Sensibilisation mondiale au castor

Posté par othoharmonie le 1 décembre 2013

 

images (10)Les associations qui étudient le castor européen ont presque toutes engagé des actions de sensibilisation du grand public en organisant des animations et des sorties de découverte de l’espèce sur les territoires occupés. Le travail de sensibilisation est en effet indispensable à l’acceptation de l’animal, qui bien que possédant un important capital de sympathie, peut occasionner ponctuellement des dégradations aux biens privés et provoquer des réactions parfois radicales des propriétaires génés. La sensibilisation a pour but de désamorcer les conflits et de mieux faire connaître l’action et le rôle de l’animal pour la restauration des zones humides.

À l’initiative des naturalistes du nord de la France et de Belgique travaillant sur le castor européen, une manifestation internationale : Beaver Spring, le Printemps des Castors, a vu le jour en 2011. Printemps des Castors. Ainsi chaque printemps (du 20 mars au 20 juin) des animations, conférences et sorties-nature sont organisées de l’Ecosse à la Suisse (dont la France, le Benelux et l’Allemagne) afin de faire découvrir l’animal. En France, la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) porte nationalement l’événement (affiches, plaquettes, site internet).

Après son retour spontané ou sa réintroduction, ses barrages (il n’en fait pas toujours en zone rocheuse) peuvent à nouveau inonder des surfaces significatives, ce qui diminue le risque d’incendies de forêts et favorise le rechargement des nappes (Cf. loi de Darcy). Mais ces barrages peuvent aussi perturber les usages de ces zones si l’on y a entre temps construit des routes ou mis d’anciennes zones humides en culture. Ainsi, certaines zones où le castor est revenu, après que des routes ou des voies ferrées y ont été construites, sont surveillées au Canada (dont par avion, avec éventuel « contrôle stratégique des populations ») de manière à prévenir d’éventuelles inondations ou problèmes hydrauliques gênant pour les infrastructures. Au Canada, le déraillement le 7 avril 1997 d’un train du Canadien Pacifique (CFCP) a été causé par l’affaissement d’une voie ferroviaire a été supposé lié à une pression hydrostatique trop importante, induite par l’élévation de la nappe à la suite de la construction d’un nouveau barrage par des castors, mais les experts ont aussi conclu que la voie était construite sur un « remblai de sable meuble » qui a « contribué à l’affaissement de la plate-forme ». « Des centaines de milles de chemins de fer canadiens sont sujets aux affaissements de plate-forme », mais l’implication des castors n’a été mise en cause que dans quelques cas et toujours pour des voies anciennes (un siècle environ ou 80 ans), et mal construites.

Dans un autre cas, l’eau accumulée par des castors menaçait des routes et ponceaux d’un terrain militaire (CE SCFT Meaford, dans la région des Grands Lacs). L’armée, après une étude d’incidence sur l’environnement, a été autorisée à piéger les castors et les déplacer, puis détruire le barrage, avec précaution « de manière à ne pas altérer, perturber ou détruire de façon dommageable l’habitat du poisson ». Il arrive au Canada que l’on démantèle des digues de castors pour des raisons de drainage agricole. Si ceci se fait à proximité d’une réserve naturelle de faune, une étude d’incidence est obligatoire, pour évaluer les risques potentiels sur la santé humaine et sur l’environnement.

Inversement, la disparition brutale d’une famille de castors (maladie, chasse, empoisonnement, piégeage) peut aussi avoir des conséquences néfastes ; un cas d’affaissement d’une plate-forme ferroviaire a été attribué à une baisse de niveau d’eau d’une zone humide proche à la suite de la rupture d’un barrage de castors (néanmoins, les experts ont noté que cette voie ferrée avait été construite au xixe siècle, avant les normes modernes de sécurité, et sur une base fragile de tourbe et de limon glacio-lacustre qui a été déstabilisée par la baisse de l’eau).

On peut facilement contrôler le niveau d’eau au moyen de siphons auto-amorcés silencieux (car c’est le bruit de l’eau qui coule, qui est le stimulus déclenchant l’acte instinctif de construire ou colmater un barrage).

Le castor peut faire quelques dégâts sur les populicultures ou sylvicultures situées sur les premiers 15 mètres de berges (sauf si les arbres sont protégés), ou très localement dans certaines cultures (ex : maïs). On se prémunit facilement par la pose d’un grillage bas ou d’un simple fil électrique (étant toujours mouillé, il y est particulièrement sensible et apprend très vite à s’en éloigner).

Les expériences européennes de réintroduction montrent que des efforts de communication et de pédagogie auprès des riverains des cours d’eau où il vit, et quelques mesures simples permettent d’éviter qu’il ne soit pas confondu avec le rat musqué ou le ragondin et d’éviter qu’il entre en conflit avec la sylviculture ou l’agriculture (auxquelles il pourrait par ailleurs rendre certains services en tant qu’utile à la conservation de l’eau qui risque de manquer en été dans un contexte de bouleversement climatique attendu).

Le castor est souvent menacé par les pièges et appâts empoisonnés destinés à éliminer les rats musqués et ragondins (des pièges et appâts uniquement accessibles à ces deux espèces sont testés pour protéger les castors). En aval de zones urbanisées et cultivées, le castor risque aussi d’être en contact avec d’autres rodenticides mal utilisés (non fixés) près des berges et emportés par les crues vers les cours d’eau (et les barrages de castors quand ils existent).

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