Histoire évolutive de l’hippopotame
Posté par othoharmonie le 9 avril 2014
On a longtemps cru que les deux espèces connues étaient étroitement liées à la famille des Suidae (porcs et sangliers) ou à celle des Tayassuidae (pécaris), mais des recherches au cours des années 1990 ont montré que les hippopotames sont les plus proches parents terrestres des cétacés. La classification des Hippopotamidae est toujours en cours de discussion. L’une des classifications, due au chercheur français Jean-Renaud Boisserie, est la plus récente.
Il n’existe plus que deux espèces vivantes d’hippopotames, l’hippopotame commun et l’Hippopotame nain de l’ouest africain. Les scientifiques ont répertorié cependant de très nombreux fossiles qu’ils estiment être très proches des hippopotamidés actuels.
Comme son nom l’indique, les Grecs anciens voyaient dans l’hippopotame une sorte de cheval. Jusqu’en 1985, les naturalistes regroupaient les hippopotames avec les Suidae (porcs et sangliers) et les Tayassuidae (pécaris), en se fondant sur les particularités des molaires.
Pourtant, l’étude des protéines du sang, puis de la systématique moléculaire et enfin plus récemment de fossiles a bien montré que leurs parents génétiques les plus proches sont les cétacés. Selon cette théorie, leurs ancêtres communs étaient semi-aquatiques et ceux-ci se sont différenciés des autres artiodactyles il y a environ 60 Ma.
Environ 6 Ma plus tard, ces ancêtres auraient évolué en deux branches, celle des cétacés et celle des Anthracotheriodea. De ce groupe seraient issus les Hippopotames et les anthracothères une famille de grands quadrupèdes, dont les premiers membres, à la fin de l’Eocène, devaient étroitement ressembler aux hippopotames actuels mais avec une tête relativement plus petite et plus mince5. Tous les anthracothères ont disparu au cours du Pliocène sans laisser de descendance2.
Au cours de l’Éocène et de l’Oligocène, plusieurs genres d’Anthracotheriodea ont été identifiés, par exemple Anthracotherium et Elomeryx, au Miocène ce sont Merycopotamus et Libycosaurus tandis que les derniers sont datés du Pliocène. Libycosaurus étant considéré comme le plus proche des hippopotames actuels. Leurs ancêtres communs auraient vécu au Miocène, il y a environ 20 Ma.
Le plus ancien hippopotamidé reconnu est du genre Kenyapotamus, il vivait en Afrique entre 16 et 8 Ma. Kenyapotamus n’est connu que par des fragments de fossiles, mais on sait qu’il était de taille similaire aux hippopotames nains. Les hippopotamidae semblent avoir évolué seulement en Afrique et, à partir d’un seul groupe, puis s’être propagés dans toute l’Asie et l’Europe, d’ailleurs aucun hippopotame préhistorique n’a été découvert en Amérique et bien que divers anthracothères aient émigré en Amérique du Nord au début de l’Oligocène. Il y a entre 7,5 et 1,8 Ma, l’Archaeopotamus, probable ancêtre des genres Hippopotamus et Hexaprotodon, vivait en Afrique et au Moyen-Orient.
Bien que les lignées d’hippopotames préhistoriques soient encore mal connues, tout pousse à croire que les lignées des deux espèces modernes auraient divergé il y a déjà 8 Ma. La forme ancestrale de l’hippopotame pygmée africain pourrait être le genre Saotherium. Saotherium et Choeropsis ont des traits nettement plus basaux que les Hippopotamus et les Hexaprotodons, et sont donc plus proches de l’espèce ancestrale des hippopotames.
De nombreuses espèces ont disparu durant la dernière glaciation européenne, notamment Hippopotamus antiquus et Hippopotamus gorgops qui vivaient dans la zone concernée. Ces deux espèces étaient plus grandes que les espèces actuelles, il existait également de nombreuses espèces naines comme Hippopotamus minor à Chypre. La dernière espèce disparue est Hexaprotodon madagascariensis, elle était encore présente à Madagascar vers le xive siècle.
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