Le paon aux couleurs

Posté par othoharmonie le 20 mars 2014

 

Le plumage du paon, du moins celui du mâle, arbore des couleurs et des reflets multiples, parmi les plus belles que l’on puisse observer dans l’ordre des galliformes. Sa parade amoureuse lui fournit l’occasion d’exhiber les multiples éléments le composant. L’instrument principal de sa cour auprès d’une conquête éventuelle est, outre la livrée bleutée aux reflets métalliques qui couvre son cou et son corps, une longue traîne de quelque 100 à 150 plumes qu’il déploie en roue. Les noirs, les bruns et toutes les teintes dérivées dans la gamme du rouge, de l’orange, de l’ocre sont dus à la présence, en concentration variable, d’un pigment foncé, la mélanine (du grec melanos, noir). Les irisations, les teintes aux reflets métalliques, notamment les verts, les bleus et les dorés, proviennent de la diffraction des rayons lumineux. Cette décomposition de la lumière est elle-même assurée par la structure particulière et complexe des éléments constitutifs de la plume, qui agissent comme autant de prismes.

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Faire la roue est la phase essentielle de la parade nuptiale du mâle. Le succès de cette exhibition est possible grâce à la spécificité des longues plumes de la queue. Les plus longues (1,50 m en moyenne) sont celles qui sont implantées le plus en arrière sur le dos de l’oiseau. Elles sont pourvues latéralement de barbes qui, contrairement à la norme, ne sont pas liées entre elles, mais sont lâches sur la majeure partie du tuyau (ou rachis) qui, chez le paon, est particulièrement allongé. Les barbes qui se situent à l’extrémité des plumes forment une sorte de palette terminale où prend place un dessin en forme d’œil appelé ocelle, en raison de sa ressemblance avec un petit œil à pupille noire.

Lors de sa parade, le mâle, tournant sur lui-même, installe d’abord ses pennes parées des ocelles, puis relève en forme de roue les plumes situées à l’arrière de son long cou. Les modifications de nuance des dessins lumineux des grandes plumes dépendent de l’orientation de celle-ci. Leur légèreté permet au mâle de parader plusieurs minutes durant. Les bruyants « frissons » secouant les plumes participent au succès de cette entreprise de séduction.

L’ordre des galliformes, auquel appartient le paon, rassemble environ 250 espèces d’oiseaux terrestres – réparties en 70 genres – de taille variable, petite ou grande, pourvus d’une courte queue presque invisible ou d’un appendice très long selon les espèces, mais qui tous nidifient au sol. Présents sur tous les continents, excepté l’Antarctique, les galliformes regroupent, selon les auteurs, un nombre variable de familles, d’importance numérique inégale. Les 19 espèces de mégapodes d’Asie et d’Australie (famille des mégapodiidés) et les 50 espèces de cracidés en Amérique tropicale et subtropicale sont très éloignées des paons. On admet généralement, à l’heure actuelle, que les autres galliformes rassemblent 3 autres familles : les colins et tocros (famille des odontophoridés), les pintades (famille des numinidés) et les dindons, tétras, lagopèdes et gélinottes, faisans, cailles et paons (famille des phasianidés). Il existe toutefois un débat quant à la position systématique des tétras, lagopèdes et gélinottes : sur la base d’études génétiques, certains auteurs considèrent que ces espèces forment une sous-famille de la famille des phasianidés (proposition retenue ici), tandis que d’autres estiment qu’il faut leur conserver le statut de famille à part, qu’ils détiennent dans les classifications traditionnelles : celle des tétraonidés. Les deux espèces de dindons, longtemps vues comme les seules représentantes de la famille des méléagrididés, sont à l’heure actuelle plus généralement considérées comme une sous-famille des phasianidés.

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