils soyeux elle cache un duvet floconneux et doux, d’une finesse incomparable qui sert à tisser ces étoffes magnifiques qui ont fait sa réputation et sa gloire.

N’oublions pas que la Chèvre a trouvé le café.

Un jeune berger appelé Kaldi s’aperçut, un jour, qu’après s’être repues avec délices de certains fruits inconnus, ses Chèvres se livraient aussitôt à des cabrioles extravagantes.

Kaldi s’empressa de goûter aux fruits merveilleux et partagea incontinent la gaieté de son troupeau.

Au même instant un moine vint à passer, qui se trouva bien surpris de tomber en plein bal. Une trentaine de Chèvres exécutaient un cotillon fantastique tandis que le bouc, droit sur ses pattes et les cornes inclinées, décrivait gravement un cavalier seul, en face du berger qui figurait une espèce de chaîne des dames.

Le bon moine s’informe du motif de cette fureur chorégraphique, et Kaldi lui raconte sa découverte.

La piété n’exclut pas les instincts gastronomiques. Ceux du moine étaient grands : il imagina de faire bouillir les fruits du berger et cette décoction ingénieuse donna le café.

Le café et le cachemire, la plus riche des étoffes et la plus exquise des boissons, n’est-ce pas assez pour faire pardonner à la Chèvre ses caprices, sa gourmandise et ses moeurs légères !

Mais voici le bouc de Judée qui vient tout à coup dresser, au milieu des ruines, sa tête souveraine, couronnée de deux épées.

Animal superbe et redoutable, il s’avance avec la double majesté d’un patriarche et d’un sultan ; puis il s’arrête fièrement, campé sur ses pieds d’airain, la tête haute, le front altier, l’aspect abrupt, les cornes immenses, droites et minces : deux lances tournées vers le ciel.

Son jarret est de bronze et son oeil une flamme ; son front est de granit, il frappe, pare, ébranle, riposte, assomme, c’est une massue et un bouclier, une enclume, un maillet.

Quand il passe, taciturne et sombre, à la tête de son troupeau errant, on dirait qu’il mène ses Chèvres étiques en captivité.

1ADépaysé autour même de son berceau, il apparaît comme un maudit, comme un étranger sur ce sol déshérité qu’il foule depuis trois mille ans.

Agenouillé dans la poussière, il semble, avec son grand oeil jaune, suivre à l’horizon l’image flottante de Moïse ou de Mahomet ; puis, il s’en va, suivi de cinq ou six esclaves, brouter les buissons du Sinaï, ou l’herbe desséchée qui penche sur le tombeau des rois. Relevant tout à coup sa tête farouche comme s’il voulait secouer l’antique malédiction et le soleil de feu qui pèsent sur son front, il frappe les cailloux de son pied nerveux, espérant peut-être, dans cette terre de prodiges, faire jaillir une source des rochers. Quand vient le printemps, le Bouc de Judée se forme un harem au milieu des bruyères et des myrtes sauvages et malheur au Moabite ou au Philistin qui oserait l’approcher !

La guerre se mêle toujours à ses amours : ce sont des combats renouvelés des temps héroïques, des luttes épouvantables ; le vieux sol d’Israël résonne sourdement sous les pieds des rivaux et l’on entend, au loin, comme un cliquetis d’épées, un bruit de cornes retentissantes qui épouvantent les vautours du Sinaï.

Voici les adversaires aux prises, tête contre tête, cornes contre cornes, pied contre-pied ; immobiles, attentifs et tout à coup ils se lâchent, s’éloignent à pas lents et graves, se retournent, se regardent, se défient du pied qui frappe, de la corne qui s’incline, du regard qui brille, et s’élancent avec furie.

Ce sont des attaques impétueuses et des bonds effroyables, des coups de tête à ébranler les murs de Béthulie, des coups de cornes à briser les portes de Jéricho.

Tantôt, le vaincu reste, gisant sur le sol ensanglanté et ce n’est plus qu’un cadavre ; tantôt un coup de corne, décidant de la victoire, l’envoie dans un ravin où le chacal du désert, sanglotant dans les ténèbres, viendra, à pas timides, lui dévorer les os.

Complétons cette galerie de famille par une esquisse du Chevrotin de l’Himalaya, vulgairement appelé Porte-musc.

Ce gentil animal est bien le membre le plus étrange et le plus curieux de la grande famille des Chèvres.

C’est un parfumeur doublé d’un acrobate, il saute ou il distille. Sur son blason de bête il porte un alambic et un trapèze.

C’est un montagnard austère et libre qui dédaigne les plaines et les collines. Il lui faut un glacier pour piédestal, les neiges pour tapis, l’infini pour horizon. Il n’est pas grand, ce gracieux Chevrotin, mais c’est à six mille mètres au-dessus du niveau de la mer qu’il campe, sur son trône de glace.

C’est là-haut que le chasseur intrépide s’en va chercher le roi des parfums, le musc de l’Himalaya dont une once ne coûte pas moins de trente francs dans les bazars de Calcutta.

Des oreilles droites et longues, effilées ; la tête petite et fine, un bel oeil noir bravant l’éclat des neiges et le feu des éclairs ; un regard infaillible qui découvre l’insecte dans la mousse et sonde le fond des abîmes ; un corps léger, pointillé de taches blanches reposant sur quatre aiguilles et un pied si délicat, si mignon qu’il pourrait entrer, sans la briser, dans une coquille d’oeuf.

Ce Chevrotin n’a pas de cornes ; mais, en revanche, sa mâchoire est ornée de deux défenses qui se projettent dans le vide. Avec son front nu et sa mâchoire armée, le porte-musc a l’air d’un animal en train de dévorer ses cornes.

C’est près du nombril, dans une petite poche, que le Porte-musc recèle le parfum délicat auquel il a donné son nom.

Le mâle seul possède cette bourse précieuse que le chasseur arrache aussitôt que sa victime est atteinte, avec une avidité infernale, lui prenant du même coup la bourse et la vie !

La vivacité du Chamois égale à peine l’agilité du Chevrotin de l’Himalaya. Il ne connaît point le vertige, mais sa vue le donne. Comme un oiseau, comme un trait, il traverse l’espace, bondit de rocher en rocher, saute par-dessus les ravins et les abîmes, se joue au bord des précipices et se perd dans les cîmes comme l’aigle dans les nues.

Une seule chose peut le suivre dans cette effrayante voltige : l’oeil de l’homme.

Une seule chose peut l’atteindre dans ce galop aérien : une balle.

Quand il ne bondit plus c’est qu’il est tombé. Ne dites pas qu’il a été moins rapide que le plomb du chasseur. Le plomb et lui se sont rencontrés.

Entre la société et lui, ce gracieux Chevrotin, la plus libre d’entre les bêtes libres, a mis une barrière infranchissable : des Chèvres de rochers, des pics inaccessibles, un mur de glace.

