analyse du Lièvre et la Tortue
Posté par othoharmonie le 6 février 2014
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Après une lecture attentive du texte, l’élève doit se demander : Qu’ai-je lu? Que me raconte La Fontaine? Et la réponse lui est facile :
Une tortue défie un lièvre à la course ; — ils luttent, elle avec activité , lui avec insouciance, — et la tortue est victorieuse.
Cette phrase, qui résume tout le récit, offre trois parties bien distinctes : il y a défi—il y a lutte— il y a victoire.La seconde question à se poser est celle-ci : Quel but La Fontaine s’est-il proposé en nous racontant la victoire d’une tortue sur un lièvre?
Le premier vers nous fournit la réponse :
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
En d’autres termes : il est inutile d’user de vitesse quand il est trop tard, il faut partir à temps; ou encore : la lenteur soutenue par la persévérance peut plus que l’agilité accompagnée d’insouciance et de présomption. Le sujet et le but étant connus, il s’agit d’apprécier Ie3 développements. Ceux-ci doivent être pour l’auteur de véritables moyens de parvenir à son but. C’est ce que je tâcherai de montrer successivement. A la seule inspection du titre on est frappé du contraste des personnages: une tortue…..un lièvre! L’animal le plus lent en présence de l’animal le plus agile! Que déduire de ce contraste? La supériorité du lièvre? Mais alors le sujet me semblerait naïf, et j’avoue que je me passerais volontiers du récit qu’on veut me faire. Le premier vers vient détruire ces préventions.
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Réflexion qui nous fait pressentir que ce n’est pas au lièvre que sera donnée la supériorité; car c’est bien à lui que s’applique le mot : rien ne sert de courir. II n’en faut pas davantage pour que notre curiosité soit vivement excitée, et nous savons gré à l’auteur d’avoir énoncé avant tout sa conclusion. C’était chose nécessaire. En effet, qu’on lise les premiers vers du récit, sans que l’énoncé de la morale de celte fable ait pu d’abord prévenir en faveur de la tortue; nul doute que celle-ci n’inspire du mépris; loin de s’intéresser à elle, on trouverait que c’est avec raison qu’elle est traitée de folle, elle qui ose porter au lièvre un défi de vitesse. On la blâmerait hautement, on désirait la voir punie de sa témérité. Maintenant, rien de tout cela ; je connais la supériorité du lièvre, et la faiblesse, l’impuissance de la tortue. Je sais aussi que souvent la présomption se mêle au mérite, et je serais ravi de voir la tortue faire la leçon au lièvre. Me voilà donc tout à fait disposé en faveur de celle-là. Il le fallait, car la tortue doit servir de modèle. Le fabuliste a donc bien fait d’énoncer d’abord sa morale. Le vers suivant nous annonce que nous allons voir dans ces deux personnages un exemple à l’appui du précepte : Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
PREMIÈRE PARTIE. ici…
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