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La Tortue Carette à Ecailles

Posté par othoharmonie le 14 janvier 2014

 

220px-Eretmochelys_imbricataLa Tortue imbriquée, unique représentant du genre Eretmochelys, est une espèce de tortue de la famille des Cheloniidae. En français elle est appelée aussi Tortue à écailles.

Elle est aussi appelée Karet ou Carette localement, notamment aux Antilles, à Mayotte ou à La Réunion, ces noms prêtant toutefois à confusion avec la Tortue caouanne (Caretta caretta).

Elle se distingue par plusieurs caractères anatomiques et écologiques uniques ; il s’agit notamment du seul reptile spongivore connu.

Elle vit à proximité des côtes dans l’ensemble des mers tropicales. Réputée et longtemps recherchée pour la qualité supérieure de son écaille, elle est pour cette raison l’une des espèces de tortues de mer les plus menacées d’extinction.

L’aspect de cette espèce est assez semblable à celui des autres tortues marines. Sa carapace osseuse, sans carène continue et très colorée est plutôt aplatie. Ses pattes sont transformées en rames. Elle est cependant facilement distinguable par ses écailles épaisses recouvrant la dossière, posées comme les tuiles d’un toit, par son bec long, étroit et crochu et par les deux griffes disposées à quelques centimètres l’une de l’autre sur l’extérieur à mi-nageoires. La dossière de la carapace est formée de cinq plaques vertébrales et de quatre paires de costales. En outre, 11 paires d’écailles dites marginales et une paire d’écailles post-centrales sont présentes sur le bord de la carapace.

La dossière de la carapace est d’une teinte brun orangé. Cette coloration est une combinaison irrégulière de stries claires et foncées avec des taches jaunes ou rouges. Le plastron est jaune, les écailles post-anales sont de même couleur avec des taches noires. Les nageoires sont brunes sur le dessus et jaunes dessous. Enfin, sa petite tête est brune avec quatre écailles préfrontales. Ses mâchoires sont jaunes, l’inférieure ayant une forme de V.

Les juvéniles sont noirs, excepté sur le bord de carapace, qui est jaune. Celle-ci est en forme de cœur à la naissance, puis devient ovale en grandissant. De plus, la dentelure formée par les écailles marginales s’estompe avec l’âge.

Les mâles se distinguent par une pigmentation plus claire et, comme pour les autres espèces de tortues, un plastron concave, de plus longues griffes et une queue plus épaisse.

Les poumons de l’animal sont adaptés pour permettre des échanges gazeux rapides et son sang lui permet d’oxygéner efficacement les tissus, même en plongée profonde sous de fortes pressions. Ces tortues peuvent dormir sous l’eau pendant plusieurs heures mais leur durée de plongée maximale est beaucoup plus courte lorsqu’elles doivent se nourrir ou fuir un prédateur.

La Tortue Carette à Ecailles dans TORTUE 220px-Hawksbill_turtle_doeppne-081Elles ferment les yeux lorsqu’elles mangent des cnidaires car ces derniers ne sont pas protégés contre les nématocystes, contrairement au reste de leur corps.

On pensait à tort, jusqu’à récemment, que la tortue imbriquée était moins migratrice que les autres espèces de tortues marines. Des études utilisant la télémétrie satellite ont montré que cette espèce voyage sur des milliers de kilomètres. Il est probable que les tortues imbriquées s’alimentent et se multiplient dans des zones complètement différentes.

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Ressources ancestrales de la Tortue Imbriquée

Posté par othoharmonie le 14 janvier 2014

 

220px-Tortue_imbriqueeld4Des vestiges de ces reptiles sont associés aux activités humaines dans le monde et ont souvent accompagné les rites funéraires. La tortue imbriquée est retrouvée dans des représentations anciennes comme les peintures, les statuettes, les sculptures, les poteries, les pièces de monnaie, les hiéroglyphes, les poèmes, les légendes et les mythes. C’est sûrement l’espèce de tortue marine qui a le plus subi la prédation humaine.

Cette espèce de tortue est surtout mangée au Japon et en Chine même si la viande, et surtout la peau, s’est fréquemment avérée toxique. Cette pratique, y compris pour la tortue imbriquée, est attestée depuis au moins le Ve siècle av. J.‑C.. L’usage de l’écaille de tortue imbriquée est attesté entre la Chine et la Rome antique. L’écaille de tortue est une des marchandises citées dans Le Périple de la mer Érythrée du Ier siècle.

En raison des pratiques de chasse à la tortue pour la consommation, pour la médecine traditionnelle, pour les écailles et la confection de parfums et de produits de beauté (japonais), elle est devenue une espèce rare. En outre, il faut ajouter le ramassage massif des œufs, les conséquences de la pêche (comme la prise dans les filets de pêche) et de la dégradation de l’environnement en général (dégradation de la qualité de l’eau et ingestion de sacs plastiques qui provoquent des occlusions intestinales).

