Pékin louera deux de ses animaux fétiches à la France. « Signe politique » pour l’ambassade, et soulagement pour le zoo de Beauval pris pendant plusieurs années dans le casse-tête de la « diplomatie du panda ».
14 heures par jour à manger du bambou, 8 à 10 heures à dormir, l’emploi du temps du panda ne lui laisse que peu de temps pour parler politique. Il y a même fort à parier que l’« ours-chat » n’ait pas conscience d’être l’objet de négociations entre les grands de ce monde.
Car tout bonhomme qu’il soit, le panda est au centre de tractations diplomatiques « prioritaires » et le sort d’un ou deux spécimens peux devenir « une affaire d’Etat » au long cours.
Loués soient les pandas
Samedi dernier, à l’ambassade de France à Pékin, « l’émotion est immense » et le champagne de sortie. Le président Sarkozy a reçu quelques jours plus tôt un coup de téléphone de son homologue chinois : Pékin enverra deux de ses plantigrades au ZooParc de Beauval, dans le Loir-et-Cher.
« Si tout va bien », le choix des autorités chinoises devraient se porter sur Yuanzi et HuanHuan, deux pandas nés en 2008. Ils seront les seuls représentants de leur espèce en France, depuis la mort de Yen Yen, la star du zoo de Vincennes, en 2000.
A la différence des pandas-cadeaux offerts à Georges Pompidou en 73, il s’agit cette fois d’un programme de conservation et de recherche, à l’occasion duquel les deux spécimens sont loués, pour une période de 10 ans.
Le directeur du parc de Beauval, Rodolphe Delord, venu en Chine pour signer le contrat parle d’une opportunité « énorme », sans s’étendre sur son coût. En plus de la construction des installations et du prix du transport, « digne d’un voyage d’Etat » dans un avion spécialement équipé, la location se chiffrerait à 1 million de dollars par an, d’après France2.
Le prix d’un double symbole : animal aussi populaire que menacé le panda est une des égéries de la protection de la nature, mais aussi un emblème de la Chine. Il ne reste que 1600 pandas dans les forêts du pays, et le gouvernement a beaucoup investi dans la création de parcs de reproduction dans la région de Chengdu, dans le Sichuan, qui accueillent plusieurs centaines de pensionnaires.
Quand Pékin accepte de se séparer d’un couple d’animaux, c’est donc un « honneur », comme le précise M. Delord, mais aussi un casse-tête diplomatique qui dure depuis huit ans. Si les fondateurs du ZooParc de Beauval avaient fait le déplacement, samedi, c’est bien l’ambassadeur en personne qui reçoit la presse : « Quand je me suis plongée dans les dossiers de l’ambassade, explique Sylvie Bermann, qui représente la France en Chine depuis 6 mois, celui des Pandas faisait déjà partie des plus importants. »
En contact direct avec l’ Association chinoise des jardins zoologiques depuis six ans, Beauval doit ses pandas à « la détermination de la diplomatie française et à l’influence de l’ambassadeur de Chine en France ». A la signature des contrats, peu de monde pour parler de la teneur de ces longues négociations, mais on le déclare ouvertement : « le prêt d’un panda est un signe politique ». Pour la diplomatie française, les émissaires plantigrades portent donc un message : la France et la Chine s’entendent au mieux.
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