Ce n’est certes point un malfaiteur qui fuit, qui se dérobe à de justes châtiments. C’est un petit philosophe qui a ses idées sur la civilisation et qui se retranche derrière ses neiges comme dans le recueillement de ses pensées. C’est un rêveur aimable et doux qui se plaît à contempler de haut, sans ironie et sans dédain, les choses basses de la terre.

Qu’elle est heureuse et libre la petite Chèvre sauvage du Thibet. Que lui manque-t-il ? N’a-t-elle pas l’herbe odorante des montagnes et l’eau bleue des glaciers ? N’a-t-elle pas cette liberté qu’elle aime et qu’elle va chercher jusque dans les nues ? Gymnaste incomparable et passionné, Léotard et Blondin des corniches vertigineuses, des pics et des aiguilles accessibles à son pied seul, elle passe sa vie dans une voltige éternelle, ayant pour spectateurs les aigles et les vautours, pour orchestre le bruit des cascades et des torrents, et pour cirque l’Hymalaya.

Et, du haut de son trône de glace, le petit Chevrotin musqué voit défiler à ses pieds tous ces habitants de la montagne qu’il domine et qu’il prend, sans doute, en pitié.

N’est-il pas invulnérable et comme inaccessible lui-même en son gîte aérien ? Non ! Sans parler de l’homme avec qui il n’y a ni sécurité ni liberté, le Chevrotin de l’Hymalaya, comme le Chamois des Pyrénées et le Bouquetin à peu près disparu des Alpes, a un ennemi implacable qui plane sans cesse sur sa tête comme une autre épée de Damoclès : c’est le grand vautour du Thibet.

Ce despote des airs le guette, le suit, le surprend dans ses contemplations ou dans ses jeux, s’abat comme un bloc, l’étourdit du bruit de ses ailes, l’aveugle de son bec, lui brise le crâne, lui ouvre le flanc, lui déchire le coeur et il ne reste bientôt plus que des os épars dans la neige rougie.

La Sarigue a une poche où elle met ses petits. – C’est un berceau vivant.

L’Araignée-Loup a aussi une poche qu’elle a filée, où elle dépose ses oeufs. – C’est un nid de satin.

Des reptiles terribles ont encore une poche où ils secrètent leur venin. – C’est la mort.

Le Cousin possède également une poche en forme de trompe où il loge ses aiguillons. – C’est une trousse à lancettes.

La Mangouste porte à son cou une pochette remplie d’une liqueur dont elle sait se désaltérer quand l’atmosphère est étouffante. – C’est une gourde.

Le Pélican enfin a reçu de la nature une vaste poche où il met son poisson en réserve. – C’est un garde-manger.

Le Chevrotin de l’Himalaya renferme dans sa poche le trésor de ses parfums. – C’est un flacon de toilette.

Pour lui, c’est sa gloire et son souci, c’est sa richesse, c’est sa mort.

A2Pareil à ces victimes qu’on tue pour leur or ou qu’on persécute à cause de leur génie, le petit Porte-musc périt par son mérite et sa renommée. Ce qui fit sa gloire fait sa perte.

Elle cachait un trésor dans son sein, la douce bête des montagnes, et la main de l’homme est venue l’arracher à ses entrailles fumantes.

Qu’importe ! Est-ce qu’un parfum ne vaut pas une vie ! Est-ce que les belles créoles de Calcutta se soucieraient du martyre d’un Chevrotin dont la cruelle agonie a sué de délicieuses senteurs ! Est-ce qu’elles s’informeront des flots de sang qu’a coûtés une goutte de parfum !

Depuis la Chèvre de Cachemire jusqu’au Bouc de Judée, nous avons vu passer les plus illustres et les plus pittoresques de la grande famille Caprine, les uns drapés de fine laine, les autres vêtus de soie, presque tous encornés superbement ; ceux-ci laitiers incomparables, ceux-là fabricants renommés de fromages ou fournisseurs ordinaires de ces portefeuilles ministériels qui s’usent si vite.

Eh bien ! c’est pour la Chèvre de nos pays que je garde mes sympathies. Pour la Chèvre qui nourrit le montagnard des Alpes ou des Pyrénées, le paysan des monts d’Auvergne ou de mes chères collines du Périgord ; c’est pour la Chèvre bienfaisante et familière des cabanes, qui promène ses puissantes mamelles au milieu des bruyères roses et des genêts d’or, tandis que ses cabris joyeux bondissent au bord des torrents.

J’ai été élevé par une Chèvre et je lui dois, sans doute, cette vivacité capricieuse qui ne m’a guère servi dans ma carrière.

Qu’importe. Je me rappelle que, tout enfant, je mêlais dans mes prières naïves aux noms de mes parents celui de ma nourrice à barbe, restée la compagne de mes jeux.

Sur mes vieux jours, je me souviens encore de Jeannette et je lui consacre ici ces dernières gouttes d’encre, en reconnaissance du lait dont elle me nourrit.

FULBERT DUMONTEIL.

Source : DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).

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LA CHEVRE EN CORSE

Posté par othoharmonie le 10 mai 2014

 

280px-Murzo_chèvresL’agriculture reste le secteur productif le plus important malgré sa faible part dans le PIB. On ne peut comprendre la situation actuelle sans connaître un minimum l’histoire agraire de l’île. Les systèmes vivriers traditionnels disparaissent au début du vingtième siècle sous la pression conjuguée de la concurrence des céréales des pays neufs et de tarifs douaniers défavorables. Ces systèmes se basaient sur la culture des céréales en sec sur terrasses avec jachère biennale, voire culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, de cultures d’appoint soignées (jardins, vignes, vergers) et d’un élevage « semi-nomade inverse » alliant terres de plaine d’hivernage et montagnes d’été avec village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Ascu, etc.). Certaines régions remplacent les cultures de céréales par le châtaignier.

La brebis corse est une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâces à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du xixe siècle, l’arrivée des industriels laitiers de roquefort sur l’île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l’ère industrielle.

L’autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, reconnue en 2003. D’ailleurs, tous les produits laitiers sont ici faits à base de lait de brebis et de chèvre.

Au tournant de 1945, l’intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré. Se produit à 10 ans d’intervalle deux phénomènes qui vont dessiner le paysage agricole actuel : la mise en valeur de la plaine orientale et la reconquête de l’intérieur par l’agriculture et l’élevage pastoral.