Une seule tortue produit entre 0,75 et 1,5 kilogramme d’écailles avec un rendement moyen d’environ un kilogramme. L’écaille présente des couleurs chaudes et, dans les mains d’artisans habiles, elle peut être soudée, moulée, découpée et sculptée.

Les Japonais appellent les écailles de tortue bekko, les Chinois les nomment tai mei. La tortue a été utilisée pour décorer de nombreux objets, pour faire des pendentifs, des bagues, et tout objet personnel allant jusqu’à la fabrication de montures de lunettes. Le prix actuel de certains objets en écaille en font l’un des produits d’animaux les plus précieux. L’industrie du bekko reste active au Japon, mais en principe, continue sur les stocks d’écailles existants puisqu’il y est interdit d’exploiter des écailles d’animaux tués après la signature de la convention de 1992.

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Protection de la Tortue Imbriquée

Posté par othoharmonie le 14 janvier 2014

 

220px-Hawksbill_TurtleOn sait que la tortue imbriquée a quasiment disparu d’Afrique de l’Est dès la fin du XIXe siècle. Plusieurs auteurs ont fait part de la raréfaction de cette espèce à Madagascar depuis les années 1930. Les prélèvements commerciaux et le commerce à grande échelle ont débuté dans les années 1950 et 1960.

Identifiée comme menacée depuis 1968 par l’UICN, la population d’Atlantique Nord est immédiatement protégée en étant inscrite dans l’annexe I de la CITES à la signature de la convention de Washington (CITES) de 1975. La population du pacifique est inscrite en annexe II mais passe en annexe I dès 1977. Dès lors, elle est légalement protégée et par conséquent tout sous-produit obtenu à partir de cette tortue est interdit à la vente. Cependant le commerce massif continue, d’ailleurs le Japon en a importé 640 kilogrammes entre 1966 et 1986. Son statut passe à « en danger » en 1982.

En 1983, les seules populations stables connues se trouvaient au Moyen-Orient et au nord-est de l’Australie. En 1986, puis en 1988, l’UICN signale une aggravation de la situation. Le Japon continue à importer environ de 1985 à 1990 2,7 tonnes en moyenne jusqu’en 1992 où il en importe 175 kilogrammes. En 1989, un rapport décrit une situation préoccupante en Atlantique Nord, où les populations d’E. imbricata sont partout menacées. En 1992, un règlement a pu être négocié, notamment avec le Japon qui supprime le commerce massif. Cependant, les populations continuent à diminuer, et en 1994 l’UICN signale de nouveau une aggravation. En 1996, la tortue est cette fois considérée en danger de disparition.

Le trafic cependant continue. Les plus belles écailles de tortue, les plus rares aussi, proviennent de la tortue imbriquée. Ce qu’aujourd’hui les magazines de mode présentent comme de l’« écaille de tortue » est en fait du plastique teinté. Le commerce de l’écaille de tortue véritable, toujours convoitée par quelques initiés, est restreint ou interdit mais malheureusement pour la survie de l’espèce, toujours actif.

Si la tortue imbriquée est protégée par le United States Fish and Wildlife Service depuis les années 1970, l’Indonésie, Haïti, Cuba ne respectent pas les recommandations de la CITES, tandis que d’autres pays ferment les yeux. On sait qu’un trafic de carapaces se déroule dans la région des Caraïbes, en Colombie et au Venezuela. Les très rares tortues survivantes en Atlantique, comme à Sao Tomé, continuent d’être pêchées et leurs carapaces vendues aux touristes.

Or d’après le CITES : « D’après des études récentes, les tortues imbriquées ont été décimées tant à l’échelle mondiale que dans les Caraïbes. Cependant, certaines indications donnent à penser qu’en prenant certaines mesures de conservation – notamment la protection des plages de ponte – sur plusieurs décennies, il serait possible d’augmenter le nombre annuel de tortues reproductrices (populations pondeuses). »

La tortue imbriquée est en France concernée par un plan de restauration des tortues marines des Antilles françaises (le plan local et régional qui concerne aussi d’autres tortues Marines des Antilles Françaises (tortue verte, tortue luth, tortue caouanne, tortue olivâtre). Ce plan est subdivisé en :

  • un Plan de Restauration des Tortues Marines de Guadeloupe,
  • un Plan de Restauration des Tortues Marines de Martinique,
  • un projet de programme de coopération internationale à développer à échelle géographique plus large, voire planétaire afin de mieux prendre en compte les métapopulations et la diversité génétique des espèces.

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