LA DERNIÈRE CHANCE DU GRAND PANDA
Posté par othoharmonie le 14 décembre 2013
L’élevage du panda en captivité est une chose, sa protection dans la nature en est une autre. Il faut essayer de combiner les deux, mais l’essentiel reste probablement de protéger les montagnes où habitent, dans des réserves, les derniers pandas sauvages.
Les13 réserves créées entre les années 1960 et 1990 hébergaient environ 60 % des 1 000 pandas vivant à l’état sauvage à l’époque en Chine. Malheureusement, même au sein de ces réserves, les animaux paraissaient considérablement éparpillés en petites sous-populations. Les défrichements entrepris pour augmenter les surfaces cultivables, les routes de plus en plus nombreuses, les vallées occupées par l’homme ne permettaient plus aux animaux de circuler librement d’une montagne à l’autre et les isolaient les uns des autres. Des effectifs trop restreints n’étaient pas viables. Par les simples lois du hasard, ces groupes pouvaient réunir trop de mâles ou trop d’animaux âgés ; ils étaient à la merci d’une brusque chute de la reproduction, et les risques d’extinction étaient grands pour de nombreux petits groupes. Or, pour les spécialistes de la conservation des espèces, quand une espèce sauvage descend au-dessous du seuil de 1 000 individus, les dangers de disparition complète deviennent presque inévitables
La réserve de Wolong, suivie pendant une quinzaine d’années, est un bon exemple des menaces réelles qui pèsent sur les pandas. Au milieu des années 1970, on évaluait sa population à 130-140 animaux. En 1986, le spécialiste américain George Schaller estimait le total à seulement 72 individus. Pour lui, cette diminution s’expliquait par une pression humaine toujours plus forte, quelques morts accidentelles de pandas dans des pièges installés pour capturer des chevrotins porte-musc et le retrait des animaux en mauvais état pendant la disette de 1983 et 1984. C’est pourquoi le gouvernement chinois, en collaboration avec le WWF, a créé de nouvelles réserves et pris des mesures pour la conservation de l’habitat naturel du panda. En 2007, on comptait 59 réserves abritant environ 1 100 pandas sur les 1 500-1 600 recensés.
La gestion des réserves doit donc tenir compte de tous ces paramètres. La question de la mort régulière des bambous n’est un problème que depuis que l’habitat des pandas est réduit et morcelé. Autrefois, il suffisait aux animaux de changer de vallée pour trouver soit une autre espèce de bambou, soit la même que celle qui disparaissait, mais à un stade plus jeune. Les deux espèces les plus importantes de bambou, le bambou flèche (Sinarundinaria, récemment rebaptisé Bashania) et le bambou parapluie (Fargesia), couvrent beaucoup moins de surface qu’autrefois. Leur floraison, qui précède la mort, intervient de manière naturelle tous les quarante ans environ et les pousses mettent dix ans pour retrouver le stade végétatif utile pour les pandas.
Une solution pour contrebalancer le morcellement des massifs forestiers consiste à planter des couloirs de bambous entre les réserves, afin de permettre aux pandas de circuler d’un massif isolé à un autre, quand les pousses se sont raréfiées ou ont disparu. Le but est double : augmenter les chances de rencontre, donc de reproduction, et diminuer les risques de disparition pour cause de pénurie alimentaire localisée. Depuis des millénaires, bambous et pandas cohabitent. Les pandas peuvent consommer 21 espèces différentes de bambous et le rythme de reproduction de ces plantes ne les avait jamais menacés. Le risque actuel est lié à la présence humaine. En Chine, on compte un panda pour un million d’hommes ! Malgré ce passé commun ancien, l’homme n’a commencé à vraiment connaître le panda que récemment. Ce sont les études de l’équipe sino-américaine, dans la réserve de Wolong, qui ont rapporté l’essentiel de ce que nous savons maintenant. Des animaux ont été capturés, équipés de colliers émetteurs, suivis nuit et jour, très attentivement observés. Grâce aux mesures de conservation, les estimations du nombre de pandas à l’état sauvage ont été révisées à la hausse au début des années 2000.
Le panda est le meilleur animal du monde! *w*
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