L’élevage de la chèvre corse est un élevage extensif, basé sur la valorisation des ressources naturelles dans les parcours. Contrairement aux races continentales qui se sont sédentarisées, les corses ont conservé leurs systèmes basés sur la transhumance, et cherchant à valoriser au maximum les ressources naturelles de l’île, l’importation d’aliments extérieurs étant onéreuse. Ainsi, chaque éleveur fait parcourir tous les jours entre 7 à 10 km dans le maquis corse, chaque élevage ayant environ 300 à 500 ha à sa disposition, sans que les limites de ces secteurs soient toujours clairement définies. Les chèvres ingèrent en moyenne 2,5 kg de matière sèche par jour au cours de ce trajet. Les systèmes d’élevage les plus courants s’appuient sur des mises bas en automne. Les chevreaux sont ensuite élevés sous la mère pour être commercialisés à Noël. Le « cabri de Noël » constitue un produit traditionnel et festif en Corse. La très grande majorité des éleveurs (90 %), sont transformateurs et produisent leurs propres fromages, dont l’AOC brocciu

Depuis plus de 5 000 ans la chèvre corse donne son lait, un lait de qualité avec un taux moyen de matière grasse de 48 g/l et un taux moyen de matière protéique de 32 g/L. La qualité de ce lait résulte de facteurs génétiques mais également du mode d’alimentation sur parcours (et des caractéristiques particulières de la végétation du maquis corse). La production de lait en Corse, avec des animaux de race corse, donne un caractère unique aux fromages corses. C’est ce qui a permis l’obtention d’une AOC pour le fromage brocciu, un fromage de chèvre à base de lactosérum

L’origine de la chèvre corse n’est pas très bien connue. On pense qu’elle a été introduite sur l’île par les premiers colons de l’île, et qu’elle appartient au rameau des races caprines du pourtour de la Méditerranée. En tout cas, sa présence sur l’île est attestée depuis plusieurs millénaires, des ossements datant du VIe millénaire avant J-C ayant été retrouvés.

Ce dernier siècle le cheptel caprin de l’île a connu une très forte régression, diminuant de 87 % entre 1852 et 1988, soit une perte de 2 000 chèvres par an. Cette chute des effectifs a vraisemblablement été particulièrement marquée entre 1954 et 1965, avec une baisse du cheptel de 110 000 têtes. Ainsi, on ne trouve plus aujourd’hui sur l’île que 25 000 à 30 000 chèvres

LA CHEVRE EN CORSE dans CHEVRE Goat_DrawingLa corse est une race caprine venant de l’île dont elle porte le nom. La Corse a la particularité de posséder ses races bovine, caprine, ovine et porcine. Cette chèvre est une race autochtone élevée en isolement des autres races. Traditionnellement, elle est élevée pour sa viande : elle n’a pas été sélectionnée pour son lait, le fromage corse étant essentiellement à base de lait debrebis. Elle peut présenter toutes les couleurs du blanc au marron, brun et noir, souvent en mélange de couleurs. La chèvre corse est un animal laitier, qui se caractérise par sa rusticité, ses facultés d’adaptation à l’environnement corse et son aptitude à valoriser les terrains difficiles. Le 10 juin 2003, la race caprine corse a été reconnue par la Commission nationale d’amélioration génétique (CNAG).

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Chèvre d’or

Posté par othoharmonie le 6 mai 2014

 

La chèvre d’or est un animal fabuleux qui possède un pelage, des cornes et sabots d’or. Gardienne de trésors légendaires, son mythe est lié à l’occupation sarrasine, partielle ou temporaire, de la Provence au cours de haut Moyen Age.

220px-P1000734_(2)Les Maures en Provence

Les raids sarrasins en Provence se sont étalés de 730 à 973. Ils commencèrent avant la bataille de Poitiers pour se poursuivre ensuite à intervalles plus ou moins réguliers. Confondant ces événements avec ceux qui se déroulèrent deux ans plus tard, Rodrigue de Tolède, dans son « Histoire des Arabes », en donne une version toute personnelle « L’an des Arabes CXIV, ‘Abd el-Rhamân al-Rhâfiqi jaloux d’obtenir la palme de la victoire, voyant sa terre couverte d’une nombreuse population, passe les détroits, franchit les montagnes et pénètre dans le Rhône. Son armée innombrable ayant assiégé Arles, les Francs eurent petite fortune. Mis en fuite par la poursuite des vainqueurs, le Rhône engloutit leurs cadavres qu’il laissa à découvert sur ses rives. Leurs tombeaux se voient encore aujourd’hui dans le cimetière d’Arles ».

En 735, une partie des vaincus de Poitiers rejoignit la vallée du Rhône. Dans l’année qui suivit, les troupes de Charles Martel firent une expédition punitive sur Aix, Marseille et Arles. Puis en 737, après avoir pris Avignon et égorgé une partie de sa population, les Francs entrèrent en Septimanie. Ils battirent par deux fois les Sarrasins, à Montfrin et sur le plateau de Signargues, près de Rochefort-du-Gard. Nîmes subit un sort pire qu’Avignon, les chroniqueurs parlent de têtes coupées, amoncelées en pyramide dans les Arênes. Puis, les Barbares venus du Nord pillèrent et désolèrent tout le pays. À l’appel du patrice Mauronte, horrifié par les exactions des Francs, les Sarrasins revinrent en alliés à Avignon et Marseille. Pépin, le fils de Charles Martel, et Liutprand, roi des Lombards, s’allièrent pour les vaincre. Les deux cités provençales furent prises d’assaut. Des seigneurs francs reçurent en fief des cités stratégiques en Provence afin d’empêcher tout retour des Sarrasins.

Ce qui ne les empêche point de revenir en Provence en 760, puis en 787 dans les Dentelles de Montmirail où ils pillèrent Prébayon. Leur pression fut à nouveau si forte en Septimanie que Charlemagne chargea son cousin Guillaume, comte de Toulouse, de les faire refluer. Les deux armées se combattirent de 793 à 795. Guillaume libéra Orange, ce qui lui valut le titre de Prince de cette cité et défit les Sarrasins du côté de Narbonne. Ayant fait de la Corse leur repaire, ils revinrent pourtant sur les côtes provençales en 813 afin de se fournir en esclaves. Puis on les retrouve assiégeant Marseille en 838. Entre 844 et 850, ils remontèrent la vallée de l’Ouvèze où ils pillèrent Vaison puis redescendirent vers Arles qu’ils assiégèrent. Ils furent à nouveau en basse Provence en 869 pour s’en prendre encore à Marseille et à Arles.

L’année 886 marqua un tournant dans leur stratégie. Venus d’Alicante, ils s’installèrent à demeure au Fraxinet et de là vont essaimer dans toutes les Alpes. Un de leurs raids les plus meurtriers eut lieu en haute Provence et dans le pays d’Apt en 896. Pendant près d’un siècle ils vécurent sur le pays qu’ils pillèrent et rançonnèrent. Dans le nuit du 21 au 22 juillet 973, ils firent prisonnier l’abbé Mayeul de Cluny près d’Orcières dans le Valais. Celui-ci avait sa famille paternelle originaire de haute Provence. La réaction fut immédiate. En septembre, Guillaume et Roubaud, fils du comte Boson II, rallièrent toute la noblesse provençale et assiégèrent le Fraxinet et Ramatuelle qui tombèrent en deux semaines. Les Sarrasins délaissèrent dès lors la Provence.

