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Silhouette de L’hippopotame

Posté par othoharmonie le 2 avril 2014

 

Hippopotame (Hippopotamus amphibius)

1001181-HippopotameLa silhouette de l’hippopotame n’est pas banale : court sur pattes, il est doté d’une tête proéminente et grande, proportionnellement à son corps glabre et cylindrique, bien rebondi. Mais, malgré sa corpulence et sa drôle de silhouette, l’hippopotame est assez souple. Au besoin, il peut charger – ou fuir – à près de 30 km/h. Lorsqu’il sort de l’eau, il escalade sans difficultés des rives même raides, en se hissant grâce à ses pattes. En fait, l’étrange allure de l’hippopotame est le signe d’une adaptation marquée à la vie aquatique. Le profil de sa tête donne une bonne idée de ses capacités à séjourner dans l’eau : ses narines sont en position supérieure sur le bout de son mufle ; ses yeux sont volumineux et haut placés ; ses oreilles sont petites et mobiles. Sous l’eau, un clapet empêche l’air de pénétrer dans ses conduits olfactifs et ses oreilles se ferment. La peau de l’hippopotame est presque nue : les seuls poils qu’il possède sont les vibrisses (poils tactiles) qui recouvrent son large mufle et les poils rigides qui terminent sa queue. Sous la peau, une couche de graisse épaisse de 50 cm protège les organes vitaux de l’animal. L’hippopotame est rattaché à l’ordre des artiodactyles, c’est-à-dire des ongulés dont le nombre de doigts est pair. Ses pattes se terminent par 4 doigts, de taille pratiquement égale ; ses sabots ressemblent plutôt à des ongles.

 

   L’hippopotame se sert de ses pattes pour nager. Quand on a la chance de pouvoir l’observer sous l’eau, comme dans les Mzina Springs, au Kenya, où l’eau est transparente, on dirait qu’il vole !

 

   Les adultes possèdent de 36 à 40 dents, car le nombre d’incisives peut être soit de 4, soit de 6. Les canines ne cessent de croître ; elles peuvent atteindre 60 cm et peser 3 kg chez le mâle, 1 kg chez la femelle ! Aiguisées comme des rasoirs, et poussant vers l’extérieur, comme des défenses, elles constituent des armes redoutables. La première molaire, présente dans la dentition de lait, n’est pratiquement jamais remplacée par une dent adulte. Elle peut donc rester longtemps dans la bouche de l’animal, aucune nouvelle dent ne la chassant.

 

   L’hippopotame perd beaucoup d’eau par évaporation. On a calculé que, pour une surface de 5 cm2, une peau d’hippopotame perd 12 mg d’eau en 10 minutes, c’est-à-dire de 3 à 5 fois ce que peut perdre un homme ! S’il transpire autant, c’est parce que sa couche cornée est très fine. Celle-ci, par ailleurs, ne possède pas de glandes sébacées, qui sécréteraient des matières grasses pour le protéger du soleil. En revanche, l’hippopotame possède des glandes particulières qui produisent un liquide très visqueux et alcalin, prenant un reflet rouge avec la lumière et donnant l’impression que le dos de l’animal est en sang. Lorsque celui-ci séjourne hors de l’eau, cette sécrétion sert d’écran contre la déshydratation. Il est possible qu’elle explique aussi sa faculté de cicatrisation. 

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Signes particuliers de l’hippopotame

Posté par othoharmonie le 2 avril 2014

 

200px-Pygmy_Hippopotamus_SkullMÂCHOIRE

Quand ils se battent, les hippopotames cognent leurs grandes canines et leurs incisives inférieures contre les mandibules de l’adversaire. Pour mieux encaisser les chocs, leurs mâchoires, et donc leurs dents, sont dans un axe spécial, qui limite les dégâts. Cela n’empêche pas tous les mâles un peu âgés d’avoir les canines ou les incisives – ou les deux – de la mâchoire inférieure brisées. L’exceptionnelle ouverture de la mandibule, à 150°, est possible grâce à deux particularités. D’une part, un grand développement des deux muscles attachés à l’angle de la mandibule : le masséter (muscle élévateur du maxillaire inférieur) et le muscle disgastrique. D’autre part, un renforcement de la partie osseuse, qui donne à ces deux muscles une attache solide.

