Tortue d’Hermann, appelée Tortue des Maures
Posté par othoharmonie le 1 février 2014
La Tortue d’Hermann est la seule tortue terrestre de France : elle est présente dans le département du Var , principalement dans la plaine et le massif des Maures , et en Corse. Si elle ressemble à ses cousines italiennes et espagnoles, ou corses, ce sont pourtant des tortues génétiquement différentes. Les tests génétiques effectués pour les chercheurs de la SOPTOM de Gonfaron montrent de façon indubitable que la population varoise est génétiquement différente des autres populations: espagnole, corse, toscane.
Cette tortue est considérée comme étant en voie d’extinction en France et fait l’objet d’un Plan de restauration national. Un premier plan de restauration de la Tortue d’Hermann avait été rédigé par le CEEP (Conservatoire Etudes des Ecosystèmes de Provence) et la SOPTOM-Village des Tortues de Gonfaron pour être mis en œuvre en 1994. Il n’a pas été jugé prioritaire durant 9 ans au Ministère de l’environnement puis, avec le soutien de la Fondation Nicolas Hulot, a été remis en écriture en 2004, avec un financement de 80 000 euros de la DIREN en 2004, il a finalement été publié en décembre 2007, puis amendé et validé par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), il doit maintenant être mis en œuvre sous l’autorité de la DREAL PACA et du ministère chargé de l’Environnement.
La détention de cette espèce est autorisée jusqu’à 6 individus adultes en demandant une Autorisation d’Elevage d’Agrément (AEA) à la Direction des Services Vétérinaires de votre département. L’appartenance à une association est vivement souhaitée par le Ministère. Au-delà de ce nombre de 6 adultes il est nécessaire d’obtenir un Certificat de Capacité (CDC). La vente est interdite, le don est autorisé (des registres d’Entrées/Sorties sont à tenir à jour et un formulaire de déclaration simple de cession est à fournir avec la tortue pour tracer son itinéraire en cas de cessions successives. Si la tortue a un numéro d’enregistrement CITES il doit être fourni également avec la cession de l’individu comme tous les documents relatifs au passé de la tortue.
La vente d’individus sauvages vivants ou morts est interdite, de même que la vente d’œufs sauvages vivants ou morts. Les individus issus de l’élevage (parents nés en captivités) sont autorisés à la vente sous certaines conditions de régularisation administrative.
Les prélèvements dans la nature sont interdits, de même que les lâchers.
Certains relâchers à titre scientifique (sous contrôle gouvernemental et dans des espaces isolés et surveillés) sont effectués dans le Var en France. Le relâcher sauvage de tortues par des particuliers représente un sérieux problème dans la lutte pour la protection de cette tortue. En effet, les deux espèces Testudo hermanni et Testudo boettgeri étant souvent mélangées dans les élevages amateurs non encadrés par les associations, les individus issus d’élevages ne peuvent pas, en l’état actuel, être utilisés pour le repeuplement car ils constituent une pollution génétique affectant lourdement la biodiversité. De plus des germes pathologiques peuvent être propagés lors de relâchers dans des zones où sont présents des groupes de tortues n’ayant jamais été mis en présence de ces germes, avec pour conséquence de possibles épidémies décimant les populations naturelles. Ces problèmes surviennent même lors de relâchers scientifiques d’animaux pourtant effectués dans les meilleures conditions et avec de très longues préparations (parfois plusieurs années). Le relâcher des animaux dans la nature par des particuliers, accidentellement ou avec de bonnes intentions, compromet donc de façon très grave la survie des populations sauvages. Il est préférable de donner un individu à une association plutôt que le relâcher.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.