Chèvre d'or dans CHEVRE 220px-Simeon_La_Chevre_d_or_p101Mais l’accumulation de leurs pillages avait marqué la mémoire collective. Tout n’est pas parti en Espagne. On commença à murmurer qu’une partie de leur trésor était resté au Val d’Enfer. « Chargé d’un immense butin, Abdéraman voulut cacher en un lieu sûr dans une des nombreuses grottes des Alpilles, le plus précieux de son trésor. Donc, au milieu de la nuit, accompagnée de quelques serviteurs fidèles, il se dirigea vers une des grottes qui se trouvent dans le vallon des Baux. Là, à une profondeur jusqu’à nos jours inconnue, le chef maure, pensant revenir bientôt, cacha tout un monceau d’or et de pierreries ». Et il chargea une chèvre d’or de garder son butin.

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La chèvre gardienne de trésors

Posté par othoharmonie le 6 mai 2014

 

220px-Simeon_La_Chevre_d_or_p201Homonymie aidant, on retrouve sa présence dans le massif de l’Esterel, proche de celui des Maures, où elle est gardienne des trésors laissés sur place par les Sarrasins du Fraxinet. Dans ce secteur de la Provence orientale la légende la rattache à la fée Estérelle. Alphonse Daudet, dans son conte Les étoiles, les évoque l’une et l’autre : « Et ta bonne amie, berger, est-ce qu’elle monte te voir quelques fois ? ça doit être bien sûr la chèvre d’or ou cette fée Estérelle qui ne court qu’à la pointe des montagnes ».

Paul Arène qui, comme le révèle Charles Maurras, dans sa préface à La Chèvre d’or, fut coauteur des « Lettres de mon moulin » et des « Contes du lundi », situe lui aussi la Cabro d’or en Provence orientale. Elle s’est installée dans les garrigues du village de Puget-Maure, dont tous les habitants, curé compris, sont descendants des Sarrasins.

Mais la légende la situe le plus souvent dans les Alpilles. Frédéric Mistral lui fait hanter le Val d’Enfer dans Mireio. Cette vallée des Baux-de-Provence est son repaire préféré où veillant de jour et sortant de nuit, elle garde le trésor d’Abd-el-Rhamân, que les Provençaux appèlent familièrement Abdelraman. Tous savent qu’il se trouve caché au pied de Baumanière où elle broute la « mousse roucassière ».

Frédéric Mistral indique : « Vole la Cabro d’or, la cabro que degun de mourtau ni la pais ni la mousi. Que sous lou ro de Bau-Maniere lipo la moufo roucassiero ».

On la retrouve à Saint-Rémy-de-Provence où elle campe au sommet du mausolée des Antiques. Il est à souligner que celui-ci a pendant fort longtemps été pris pour le minaret d’une mosquée. Là aussi elle est gardienne du trésor d’Abdelraman.

Il lui arrive de passer le Rhône et d’aller camper sur la rive droite du fleuve. Elle s’installe alors sur un oppidum, le Camp de César, situé sur la commune de Laudun. Là, elle veille sur le trésor qu’y laissa Hannibal « roi des Sarrasins d’Afrique ».

La chèvre gardienne de trésors dans CHEVRE 120px-Ch%C3%A8vre_d%27or_antiqueCe même trésor lui fait aussi hanter le piémont du Ventoux. Son antre se situe au-dessus de Malaucène, au lieu-dit « Les Aréniers », près de la source du Groseau. De gigantesques lingots d’or sont cachés derrière la Porte Saint-Jean qui ne s’ouvre que la nuit de Noël. Les audacieux peuvent s’en saisir au cours de la messe de minuit puisque la porte s’ouvre entre le début de l’Épître et la fin de l’Évangile.

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La chèvre dans la légende du Jokhan

Posté par othoharmonie le 6 mai 2014

 

 

téléchargement (7)La capitale du Tibet, « Lha-Sa » (Terre des Dieux), s’appelait anciennement « Ra-Sa » (Terre des chèvres) et l’on doit à l’édification du Potala ce changement de nom. L’histoire de la chèvre n’a pas été pour autant éliminée au Tibet. Ainsi, l’histoire du Jokhang, la « cathédrale » de Lhassa, est intimement liée aux chèvres. La légende veut que l’on ait eu beaucoup de mal à construire le « Jo », que chaque nuit s’écroulait le travail fait dans la journée. L’explication scientifique en est qu’une source très abondante, reste d’un lac préhistorique, se trouvait en dessous de ce lieu et occasionnait des éboulements de terrain. Un jour, après une prière mystérieuse d’un très vieil homme, la source, dans un grondement souterrain terrifiant, s’est retirée, allant former au loin le grand lac Koukounor. 

Alors, on a pu mener à bien la construction du Jokhang et du trou qui se trouvait à la place de la source s’est échappé un troupeau de chèvre, dont une s’est figée en une statue qui se trouve en face du Jokhang. L’on chuchote dans le pays que, lorsque cette statue s’animera, le Tibet sera libre.

Aujourd’hui, en dehors de toute considération religieuse, il existe une coutume qui consiste à enterrer les cornes d’une chèvre lors de la fondation d’une maison. 

Dans la religion de Bön, la chèvre avait fait l’objet d’un culte animiste. Elle était censée protéger les troupeaux et même les humains. C’est pourtant dans ces lieux peu hospitaliers que sont nées l’agriculture et la civilisation tibétaine . La chèvre est associée à l’activité céleste au bénéfice de la terre et même plus précisément de l’agriculture et de l’élevage..

Des chèvres blanches auraient contribués à l’édification du palais du Potala à Lhassa (résidence du dalai-lama jusqu’en 1959), transportant sans relâche les pierres sur les chemins escarpés de l’Himalaya 

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Nouvelle race de tondeuses écolo

Posté par othoharmonie le 5 mai 2014

 

téléchargement (3)Et si vous louiez des chèvres pour tondre votre pelouse ? Sur E-loue.com (2009), vous trouvez des jeux, des outils, des vêtements à des prix réduits… et des chèvres pour se débarrasser des mauvaises herbes.

Alexandre Woog et Benoît Wojciechowski, les fondateurs de la plateforme de location, misent sur les particuliers et les professionnels, moyennant revenus pour faire vivre cette boutique en ligne. La dématérialisation dans la location, nouvelle alternative contre l’accumulation et le gaspillage des objets ?

Le fromage : oui… mais la tonte aussi !

