LA CHEVRE EN CORSE

Posté par othoharmonie le 10 mai 2014

 

280px-Murzo_chèvresL’agriculture reste le secteur productif le plus important malgré sa faible part dans le PIB. On ne peut comprendre la situation actuelle sans connaître un minimum l’histoire agraire de l’île. Les systèmes vivriers traditionnels disparaissent au début du vingtième siècle sous la pression conjuguée de la concurrence des céréales des pays neufs et de tarifs douaniers défavorables. Ces systèmes se basaient sur la culture des céréales en sec sur terrasses avec jachère biennale, voire culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, de cultures d’appoint soignées (jardins, vignes, vergers) et d’un élevage « semi-nomade inverse » alliant terres de plaine d’hivernage et montagnes d’été avec village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Ascu, etc.). Certaines régions remplacent les cultures de céréales par le châtaignier.

La brebis corse est une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâces à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du xixe siècle, l’arrivée des industriels laitiers de roquefort sur l’île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l’ère industrielle.

L’autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, reconnue en 2003. D’ailleurs, tous les produits laitiers sont ici faits à base de lait de brebis et de chèvre.

Au tournant de 1945, l’intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré. Se produit à 10 ans d’intervalle deux phénomènes qui vont dessiner le paysage agricole actuel : la mise en valeur de la plaine orientale et la reconquête de l’intérieur par l’agriculture et l’élevage pastoral.

L’élevage de la chèvre corse est un élevage extensif, basé sur la valorisation des ressources naturelles dans les parcours. Contrairement aux races continentales qui se sont sédentarisées, les corses ont conservé leurs systèmes basés sur la transhumance, et cherchant à valoriser au maximum les ressources naturelles de l’île, l’importation d’aliments extérieurs étant onéreuse. Ainsi, chaque éleveur fait parcourir tous les jours entre 7 à 10 km dans le maquis corse, chaque élevage ayant environ 300 à 500 ha à sa disposition, sans que les limites de ces secteurs soient toujours clairement définies. Les chèvres ingèrent en moyenne 2,5 kg de matière sèche par jour au cours de ce trajet. Les systèmes d’élevage les plus courants s’appuient sur des mises bas en automne. Les chevreaux sont ensuite élevés sous la mère pour être commercialisés à Noël. Le « cabri de Noël » constitue un produit traditionnel et festif en Corse. La très grande majorité des éleveurs (90 %), sont transformateurs et produisent leurs propres fromages, dont l’AOC brocciu

Depuis plus de 5 000 ans la chèvre corse donne son lait, un lait de qualité avec un taux moyen de matière grasse de 48 g/l et un taux moyen de matière protéique de 32 g/L. La qualité de ce lait résulte de facteurs génétiques mais également du mode d’alimentation sur parcours (et des caractéristiques particulières de la végétation du maquis corse). La production de lait en Corse, avec des animaux de race corse, donne un caractère unique aux fromages corses. C’est ce qui a permis l’obtention d’une AOC pour le fromage brocciu, un fromage de chèvre à base de lactosérum

L’origine de la chèvre corse n’est pas très bien connue. On pense qu’elle a été introduite sur l’île par les premiers colons de l’île, et qu’elle appartient au rameau des races caprines du pourtour de la Méditerranée. En tout cas, sa présence sur l’île est attestée depuis plusieurs millénaires, des ossements datant du VIe millénaire avant J-C ayant été retrouvés.

Ce dernier siècle le cheptel caprin de l’île a connu une très forte régression, diminuant de 87 % entre 1852 et 1988, soit une perte de 2 000 chèvres par an. Cette chute des effectifs a vraisemblablement été particulièrement marquée entre 1954 et 1965, avec une baisse du cheptel de 110 000 têtes. Ainsi, on ne trouve plus aujourd’hui sur l’île que 25 000 à 30 000 chèvres

LA CHEVRE EN CORSE dans CHEVRE Goat_DrawingLa corse est une race caprine venant de l’île dont elle porte le nom. La Corse a la particularité de posséder ses races bovine, caprine, ovine et porcine. Cette chèvre est une race autochtone élevée en isolement des autres races. Traditionnellement, elle est élevée pour sa viande : elle n’a pas été sélectionnée pour son lait, le fromage corse étant essentiellement à base de lait debrebis. Elle peut présenter toutes les couleurs du blanc au marron, brun et noir, souvent en mélange de couleurs. La chèvre corse est un animal laitier, qui se caractérise par sa rusticité, ses facultés d’adaptation à l’environnement corse et son aptitude à valoriser les terrains difficiles. Le 10 juin 2003, la race caprine corse a été reconnue par la Commission nationale d’amélioration génétique (CNAG).

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