 
La TÊTE

Pour un animal amphibie, il est intéressant de venir à la surface de l’eau avec le maximum d’efficacité et le minimum de risque. Il ne faut pas se faire repérer mais tout simplement pouvoir respirer tout en restant immergé. Le profil de la tête de l’hippopotame le lui permet. Narines, yeux et oreilles sont situés tout en haut du crâne. Il affleure la surface de l’élément liquide avec sa tête, respire, sent, voit et entend ce qui se passe à l’air libre mais reste à l’abri de l’eau. Dès qu’il replonge, ses oreilles et ses narines se referment tandis que ses yeux restent ouverts. Cet alignement des organes sensoriels se retrouve chez un certain nombre de vertébrés aquatiques, parmi les espèces dulçaquicoles, c’est-à-dire d’eau douce, comme les crocodiles.

 

poils DU MUSEAU

Les vibrisses du museau de l’hippopotame nain ont certainement un rôle dans la reconnaissance des nombreuses espèces végétales dont il se nourrit. L’épaisseur de ses lèvres est compensée par la présence de ces nombreux poils richement innervés. Les vibrisses lui sont donc très utiles quand il s’agit de faire le tri entre ce qui est bon à manger et ce qui ne l’est pas.

Hippopotame
PATTES ET PIEDS

Les pattes et les pieds de l’hippopotame nain sont plus déliés et nettement adaptés à la marche. Les doigts sont libres, n’étant pas reliés par une membrane, et les ongles sont pointus. Cela lui permet de bien adhérer au sol, si celui-ci est inégal. En même temps, il peut marcher dans les marigots ou le sous-bois humide de la forêt.

 
CRÂNE

La comparaison des crânes des 2 espèces montre bien que l’hippopotame nain est nettement moins spécialisé que son grand cousin. L’emplacement des yeux est en effet pratiquement normal et les orbites n’ont pas la position haute observée chez l’espèce amphibie. On peut également vérifier que seules les canines inférieures de l’hippopotame nain sont très développées. Les incisives, elles, sont à croissante modérée… Il y en a une seule paire en bas, et deux en haut. Ce trait est lié à la vie sociale de l’espèce. Les fréquents affrontements qui ont lieu dans les groupes d’hippopotames amphibies justifient de grandes incisives et des canines pouvant atteindre 65 cm.

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Milieu naturel et écologie de l’Hippopotame

Posté par othoharmonie le 2 avril 2014

 

290px-Tête_d'hippopotameIl y a toujours des hippopotames dans la vallée du Nil, mais ils ne remontent plus au-delà de Khartoum, au Soudan. Le dernier animal d’Égypte a été tué en 1816. Au XIXe siècle, on pouvait rencontrer des hippopotames jusqu’au Cap ; aujourd’hui, on en trouve encore en Afrique du Sud, mais seulement jusqu’à la lagune de Santa Lucia. Entre ces deux limites, la densité des hippopotames a considérablement baissé. Dans le Sahara et son pourtour immédiat, le changement de climat explique leur retrait, mais, ailleurs, l’homme semble être responsable des disparitions locales enregistrées un peu partout.

 

   Sa présence sur l’île de Mafia prouve qu’il est même capable de traverser un bras de mer. Car cette petite île de l’océan Indien est séparée de la Tanzanie par des fonds trop profonds pour avoir jamais été reliée au continent.

   À l’intérieur des terres, il peut vivre jusqu’à 2 000 m d’altitude. Il semble supporter sans difficulté des températures avoisinant 0 °C au petit matin, en saison sèche.

 

    Jusqu’à la fin des années 1990, l’espèce était considérée comme répandue et à l’abri mais sa population a décliné depuis, de 7 % à 20 % dans les dix dernières années, victime notamment des guerres civiles. En République démocratique du Congo, qui abritait l’une des plus importantes populations d’hippopotames, le conflit a entraîné une réduction de 95 % de leur nombre entre 1996 et 1998. En 2006, l’espèce – qui est inscrite depuis 1995  à l’annexe II de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction)- a ainsi était classée par l’U.I.C.N. (Union internationale pour la conservation de la nature) dans la catégorie « vulnérable » de la liste rouge des espèces menacées. On estime aujourd’hui ses effectifs à 125 680 – 149 230 individus dont 40 000 en Zambie, 20 000-30 000 en Tanzanie, 18 000 au Mozambique, 10 000 au Malawi, 7 000 en Ouganda, 7 000 au Zimbabwe, 5 000 au Kenya, 5 000 en Éthiopie, 3 000-6 000 au Soudan, 3 000-5 000 en Afrique du Sud, 2 000 – 4 000 au Botswana, 1 000 -2 000 en Guinée, les autres populations étant fortement fragmentées en petits groupes de 50 à 500 animaux dans divers pays d’Afrique de l’Ouest. La répartition actuelle de l’hippopotame nain est également fragmentée : le gros des troupes occupe les forêts proches de la côte, entre le fleuve Bafing (Guinée), et le fleuve Bandama (Côte d’Ivoire), à travers la Sierra Leone et le Liberia. Dans les années 1930, on a découvert des hippopotames nains à 1 300 km de là, à l’est. Il reste encore un semblant de population, à la limite de l’extinction, essentiellement dans le delta du Niger (provinces d’Owerri et de Warta, Nigeria) jusqu’à la rivière Cross, près de la frontière du Cameroun. Sur tous les territoires où on le rencontre, l’hippopotame est utile à de nombreuses autres espèces, et son impact dans les écosystèmes qu’il occupe est loin d’être négligeable. Il nourrit ses bassins de crottin, ce qui constitue un apport nutritif utile à la vie dans les eaux. Une certaine densité d’hippopotames peut garantir une production de poissons et une grande diversité d’ongulés sur de bons pâturages. La densité idéale serait de 7,7 animaux au km2. Ensuite, la liste des espèces qui utilisent le dos de l’animal comme lieu de villégiature est longue : oiseaux (ombrettes, aigrettes, pique-bœufs…), tortues d’eau douce, petits crocodiles même !