En France, la chèvre est surtout reconnue pour la qualité de son lait dans la fabrication de fromages telle comme la Feta ou le Rocamadour. Vous l’ignoriez peut-être, mais ce doux mammifère herbivore et ruminant possède également d’autres facultés : la tonte de pelouse !

Une petite révolution dans les habitudes : et si l’on oubliait notre bonne vieille tondeuse à essence ou électrique, pour la tonte du jardin ? Louer pour 10 euros par jour deux chèvres pour tondre votre pelouse, en voilà une bonne idée !

E-loue.com

Ainsi, E-loue.com propose ce service insolite aux internautes : il met en relation les propriétaires de chèvres et des locataires-soigneurs qui hébergeront une chèvre pendant un jour ou un week-end. Cet échange écolo ne coûte que 10 euros par jour (prix minimum) et par animal. Le temps d’un week-end en famille, en plus d’avoir une chèvre qui broute votre jardin, vous pourrez aussi vous occuper d’un animal !

Louer ou mettre en location tout type d’objets à proximité de chez vous, c’est bien le challenge des deux fondateurs de cette plateforme créée par Alexandre Woog et Benoît Wojciechowski.

L’idée de la chèvre pour tondre son jardin n’est pas nouvelle, pour autant : en 2009, le géant américain Google avait embauché deux cents chèvres pour débroussailler les terrains de Mountain View en Californie dans le but de diminuer les risques d’incendie.

Faire « brouter son jardin » était une pratique marginale…réservée aux petites annonces et à des habitués habitant en campagne. Face à un tel engouement, le site e-loue.com met facilement en relation les propriétaires de chèvres et des locataires-soigneurs intéressés pour héberger une chèvre pendant un jour ou un week-end. Lâchées dans le jardin, les bêtes peuvent débroussailler une petite parcelle en quelques heures seulement. L’opération est écologique, et sans bruit.

Aujourd’hui, 7 « Monsieur Seguin » y proposent leurs animaux sur tout le territoire français. Une centaine de personnes seraient prêtes à échanger tondeuse grise contre brouteuse d’herbe verte, sachant que ce petit échange écolo ne coûte que 10 euros par jour (prix minimum) et par animal pour le « locataire » ! A quand une généralisation du système ?

téléchargement (4)Avis aux amateurs : pour le moment l’opération « chèvre tondeuse » se trouve en Savoie. Aux dernières nouvelles E-loue.com, une caution de deux cents euros est réclamée par le propriétaire.

Louer des chèvres pour tondre sa pelouse. C’est l’une des nouvelles solutions qui s’offre à ceux qui n’ont pas encore investi dans une véritable tondeuse mécanique. Le site e-loue.com en a fait l’axe de sa campagne de communication. Pour les propriétaires de jardin, la fin de l’été impose la réalisation de petits travaux de leur beau carré vert, et notamment la coupe de la pelouse, qui a un peu souffert pendant les fortes chaleurs. Le site e-loue.com, qui propose aux particuliers de louer entre eux toutes sortes d’objets, met avant quelques annonces originales : chèvres tondeuses à louer. Lâchées dans le jardin, les bêtes peuvent débroussailler une petite parcelle en quelques heures seulement. L’opération est écologique, et sans bruit. A titre indicatif, un particulier de Savoie propose un groupe de deux chèvres à louer pour 10 euros par jour (hors caution). Un autre, du côté de Bordeaux, en demande 14 euros.

Pour la généralisation du broutage !

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Google emploie 200 chèvres pour tondre sa pelouse

Posté par othoharmonie le 5 mai 2014

téléchargement (2)Non, ce n’est pas une histoire de premier avril ou autre… Il y a un an, e tout puissant Google a décidé d’adopter 200 chèvres afin de tondre les pelouses de son campus à Mountain View d’une manière écologique. Google montre simplement qu’une fois de plus il est capable de se placer là où personne ne l’attend avec des décisions pour le moins farfelues. Ainsi, l’idée d’embaucher des chèvres en guise de tondeuse à gazon s’inscrit dans la politique de développement durable de la société. Et par pure coïncidence, les chèvres tondeuses viennent de refaire leur apparition sur le site E-loue.com, une start-up initiée par des HEC et concurrent de Zilok.

En remplaçant en effet les machines qui recrachent des quantités de CO2 par des chèvres, Google a opté pour une manière plus naturelle de voir son pâturage propre et net. Près de 200 animaux ont ainsi été amenés sur les terres du moteur pour manger : un coût très faible pour l’entretien de cette zone verte, malgré un léger entretien des animaux.

Alors maintenant, les questions intéressantes se posent : est-ce qu’elles auront droit aux 20 % de temps destiné au développement personnel de leurs projets ? Les bêtes passent environ une semaine dans les prés verts du moteur : « Elles nous coûtent à peu près la même chose que le passage de la tondeuse et les chèvres sont très mignonnes à voir, bien plus que les tondeuses à gazon », explique Dan Hoffman, sur le blog officiel de la firme.

Un éleveur apporte donc ses bêtes et les développeurs de Google regardent les chèvres qui paissent. Et la caravane passe…

Aux Etats-Unis, une société près de Seattle s’est également spécialisée dans ce type de location, et dispose d’un parc de 60 chèvres pour satisfaire la demande. Seule condition pour louer une chèvre tondeuse : disposer une clôture autour du gazon afin d’empêcher les chèvres de brouter les autres plantes et fleurs du jardin.

Initiative écossaise

L’idée fait son chemin : Installés depuis 2008 à Séglien (Morbihan), Chris Henrie et Magnus Hughson attendent l’accord de l’établissement départemental d’élevage pour lancer leur affaire. Écossais, ils ont eu l’idée originale de louer des chèvres à la semaine pour tondre la pelouse comme des tondeuses mécaniques, « mais sans le bruit et la pollution ». Prix de la location : 15 € la semaine et 50 € le mois.

Quand ils vivaient en Écosse, ils avaient acheté une maison « à une dame âgée. Elle ne pouvait plus s’occuper de son jardin qui s’est transformé en jungle. Nous y avions lâché des cochons pour le débroussailler ».

Installé depuis 2008 dans le bourg de Séglien (Morbihan), le couple tient la petite épicerie Plaisir, spécialisée en produits britanniques. Ils veulent s’inspirer de leur expérience écossaise, mais avec des chèvres cette fois, car « les cochons, contrairement aux chèvres, labourent le sol quand ils cherchent à manger. Ils abîmeraient les terrains des clients », explique Magnus.

Leur projet vise les gens qui ont un terrain trop petit pour avoir des animaux ou qui souhaitent garder des chèvres seulement pendant un mois ou une semaine pour tondre leur parcelle. Les trois chèvres, gardées dans un champ prêté par une voisine, se nomment Maisie, Kim et Aggie, ces deux dernières en référence aux deux présentatrices de la version anglaise de l’émission C’est du propre. Elles ont déjà du succès, avec une vingtaine de personnes intéressées par leur location. Mais le lancement de l’affaire est retardé jusqu’à fin août car elle nécessite l’accord de l’établissement départemental d’élevage.

