La parade du Paon
Posté par othoharmonie le 20 février 2014
Une cérémonie d’accueil est offerte par le paon à toute paonne qui s’approche ; pour l’attirer au centre de l’aire de parade, il relève sa longue traîne, la déploie en une roue géante et cherche à impressionner la femelle en lui tournant le dos pour bien lui montrer les touffes de duvet contrastées du dessous de sa queue. Puis, se retournant, il s’approche de sa congénère et ponctue sa démonstration de frissonnements des plumes, dont le son évoque le murmure des roseaux secs parcourus par le vent. Si la femelle est sensible à ce spectacle visuel et sonore offert à son intention, elle s’accroupit sur le sol, invitant ainsi le mâle à l’accouplement. La longue traîne se rabat alors sur elle.
Les oiseaux très voyants paradent volontiers pour séduire leur partenaire ou écarter les rivaux.
Le paon mâle « fait la roue » pour séduire les femelles lors de sa parade nuptiale. Il étale en éventail les longues plumes de sa queue, puis tourne sur lui-même en les agitant pour faire admirer sa parure.
En s’appuyant sur sa théorie de l’évolution, Charles Darwin ne comprenait pas l’existence des paons. En effet, d’après les théories de Darwin, un tel animal, très voyant, aux couleurs extravagantes, aux cris si aisément reconnaissables et perceptibles, et courant aussi lentement, aurait dû disparaître depuis longtemps parce qu’il était mal adapté à son environnement. Charles Darwin disait lui-même que les paons étaient son cauchemar. Darwin soutenait la théorie de la sélection sexuelle : évolution d’un attribut sexuel apparu au départ de façon arbitraire. Amotz Zahavi l’explique dans le cadre de la théorie de l’évolution par une théorie appelée théorie du handicap. De son côté, Ronald Aylmer Fisher, fait de la traîne du mâle un exemple classique d’emballement fisherien, parce que son développement ne donne aucun avantage à part celui d’attirer les paonnes.
La paonne protège seule ses petits
La femelle du paon est appelée « paonne » (prononcer « panne ») et son petit « paonneau » (prononcer « panneau »).
On dit que le paon « braille » ou « criaille », c’est-à-dire « paonner », quand il pousse son cri caractéristique.
Quand il étale les plumes de sa queue sous la forme d’un éventail, on dit que le paon « fait la roue »; pour les Canadiens, c’est aussi un « paon rouant ». Cette roue comprend des structures rondes appelées ocelles.
Par analogie, certaines races de pigeon biset ayant été sélectionnées pour leur ressembler s’appellent pigeon paon. Certaines espèces de poissons combattants sont également appelées « paon de mer » en allusion à leurs nageoires étalées. Plusieurs espèces de papillons portent aussi le nom de ces oiseaux, comme le grand paon de nuit, en raison de leurs ailes ocellées.
L’arrivée des pluies annonce le début de la saison des amours pour le paon. Chaque reproducteur potentiel s’isole alors et entreprend de défendre ses droits sur un territoire, vaste de 5 000 à 50 000 m2, qu’il s’est choisi dans une zone dégagée assurant une bonne visibilité. Sur cet espace, il privilégie de 1 à 4 sites, de quelques mètres de diamètre. C’est sur l’une de ces pistes d’exhibition que, dès le matin, le propriétaire des lieux attend ses partenaires potentielles ; le plus souvent, il parvient à attirer successivement de 2 à 5 paonnes.
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