 

L’HIPPOPOTAME ET LA VÉGÉTATION

Milieu naturel et écologie de l'Hippopotame dans HIPPOPOTAME 250px-Pygmy_hippopotamus_pairL’habitude qu’a l’hippopotame de brouter bien ras l’herbe sur ses pâturages rend les 3 km le long de chaque berge sans prises pour les incendies de savane. Non seulement l’animal respecte les bouquets d’arbres au moment du repas, mais il évite que ceux-ci ne soient brûlés. Ils peuvent au contraire se développer, et constituer des zones refuges pour certaines essences qui seraient sinon éliminées. Mais l’extension des arbres et des buissons peut, par ailleurs, aller jusqu’à l’envahissement progressif des pâturages à hippopotames… ce qui peut entraîner la disparition de l’animal ! Au bord de la rivière Mara, au Kenya, il existe sans doute des cycles – si longs qu’ils sont difficiles à suivre – entre prairies, forêts et hippopotames : le développement des arbres chasse les brouteurs d’herbe, mais il attire les herbivores d’un type moins strict, comme les éléphants. Le cycle peut ensuite repartir : les éléphants se nourrissent des arbres qui repoussent moins bien, faisant place à l’herbe qui attire les hippopotames… Actuellement, une des deux rives du fleuve est nettement plus boisée et beaucoup moins riche en hippopotames. Il n’est pas interdit de penser que ceux-ci sont éventuellement responsables de cette croissance arborée, et donc de leur propre élimination.

 

   Il est déjà arrivé qu’il y ait trop d’hippopotames dans certaines régions… Cela a été le cas en Ouganda, dans les années 1930, autour des lacs Edouard et George. À l’époque, les signes d’érosion sur le paysage étaient considérables : des berges effondrées, de moins en moins de végétation, une faune peu diversifiée et un risque potentiel de régression pour la population d’hippopotames elle-même… On a donc convenu d’abaisser la densité moyenne de plus de 20 à 8 animaux au km2. À partir de 1957, pendant 5 ou 6 ans, on a abattu 1 000 animaux, soit 7 000 en tout, dont la viande, toujours appréciée, a été distribuée aux populations locales. Au niveau du paysage, les résultats ne se sont pas fait attendre. La végétation, et en particulier l’herbe, a pu repousser ; de même, les simples actions mécaniques (par le piétinement) sur les espèces végétales sont allées en diminuant. D’autres ongulés sont revenus. Quant aux hippopotames, on a remarqué que l’âge de la maturité sexuelle des femelles est passé de 12 à 10 ans, et que le pourcentage de jeunes de l’année dans chaque groupe montait de 6 à 14 %…, signes évidents d’une population dynamique.

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L’hippopotame et l’homme

Posté par othoharmonie le 2 avril 2014

 

Peut-on domestiquer l’hippopotame ?

Si, dans la mythologie égyptienne, l’hippopotame était le symbole de la Fécondité, il est devenu aujourd’hui un gibier convoité par l’homme, pour qui il représente aussi un danger pour les terres cultivées. Comment éviter qu’il ne soit éliminé ?