 

Dans les Vosges

Marre de la tondeuse, pensez à la chèvre pour défricher vos espaces verts ! Des communes s’y sont mises mais aussi des entreprises voire des particuliers. Par exemple dans le Haut Rhin, Jean-Luc Fréchard : le maire de Rombach-Le-Franc, commune de 900 habitants en plein cœur du parc régional des ballons des Vosges, n’a pas l’impression d’être particulièrement écolo dans sa démarche.

Depuis trois ans, il a passé un contrat d’amélioration pastorale avec une agricultrice, Isabelle Schultz de la chèvrerie Hoppla Geiss de la commune voisine. Du coup, une vingtaine de chèvres, l’aident à défricher les terrains escarpés du village. Histoire de laisser un peu d’espace au village au milieu de cette forêt. Pour l’élu, il s’agit de bon sens et de recette ancestrale même si cela évite l’envoi d’engins mécaniques et le transport de nombreux déchets forestiers.

Jean-Paul Thouny

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Histoire de la chèvre

Posté par othoharmonie le 5 mai 2014

 

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Les chèvres semblent avoir été d’abord domestiquées il y a environ 10 000 ans (fin de la dernière glaciation) dans les monts Zagros et sur les plateaux d’Iran. L’autre centre de domestication connu, le plus important quantitativement, est l’Est de l’Anatolie (Turquie). 

Les analyses génétiques d’ADN fossile laissent penser que les hommes ont d’abord protégé des populations de chèvres sauvages en tuant leurs prédateurs. Puis les tribus ont commencé à les élever pour avoir plus facilement sous la main du lait conservé sous forme de fromage, des poils, de la viande et des peaux. Les chèvres domestiques étaient généralement gardées dans des troupeaux qui se déplaçaient sur les collines ou sur d’autres domaines de pâturage analogues. Les chevriers qui les soignaient étaient souvent des enfants ou des adolescents, pareils à l’image que nous nous faisons du berger. Ces méthodes de garde se rencontrent encore aujourd’hui. 

La domestication des chèvres a probablement engendré des modifications significatives des paysages et des écosystèmes (recul des zones arborées au profit des buissons et « maquis »).

La peau de chèvre est utilisée pour le transport de l’eau, du lait caillé ou du vin. 

Historiquement, elle servait aussi à produire le parchemin, qui était le support le plus employé pour écrire en Europe jusqu’à l’invention de l’imprimerie et la vulgarisation du papier.

La Bible mentionne, dans le livre de la Genèse, que Rebecca prépare à son mari Isaac deux chevreaux pour qu’Isaac bénisse Jacob (Gn 27:9).

 Le bouc est le mâle de la chèvre. 

Il se caractérise par des cornes formant plus ou moins la forme d’une lyre. 

Lorsqu’il est adulte il porte ou non des cornes selon la race.

 Il a une barbiche de poils sous le menton et une odeur très forte d’où l’expression : « sentir le bouc ».

 Il a été associé au diable dans les rites de sorcellerie et ses représentations (cf: illustration ci contre). Il est aussi souvent associé au combat contre son rival.

 

 Chèvre et Tambour

images (3)Tambour chaman accordable

Idéal pour débuter, ces tambours chaman sont assez légers, 900g pour le 55 cm et 650 g pour le 40 cm. Ils sont accordables, si la peau est détendue vous pouvez la retendre à l’aide d’un système de clé derrière le cadre en bois. Ce qui est pratique pour les conditions climatiques humides, d’altitude, huttes de sudation… Ils sont faits en peau de chèvre (papyrus), nous vous conseillons le 55 cm pour ces basses puissantes.
Chaque tambour est livré avec sa mailloche.

 - 5 0ctobre 1998  

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La chèvre bien connue

Posté par othoharmonie le 3 mai 2014

 

220px-Head_of_goat_J1La chèvre la plus connue, est certainement celle de monsieur Seguin dont nous verrons le texte plus tard. Mais ses ancêtres apparaissent déjà à la période néolithique (8000 ans avant JC.). Elle est domestiquée vers 7500-7000 avant JC. et n’apparaît en Gaule que 200 ans avant JC. 

Elle était élevée pour :

- son lait
– sa viande
– ses boyaux, qui servaient à faire des cordes de violoncelles
– sa peau, pour fabriquer des instruments de musique
– ses poils, pour faire des cheveux de poupées, des pinceaux, du cachemire, du velours d’Utrecht. 

Elle s’apprivoise très bien et adore les câlins et les friandises (tout comme le bouc) bref elle peut se comporter comme un chien avec son maître. Nous venons de dire qu’elle appréciait les friandises, en fait elle est très gourmande, mais au désespoir du jardinier, elle préfère à l’herbe de sa pâture les écorces d’arbres, les rosiers, les jolies fleurs, et tous les petits buissons. Alors attention de bien fermer son enclos, sinon gare au jardin ! 

Pour finir, on peut dire qu’elles sont volontiers chahuteuses, se courent après, se donnent des coups de têtes, etc… Ces jeux permettent également d’établir une hiérarchie entre elles. La chèvre actuellement est surtout élevée pour son lait, par rapport à son petit poids c’est une championne, car elle peut donner de 600 à 700 litres de lait par an. 

Lorsqu’elles ont des cornes, celles-ci sont souvent coupées (ou l’éleveur les empêche de pousser) dans les élevages, afin qu’elle ne risque pas de se blesser entre elles. A titre indicatif une chèvre, pour se défendre, a suffisamment de force pour tuer un chien d’un coup de tête. 

La chèvre peut présenter des excroissances de peau, au niveau du cou, appelées pampilles ou pendeloques, ainsi qu’une barbe. En France, elle se reproduit une seule fois par an, entre les mois d’août et de décembre, pour donner naissance 5 mois plus tard, à 2 chevreaux en moyenne. Elle mesure en moyenne 60 cm au garrot (le garrot correspond à l’épaule). Son poids à l’âge adulte peut aller de 15 à 80 kg pour les femelles et de 20 à 120 kg pour les mâles. 

La chèvre est un ruminant …. OUI mais encore ….. bon j’explique ! 

Une fois avalés, les aliments vont de suite dans la panse, puis passent dans le bonnet où ils sont prédigérés. La chèvre se couche et elle rote (oh la cochonne !) elle fait remonter les aliments en boulettes dans sa bouche et les mâche comme du chewing-gum (mais sans faire de bulles). 

Quand elle a fini de mâcher, elle avale. La boulette mâchée passe dans le feuillet puis dans la caillette et la chèvre recommence avec une nouvelle boulette.

