l’arbre nourrit le castor
Posté par othoharmonie le 29 novembre 2013
Grand amateur de bois, le castor en consomme régulièrement toute l’année, et l’hiver, ses provisions d’écorce et de branches constituent l’essentiel de son menu.
À la belle saison, les repas sont nettement plus diversifiés ! Le castor profite de la croissance végétale pour agrémenter son ordinaire de toutes sortes de plantes terrestres ou aquatiques, comme le nénuphar, les lentilles d’eau et les potamots, ou épis d’eau. Mais son régime reste basé sur les arbres : érables, bouleaux, trembles et peupliers, avec une préférence pour les saules, car il fait ses délices des nombreux rejets qui vont très vite pousser sur la souche après l’abattage. Attaquant le tronc à hauteur de ses incisives, le castor peut abattre seul un arbre de 12 cm de diamètre en une demi-heure, le découpant en pointe. Pour le castor, tout est bon à consommer sur l’arbre : en été, il se nourrit du feuillage frais, de l’écorce, de la partie vivante du tronc et des grosses branches (le cambium), sans dédaigner pour autant les racines. Dès la fin des beaux jours, une partie de la colonie stocke des branches au fond du plan d’eau. En hiver, ces provisions, maintenues au frais grâce à la basse température environnante, conservent leur valeur nutritive et nourrissent jour après jour toute la famille. Prévoyante, une famille de castors peut ainsi accumuler dans sa réserve près de 80 m3 de nourriture !
Les castors s’activent et se nourrissent toute l’année. Cependant, lors de la période des grands froids, il arrive qu’ils connaissent des phases de léthargie et vivent alors sur leurs réserves graisseuses.
Pour digérer la cellulose, en grande quantité dans son régime alimentaire, le castor possède un intestin dont le cæcum à trois lobes contient des micro-organismes. Il a également la possibilité, tout comme les lièvres et les lapins (qui ne font pas partie de l’ordre des rongeurs), de consommer des excrétions particulières, vertes et tendres, très nutritives, qu’il va chercher directement à son anus et qui sont le produit d’une première digestion.
Malgré cela, le castor n’assimile parfaitement que 32 à 33 % de la cellulose ingérée, ce qui est loin des capacités digestives des autres ruminants. Sa véritable supériorité, en ce domaine, réside plutôt dans sa faculté à assimiler les parties les plus nutritives de tous les bois, parfois très fibreux, qu’il consomme. Organisés et prévoyants, les castors accumulent, dans une réserve qui prolonge la hutte, des provisions pour l’hiver. À la fin de l’été, les castors débitent sur la rive les branches des arbres provenant du champ d’abattage, puis en acheminent le bois jusqu’au plan d’eau, isolé du cours du ruisseau par un barrage. Les provisions stockées sont maintenues au fond de l’eau par des pierres. En plein hiver, les animaux en prélèvent quelques branches chaque jour, sans sortir de l’eau, et les consomment dans leur hutte ou au réfectoire.
Le castor abat principalement les arbres à bois tendre tels le bouleau, le saule, le peuplier, et le tremble, mais apprécie également des bois plus durs comme le chêne ou le frêne. Il ne ronge que rarement les résineux, et quasiment jamais les aulnes.
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