La roue du paon
Posté par othoharmonie le 22 février 2014
Les oiseaux très voyants paradent volontiers pour séduire leur partenaire ou écarter les rivaux.
Le paon mâle « fait la roue » pour séduire les femelles lors de sa parade nuptiale. Il étale en éventail les longues plumes de sa queue, puis tourne sur lui même en les agitant pour faire admirer sa parure.
Dans la plupart des espèces animales la parade nuptiale a lieu immédiatement avant et pendant, voire un peu après l’accouplement. Il s’agit d’un ensemble de comportements plus ou moins stéréotypés propres à chaque espèce (mais dont les détails peuvent ou non varier d’un individu à l’autre). Souvent cela implique une parade consistant à exhiber des caractères sexuels secondaires, à émettre des signaux spéciaux (bruits vocaux ou non, lumière) ou encore à adopter des comportements spécifiques (certains oiseaux offrent des objets brillants à leurs femelles, par exemple).
La parade nuptiale augmente la disponibilité à l’accouplement parce qu’au cours de la parade nuptiale la motivation sexuelle augmente. Parallèlement, la parade nuptiale diminue l’agressivité entre les partenaires. Les parades nuptiales consistent en général en un mélange d’actions liées aux comportements de procréation et d’actions liées aux comportements d’attaque et de fuite.
On appelle parade nuptiale aviaire l’ensemble des comportements ritualisés précédant la formation du couple chez les oiseaux. Les parades nuptiales chez cette classe d’animaux sont souvent particulièrement complexes.
Ces comportements, extrêmement variés, tiennent lieu de signes préparatoires à l’accouplement et jouent différents rôles. Ces signes peuvent se manifester de façon sonore (vocaux ou non) ou visuel. Ils peuvent se manifester par des voltiges, des danses au sol, des mouvements particuliers du corps, une exhibition particulière du plumage. Chez certaines espèces, la parade nuptiale s’accompagne de modifications morphologiques ou anatomiques du corps qui constituent des caractères sexuels secondaires. Les manifestations de la parade nuptiale chez les oiseaux varient tellement qu’il n’est pas possible de faire ressortir de traits communs pour l’ensemble mis à part les trois principales fonctions qu’elle remplit :
- La parade assure que ce sont des individus de la même espèce qui s’accoupleront. L’accouplement entre espèces différentes, lorsqu’il est fécond, produit souvent des hybrides stériles ou qui ont une capacité de survie et de reproduction moins élevées. Le mâle et la femelle se reconnaissent comme étant de la même espèce par les caractéristiques de leur parade.
- La parade indique le sexe, l’état de reproduction et le niveau de motivation sexuelle du partenaire.
- La parade stimule et synchronise le comportement reproducteur des partenaires. C’est probablement pour cette raison que des espèces comme la Sittelle à poitrine blanche et la Bernache du Canada, des espèces qui s’accouplent pour la vie, exécutent toujours une parade nuptiale avant de se reproduire.
Une méta-analyse montre que les oiseaux femelles investissent davantage dans la reproduction (en termes de taille et de nombre d’œufs ou de l’approvisionnement en nourriture) lorsque la parade est assurée par un mâle plus attractif mais cette stratégie reproductive est à nuancer, la femelle d’espèces pratiquant le soin biparental a tendance principalement à augmenter le nombre d’œufs, celle d’espèces dont seule la femelle prend soin des petits pond des œufs plus gros mais pas plus nombreux, ce qui reflète des coûts et bénéfices différents selon les contextes.
La parade nuptiale la plus communément observée est sans doute celle du Pigeon biset, en ville dans les parcs urbains, au sol ou sur la corniche d’un édifice. Le mâle roucoule, le jabot gonflé, la queue étalée, en tournant sur lui-même et autour de la femelle, répétant les courbettes.
vidéo : http://youtu.be/NCUSmLsstP4
Charles Darwin et sa théorie de l’évolution ne comprenaient pas l’existence des paons. En effet, d’après les théories de Darwin, un tel animal, très voyant, aux couleurs extravagantes, aux cris si aisément reconnaissables et perceptibles, et courant aussi lentement, aurait dû disparaître depuis longtemps parce qu’il était mal adaptée à son environnement. Charles Darwin disait lui-même que les paons étaient son cauchemar. Darwin soutenait la théorie de la sélection sexuelle : évolution d’un attribut sexuel apparu au départ de façon arbitraire. Amotz Zahavi l’explique dans le cadre de la théorie de l’évolution par une théorie appelée théorie du handicap. De son côté, Ronald Aylmer Fisher, fait de la traîne du mâle est un exemple classique d’emballement fisherien, parce que son développement ne donne aucun avantage à part d’attirer les paonnes.
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