Posté par othoharmonie le 27 février 2014
Au début du XIXe siècle, il apparaît que les colorations des plumages de paons détenus en captivité par des collectionneurs britanniques présentent un certain nombre d’anomalies consécutives aux croisements multiples opérés au sein des populations captives.
Tout d’abord considérées comme regrettables, ces mutations fortuites sont finalement mises à profit par les éleveurs pour obtenir des plumages aux teintes originales. À partir de paons porteurs de taches de couleur blanche sur leur plumage sont alors créés des paons entièrement blancs, dits « leucistiques » (contrairement à l’albinisme, maladie génétique caractérisée par l’absence totale de pigmentation sur toutes les parties du corps, le leucistisme ne concerne que le plumage – ou, chez les mammifères, le pelage – ; les yeux des paons blancs sont donc de couleur normale, et non rouges comme ceux des animaux albinos).
Les progrès effectués ultérieurement en matière de génétique ont permis d’analyser et de comprendre le processus exploité de façon empirique par ces collectionneurs du siècle passé. À titre d’illustration, le croisement entre un paon bleu « normal » et un paon blanc crée une première génération de paons bleus possédant le facteur leucistique caché (il s’agit d’un gène récessif). Des croisements entre les oiseaux de cette première génération aboutissent à une seconde génération se composant d’un quart de paons blancs leucistiques, d’un quart de bleus et de la moitié de paons bleus porteurs du facteur leucistique caché.
Certains paons d’élevage sont partiellement leucistiques, ils sont appelés « panachés ». Une autre variété, dite « nigripenne », doit son nom à la teinte noire colorant les plumes des épaules (les scapulaires) et celles des ailes (les rémiges).
Outre ces croisements intra-spécifiques, les aviculteurs ont apparié avec succès des oiseaux appartenant aux deux espèces asiatiques, le paon bleu et le paon spicifère. Les hybrides nés de ces croisements sont capables de se reproduire. Ce résultat est l’une des exceptions à la règle selon laquelle le croisement d’espèces distinctes produit en général des individus stériles.
L’union d’un paon bleu nigripenne et d’un paon spicifère produit un hybride appelé paon de Spalding, également fécond. En revanche, celle d’un paon et d’une volaille (une poule par exemple) aboutit à des nichées stériles, mêlant les caractères des parents. Pourtant, une poule peut couver des œufs de paon, ce qui facilite l’élevage de ce phasianidé qui s’avère prolifique en captivité.
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Posté par othoharmonie le 27 février 2014
Il aurait été rapporté d’Asie vers la Grèce au IVe siècle avant notre ère par Alexandre le Grand et s’est vite répandu dans toute l’Europe tant sa beauté suscitait l’admiration.
On trouve des représentations de paons sur les fresques de Pompéi. Il était, pour les romains, tout à la fois, un oiseau de table et d’agrément.
Ce paon est répandu comme oiseau domestique dans une grande partie du monde en raison de ses parures majestueuses. Ils errent en liberté sur les parcours et accompagnent les visiteurs, habitués à leur donner à manger, dans les parcs et jardins d’agglomération et parfois les parcs zoologiques.
Seul le paon blanc, le paon nigripenne et le paon panaché sont considérés comme domestiques en droit français.
Le paon blanc est la forme albinos du paon bleu, ce qui est parfois contesté. Lorsqu’il fait la roue le blanc des ocelles miroite comme une robe de jeune mariée. Il présente les mêmes caractéristiques d’élevage que le paon bleu tout en étant beaucoup plus fragile et délicat.
PS aux lecteurs : Si vous avez quelques autres éléments à me fournir sur le paon blanc, je suis preneuse, merci à l’avance à ceux qui liront ce message.
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Posté par othoharmonie le 27 février 2014
L’histoire de la découverte du seul paon africain actuel, le paon du Congo, par la science occidentale commence au début du XXe siècle. En 1913, un jeune ornithologue, James D. Chapin, adjoint à la chaire d’ornithologie du musée américain d’Histoire naturelle (American Museum of Natural History, New York), effectue un voyage au Congo belge (aujourd’hui la République démocratique du Congo). Au cours de ses déplacements, il remarque, dans la coiffure d’un indigène, une plume qu’il n’avait jamais eu l’occasion de voir auparavant. Intrigué, il cherche à en connaître la provenance, mais personne sur place ne peut lui indiquer quelle espèce d’oiseau est parée de plumes identiques.
De retour aux États-Unis, les seules informations qu’il recueille sont que cette plume appartient sans doute à un oiseau de l’ordre des galliformes. James Chapin range sa plume et l’oublie pendant un quart de siècle. Mais, en 1936, au cours d’un voyage en Belgique, il visite le musée du Congo, à Tervueren, près de Bruxelles. Il remarque, enfermés dans une vitrine, deux gros oiseaux naturalisés ressemblant étrangement à des paons, mais qui n’en sont pas, en dépit des étiquettes portant toutes deux la mention « paon bleu, jeune, importé ». L’ornithologue, intrigué, examine les deux spécimens avec attention et remarque que la forme particulière des éperons du mâle et la silhouette de ces oiseaux ne sont en aucune façon celles de paons bleus ni même de paons spicifères.
Repensant à la plume qu’il avait trouvée au Congo, James Chapin la compare à celles de ces oiseaux. Il s’agit bien de la même espèce et les oiseaux de Tervueren sont dès lors baptisés « paons du Congo ».
Il ne reste plus au chercheur qu’à retourner dans le Kasaï, au Congo, d’où provenaient les paons du musée de Tervueren, afin d’y rechercher des spécimens vivants. Mais ce n’est qu’en 1938, grâce à l’aide d’un agent territorial qui en conserve trois dans une volière, que des scientifiques peuvent en observer.
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