LES TORTUES DU QUÉBEC

Posté par othoharmonie le 31 décembre 2013

 

 

par Roxanne « Roxy » Lamoureux, NAUI 4772

Revue LA PLONGÉE, Volume IX, No. 9-10, Septembre / Octobre 1982

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Définition: « Scooter sous-marin propulsé au moyen de quatre pales, à carrosserie hydrodynamique, de couleur plus ou moins claire. »

Voilà un peu ce que Cousteau nous fait voir sur les tortues marines auxquelles les plongeurs s’accrochent pour une courte randonnée dans le monde sous-marin. Mais nos tortues québécoise ne nous permettent pas ce genre de cabrioles. D’abord elles sont plus petites (45 cm max.) et certaines sont aussi agressives! Plutôt que de « faire du pouce », observez ces êtres à respiration aérienne dans leur milieu liquide. Vous les verrez avancer lentement sur le fond, mais rarement nager. Elles sont souvent immobiles mais continuellement aux aguets.

La tortue a une tête qui ressemble à celle d’un serpent, munie de deux fortes mâchoires en forme de bec qui lui permettent de retenir énergiquement sa proie malgré l’absence de dents. Si vous l’observez attentivement, vous remarquerez que celle-ci a une tendance à avaler régulièrement. C’est de cette manière qu’elle réussit à s’oxygéner. L’air avalé est pompé dans les poumons spongieux par le mouvement des pattes et du cou, qui agissent comme des pistons. Même si ce mécanisme de respiration semble perfectionné, il ne suffit pas aux besoins d’air de la tortue et à ce système de pompage est combiné une paire de sacs richement vascularisés, localisés dans le rectum. Ces sacs sont remplis d’eau et vidés de temps en temps où une respiration importante se produit par simple osmose. (Réf.: Feuillet du naturaliste, #39 (1937) « Les tortues du Québec« ). Passionnant n’est-ce pas ?

Une des tortues la plus commune est la tortue peinte (Terrapène ou Chrysemis picta). Le Richelieu est un endroit propice à la rencontre de celle-ci. On peut aussi en voir fréquemment dans plusieurs lacs de la région de la Gatineau où un de mes amis (Pierre Gariépy) a eu la chance d’assister à une nuit de ponte de ces êtres à carapace brun olive. Au mois de juin, sept ou huit oeufs sont déposés dans un trou creusé par la femelle et rempli de terre et de débris aussitôt la ponte terminée. Les oeufs seront chauffés par le soleil et environ dix semaines plus tard, les petites tortues sortent de terre pour se diriger immédiatement vers l’eau. La carapace de l’adulte peut atteindre 15 cm, la tortue peinte aura alors environ 40 ans !

Une autre de nos tortues québécoises un peu moins commune cette fois, et de loin la plus laide, est la tortue serpentine (Chelydra serpentina) ou happante (Snapping Turtle). J’ai découvert un tout petit spécimen d’environ 3 cm de diamètre dans le fleuve St-Laurent à la hauteur de St-Lambert, et déjà à ce stage de son développement elle a une apparence un peu repoussante. Un long cou terminé par une tête énorme où percent deux yeux cernés et rusés lui donnent un aspect hideux. Sa carapace de couleur sombre souvent recouverte d’algues pour mieux se confondre avec le fond de vase peut atteindre 32 cm de long. Elle peut vivre jusqu’à cent ans et peser alors 30 kg. Enfin de longues griffes tranchantes terminent ses pattes écailleuses. En plus de posséder une mine redoutable, la tortue happante est une authentique carnivore, avec un goût marqué pour la charogne de toute sorte.

À l’automne, les tortues s’enfouissent profondément dans la vase des rivières et des marécages où elles s’engourdissent pour passer l’hiver et ne reprennent toute leur vitalité qu’au mois de mai. Les rituels de l’amour sont très peu développés et les petits sont abandonnés dès la ponte terminée. Comme je le mentionnais plus haut, l’incubation solaire dure environ dix semaines, mais l’éclosion peut être retardée jusqu’au printemps suivant si la température n’est pas clémente.

Il existe sept sortes de tortues au Québec et elles sont toutes fluviatiles i.e. qu’elles vivent dans les eaux douces ou sur leurs bords. Enfin un dernier point, si vous trouvez une tortue, s’il vous plaît ne la ramenez pas chez vous pour la garder dans un aquarium, elle ne vivrait pas longtemps, contentez-vous de l’observer dans son milieu naturel et vous en bénéficierez d’avantage.

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