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Chèvre domestique

Posté par othoharmonie le 3 mai 2014

 

220px-Chevre_avec_sa_clocheLa chèvre domestique est un mammifère herbivore et ruminant, appartenant à la famille des bovidés, sous-famille des caprinés ou caprins. La chèvre a été domestiquée dès le début du Néolithique (environ -10000 ans), vraisemblablement d’abord pour son lait, puis pour sa laine, sa viande et sa peau. 

La chèvre est un animal de petite taille, à cornes arquées ou sans cornes (motte), très agile, particulièrement adapté au saut. Sa température interne normale est assez élevée (de 38 à 39,5 °C, soit 102 à 103 degrés F). On la trouve dans toutes les régions du globe, particulièrement en montagne. Les mâles sont appelés boucs, les petits sont des chevreaux. Le mâle castré peut être appelé menon dans certaines régions. Les boucs dégagent toujours une odeur puissante, accrue au moment du rut. 

La chèvre a des incisives inférieures, elle n’a pas d’incisives supérieures. Seul un bourrelet de chair couvre sa mâchoire supérieure. 

Les chèvres ont toutes 60 chromosomes par cellule. La chèvre mesure entre 80 cm et 1 m, et pèse, selon ses origines, entre 15 kg et 80 kg. Elle vit en moyenne 14 ans.

La chèvre bêle ou béguète. 

La chèvre est un animal relativement intelligent, s’attachant volontiers au soigneur. C’est une grimpeuse adaptée aux escarpements rocheux, aux murailles ou aux arbres si leur feuillage est convoité. 

Certaines races de chèvre, parmi les moins rustiques (alpine, saanen etc) ne peuvent rester en plein air pendant les mois d’hiver. Comme beaucoup d’animaux d’élevage, elles doivent avoir accès à de l’eau en quantité suffisante. 

On a donné aux caprins domestiques le nom scientifique de Capra hircus au XVIIIe siècle, avant le développement de la biologie évolutive. Cette dernière a mis en lumière l’étroite relation existant entre les races domestiques et sauvages. Dans ce contexte, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause, et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles. 

Une espèce est en effet constituée de « groupes de populations naturelles, effectivement ou potentiellement interfécondes, qui sont génétiquement isolées d’autres groupes similaires ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l’occasion. « Vu que, du moins en ce qui concerne les races d’animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d’animaux domestiques en tant qu’espèces propres n’est pas acceptable. C’est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces ». 

On donne alors à la nouvelle sous-espèce le nom de l’espèce d’origine, complété par le nom de sous-espèce (qui reprend la seconde partie de l’ancien nom d’espèce) et depuis 1960 environ, on utilise de plus en plus la désignation « forma », abrégée « f », qui exprime clairement qu’il s’agit d’une forme d’animal domestique qui peut éventuellement remonter jusqu’à diverses sous-espèces sauvages : Capra aegagrus f. hircus.

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la Chèvre et Zeus

Posté par othoharmonie le 3 mai 2014

 

Jakob_Jordaens_006Amalthée (en grec ancien Almáltheia) est une figure incertaine de la mythologie grecque, associée à l’enfance de Zeus. 

Amalthée est une chèvre qui allaite Zeus enfant, aidée par des abeilles se chargeant de nourrir le dieu de miel. Selon Zénobe, Zeus l’honore ensuite en la plaçant comme constellation dans le ciel (voir constellation du Capricorne), ou encore comme simple étoile (Capella, « la chèvre », c’est-à-dire α du Cocher). Selon d’autres traditions, à la mort de la chèvre, Zeus aurait pris sa peau pour en revêtir son égide : le terme grec αἰγίς / aigís signifie en effet également « peau de chèvre ». 

La chèvre est ensuite rationalisée en nymphe. Ainsi, chez Ovide (Fastes, V), c’est une naïade, à qui Zeus est confié encore enfant par Rhéa, sa mère, pour échapper à la jalousie de Cronos. Elle prend soin du jeune dieu en le nourrissant grâce au lait d’une chèvre ; mais celle-ci cassant un jour une de ses deux cornes, « Amalthée ramassa cette corne brisée, l’entoura d’herbes fraîches, la remplit de fruits, et la présenta ainsi aux lèvres de [Zeus] » (v. 124-125). C’est ainsi que serait née la corne d’abondance. 

Ce mythe est un des premiers témoignages écrits de l’usage approprié d’un allaitement de substitution : certaines femmes se découvrant incapables d’allaiter, pour des raisons psychologiques ou physiologiques, utilisaient jusqu’à une époque récente le lait de chèvre, qui est un des meilleurs substituts naturels au lait de femme. Certaines approches psychanalytiques rapprochent ainsi le sein maternel de la corne d’abondance et de l’égide.

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Chèvre chimère

Posté par othoharmonie le 1 mai 2014

 

amoureux_18Le mot chimère est issu du latin Chĭmæra, emprunté au grec ancien Χίμαιρα / Khímaira, qui désigne d’abord une jeune chèvre ayant passé un hiver.

 Naissance et description 

Homère est le premier à donner une brève description de cette créature dans l’Iliade , où il en fait un monstre « lion par-devant, serpent par-derrière, chèvre au milieu », capable de cracher le feu. Il précise aussi que ce monstre fut élevé à Pathéra, en Asie Mineure, par le roi de Carie, Amisodarès. 

Hésiode suit la description homérique et fait de la Chimère la fille de Typhon et d’Échidna ou de l’Hydre de Lerne, cependant, contrairement à Homère, il la voit comme un monstre à trois têtes, « l’une de lion, l’autre de chèvre, la tierce de serpent ». Il mentionne également sa capacité à cracher le feu. La chimère s’unit avec le chien Orthos et donne naissance au Sphinx et au Lion de Némée. 

Apollodore reprend les deux descriptions : « Elle avait la partie avant d’un lion, la queue d’un dragon, et son troisième chef, celui du milieu, de chèvre. Elle vomissait du feu et dévastait le pays en harcelant le bétail, car elle était un être unique avec la puissance des trois bêtes ». Il est aussi dit aussi que cette chimère a été élevée par Amisodarès, comme Homère l’affirme, et qu’elle a été engendrée par Typhon et Echidna, comme Hésiode le raconte. D’après Ovide, c’est la tête de chèvre qui crachait le feu mais selon les scholies exégétiques de l’l’Iliade, c’est la tête de lion. 

Plutarque nous livre une version du mythe dépourvue d’aspects fantastiques : Bellérophon serait un prince de Lycie, la Chimère n’était pas un monstre mais un capitaine pirate nommé Chimarros, qui aurait causé de nombreux dommages aux Lyciens. Son bateau était orné d’un lion à la proue et d’un dragon à la poupe, tandis que sur sa voile était représentée une chèvre. Bellérophon l’aurait pris en chasse avec le navire dont il s’est emparé, le Pégase, et l’aurait tué. 