 290px-Zwergflusspferd_-_Pygmy_Hippopotamus_-_Hexaprotodon_liberiensis
L’HIPPOPOTAME EN VILLE, AU BURUNDI…

L’hippopotame peut vivre tout près de l’homme. On le sait dans divers endroits d’Afrique : dans les pêcheries de Vitshumbi (en République démocratique du Congo), le long du fleuve à N’Djamena (au Tchad), à Entebbe (en Ouganda), mais surtout à Bujumbura, la capitale du Burundi. 90 % de la surface de ce dernier pays étant cultivée, toute la grande faune a presque disparu. Bizarrement, l’hippopotame est resté, y compris – saisonnièrement – en plein cœur de la capitale. Il en reste entre 200 et 300 dans le pays. Quand ils viennent à Bujumbura, ils sortent la nuit pour brouter les pelouses artificielles des parcs de la ville… ; ils fournissent même trop d’engrais naturel aux plantes ornementales. Ils sont si peu farouches qu’on a dû construire un mur anti-hippopotames le long de la piste d’atterrissage de l’aéroport !

 
UNE EXPLOITATION RATIONNELLE DES HIPPOPOTAMES ?

Il ne serait pas irrationnel de chercher à gérer les troupeaux d’hippopotames localement, afin de procurer une source de protéines et de revenus. C’est une espèce peu exigeante – comparée à d’autres –, robuste et qui se reproduit bien… Dans certaines régions, une exploitation rationnelle des hippopotames pourrait être utile. Ils procurent, en effet, une grande quantité de viande, et surtout une viande appréciée par les populations locales. De plus, leur carcasse peut fournir de la graisse (jusqu’à 90 kg pour un animal adulte), et du cuir… Tous ces produits pourraient être commercialisés. En aval de l’élevage, on pourrait pratiquer de la pisciculture : les hippopotames enrichissent en effet l’eau de leurs bassins, par l’intermédiaire de leur crottin. Celui-ci pourrait servir de matière première alimentaire pour des poissons et la chaîne alimentaire entre les prairies, les hippopotames, l’eau et les poissons serait ainsi un bon schéma de développement, en tout cas par endroits. Comme la présence de l’espèce – lorsque la densité n’est pas trop élevée – semble maintenir une diversité importante de la faune et comme les populations locales se nourrissent des hippopotames, il serait préférable d’aider au maintien de l’espèce en Afrique.

   Son élevage pourrait apporter une solution aux problèmes d’alimentation des hommes, tout en évitant ceux posés par l’acheminement de la viande sous des climats où la conservation de celle-ci est aléatoire, la chaîne du froid étant difficile à assurer.

   Si la politique de conservation n’exclut pas nécessairement une certaine exploitation raisonnable, celle-ci n’est toutefois possible que si l’espèce est bien connue.
 
Description de cette image, également commentée ci-après FERMIERS ET HIPPOPOTAMES

Avec la pression démographique , les hippopotames ont été tués en grand nombre en Afrique. En effet, ils occupent des zones riches en eau, et parfois irrigables, ce qui peut entraîner des conflits avec l’homme, en particulier pendant les périodes de sécheresse. Par ailleurs, les hippopotames ne faisant pas la différence entre une graminée sauvage et une autre, plantée par l’homme, ils ont été éliminés des cultures et des plantations. Dans certaines régions, pourtant, les agriculteurs ont essayé les méthodes non violentes pour éloigner leur gourmand voisin : par exemple, les Tonga ont installé un réseau de cordes, s’appuyant sur des huttes, le long de leurs terres cultivées. Attachées à ces cordes, des boîtes. Dans celles-ci, des galets. Quand un gardien voit un hippopotame approcher, il secoue la corde la plus proche, et de loin en loin, les vibrations font résonner les cailloux. Ce bruit suffit à faire fuir les bêtes…

SAUVER L’HIPPOPOTAME NAIN

Le résultat apparent est, au cours des siècles, une réduction de l’aire de répartition des deux espèces. Dans le cas de l’hippopotame nain, les choses sont – malheureusement – simples à résumer : habitant de la forêt primaire, il est menacé de disparaître avec celle-ci ! Comme, par ailleurs, il représente une masse de viande importante, malgré sa discrétion, et malgré une densité naturelle probablement peu élevée, sa chasse est certainement pratiquée par les tribus habitant les mêmes régions que lui. En zone de forêt, l’élevage n’existe pas et près de 80 % des protéines animales consommées par les Africains proviennent de la chasse. Pratiquement toutes les espèces animales deviennent du gibier pour eux… Pour l’hippopotame nain, le cas le plus grave est actuellement celui des populations relictuelles du delta du Niger et de la Cross River au Nigeria. De plus, il a subi les effets des guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone. La population, en baisse, a été estimée à 2 000-3 000 animaux et l’espèce a été classée « en danger » en 2006, tandis que les mesures de conservation adoptées n’ont pas toujours été appliquées. Elle figure également à l’annexe II de la Citesdepuis 1975.  Au Liberia, le Sapo National Park, qui a dû être réhabilité après le conflit, tente de la protéger, ainsi que le parc national de Taï, en Côte d’Ivoire.

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