L’hippopotame amphibie et l’homme
Posté par othoharmonie le 5 avril 2014
L’animal, familier du Nil, prête son visage massif à Taouret (« La grande »), la déesse hippopotame du panthéon égyptien ; mais aussi au monstre Béhémoth des Hébreux (l’hippopotame étant craint pour son agressivité). Dans l’Égypte antique, l’hippopotame mâle est aussi un des visages de Seth, tout aussi agressif ; lui et Horus se muent en hippopotames pour se livrer à une compétition d’apnée.
Par la suite, les savants grecs Hérodote et Aristote qui ne le connaissaient que par ouï-dire, allaient l’affubler de sabots fourchus et d’une crinière de cheval qu’il garderait dans les représentations des zoologues jusqu’à la Renaissance.
Il faut attendre Pierre Belon qui voit un hippopotame à Constantinople pour que soit démenties les fables transmises par les écrits des anciens. Une statue antique du Nil à son image, dans les jardins du Pape au Belvédère, assure au zoologue qu’il s’agit bien du même animal.
Les expéditions scientifiques des siècles suivants rendent l’hippopotame familier aux naturalistes, avant que l’expansion coloniale le fasse entrer dans le bestiaire commun à l’Occident.
Citation
« Je l’adorais parce qu’il ressemblait à une grosse bête ; je me le figurais simplement comme un hippopotame ; et le tableau me ravissait à cause de sa candeur et sa justesse ; car, sans amis avec une mauvaise influence, il avait dû tout attendre des climats néfastes, et revenait soit des Indes ou de Sumatra, ou d’ailleurs. »
Arthur Cravan, Oscar Wilde est vivant !, 1913 (Maintenant no 3, n° sp. 1)
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