Le dictionnaire des symboles indique que la chimère est un symbole très complexe de créations imaginaires issues des profondeurs de l’inconscient, représentant peut-être les désirs inassouvis, sources de frustrations et plus tard de douleur. La chimère est vue comme un monstre qui séduit et perd celui qui vient à elle, un monstre qu’on ne peut combattre de front et « qu’il faut pourchasser afin de le surprendre dans les repaires les plus profonds ». Des sociologues et des poètes auraient vu en la chimère une métaphore des torrents, « capricieux comme les chèvres, dévastateurs comme des lions et sinueux comme des serpents », qui ne peuvent pas être arrêtés par la construction de digues, mais seulement en tarissant les sources ou en déviant les cours.

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LA TERRE DES CHEVRES

Posté par othoharmonie le 1 mai 2014

 

téléchargement (8)Chaque région a son histoire, sa culture et ses traditions. Au cœur du Poitou et des Charentes, la chèvre a marqué les populations rurales par les bienfaits qu’elle a su prodiguer aux hommes depuis la nuit des temps. Les chevriers d’aujourd’hui sont les descendants de ces générations de paysans qui ont toujours conduit leurs chèvres sur les terres de ce pays auxquels ils étaient attachés. La chèvre, animal capricieux et intelligent, les a nourris, soignés et a même occupé leurs rêves qui ont construit nos mythes. Et ce souvent sans l’accord de l’Autorité régnante.

Cette tradition ancestrale s’est maintenue sur ce territoire au travers du travail qu’effectuent encore plus de deux mille éleveurs de chèvres dans la région. Ils vivent aux côtés des chèvres en restant leurs gardiens, en les nourrissant quotidiennement et en veillant à leurs descendances. L’évolution des marchés économiques les ont dernièrement conduit à s’adapter en spécialisant les systèmes d’élevage. De tradition à modernité, toute une filière s’est structurée pour valoriser un savoir faire reconnu. La filière caprine de Poitou-Charentes peut aujourd’hui s’enorgueillir de poursuivre l’installation de jeunes agriculteurs. Loin de s’éteindre, l’activité caprine dynamise les entreprises locales et participe à la vie socio-économique régionale. La chèvre est aussi cette richesse spécifique du pays. Elle est une tradition vivante en Poitou-Charentes.

Par ses potentialités agro-climatiques favorables et son fleuron d’industries laitières, la région est par excellence la terre d’accueil des chèvres. Les chevriers ont donc développé leurs troupeaux pour livrer le plus souvent leur lait à des transformateurs qui produisent cet « or blanc » du Poitou-Charentes : les fromages de chèvre.

Poitou-Charentes, une région de transition

Pour la description du milieu physique et du point de vue géologique, la région Poitou-Charentes présente une position singulière. En effet, elle couvre un territoire où affleurent des roches de natures variées qui appartiennent à quatre principales unités géologiques : les deux massifs armoricain et central composés de roches magmatiques et métamorphiques et les deux bassins parisien et aquitain constitués de roches sédimentaires. Ces deux bassins du nord-est et du sud-ouest constituent un seuil où les roches anciennes s’élèvent à peu près au niveau actuel de la mer, c’est le seuil du Poitou.

La géographie fait de la région une terre de passage constituée par la plaine où passent les grandes voies qui font communiquer le Bassin parisien et le Bassin aquitain et comme bastion par les régions de la Gâtine et du Bocage restées longtemps difficilement pénétrables. Ce lieu de passage marqué par le seuil du Poitou est révélé tout autant par les routes de pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle, les traversées et les batailles guerrières…. et aujourd’hui l’autoroute A10 et le TGV Paris-Bordeaux. Les aires de production historiques s’inscrivent au cœur du seuil du Poitou sur cette zone de passage orientée nord-est/sud-ouest.

source : http://public.terredeschevres.fr/1_PRINCIPAL/1_3_1_lait/5_chevresnourrices.html

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Mythes de la chèvre nourricière

Posté par othoharmonie le 1 mai 2014

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 HEIDRUN, la chèvre qui donne son lait aux guerriers d’Odin. 

Heidrun (ou « heithrun », clair ruisseau?) est une chèvre vivant au Valhalla et broutant les feuilles d’Yggdrasill (l’arbre-monde): l’univers se déploie à l’ombre de ses branches. Il est toujours vert car il puise sa force à la fontaine d’Urd. Il vit de cette eau et en fait vivre l’univers. Les feuilles de l’arbre éternel donnent au lait d’Heidrun un gout d’Hydromel. Cet Hydromel sacré récupéré donne assez à boire à tous les Einherjar.

Chez les scandinaves, l’animal incarnait « l’esprit du blé » sous le nom de Kornbocke.

Mythologie grecque:

  CAPELLA. Rhéa après avoir sauvé son fils Zeus de l’appétit infanticide de son père Cronos, confia Zeus a Amalthée. Celle ci le nourrit avec l’ambroisie et le nectar contenus dans ses cornes. Le jeune Zeus devint tellement fort qu’en s’amusant il cassa une corne de l’animal. Alors pour la consoler il en fit la corne d’abondance. Plus tard, à la mort d’Amalthée, Zeus, pour la remercier, en fit la plus grande des étoiles de la constellation du Cocher: l’étoile Capella.  Cette « étoile de la chèvre » fait deux mille fois la taille du soleil, c’est pour ca qu’on appelle la chèvre: la fille du soleil.
    Cette étoile symbolise également l’éclair et annoncerait un orage.

    On raconte également qu’à la mort de sa nourricière Zeus confectionna un bouclier avec la peau de celle ci, et avec lui il demeura invincible car la peau ne pouvait être transpercée.

Mythologie indienne: 

    En Inde le mot qui la désigne signifie aussi: non-né; elle est le symbole de la substance primordiale non manifestée.  Elle est la mère du monde Prakriti. Les trois couleurs qui lui sont attribuées, le rouge, le blanc et le noir correspondent aux trois guna ou qualités primordiales: respectivement Sattva, Rajas et Tamas (dana).

Mythologie chinoise et tibétaine:
 

    La chèvre est associée à l’activité céleste au bénéfice de la terre et même plus précisément de l’agriculture et de l’élevage.. Dans la religion primitive tibétaine la divinité en question avait les traits d’un caprin a poils longs. D’autre par certaines peuplades de la Chine mettent la chèvre en rapport avec le dieu de la foudre: la tête de la chèvre sacrifiée lui sert d’enclume.
    
     Toujours au Tibet, des chèvres blanches auraient contribués à l’édification du palais du Potala à Lhassa (résidence du Dalai-Lama jusqu’en 1959), transportant les pierres, négociant sans relâche toutes les sinuosités des chemins escarpés de l’Himalaya.

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