le Castor d’Amérique
Posté par othoharmonie le 25 novembre 2013
On l’appelle aussi castor du Canada, et il est d’ailleurs l’emblème de ce pays.
Excepté sa longue queue plate, qui le distingue immédiatement, le castor a une silhouette massive, proche de celle des autres rongeurs. Mais son profil aérodynamique, l’implantation particulière des narines, des yeux, des oreilles presque alignés et placés très haut sur le crâne ne laissent aucun doute sur son milieu de prédilection : l’eau. Grand nageur, le castor progresse rapidement en poussant l’eau vers l’arrière alternativement avec ses longues pattes postérieures palmées. En nage rapide, le castor peut atteindre 7 km à l’heure.
C’est un animal puissant, aux os crâniens solides, et aux fortes mâchoires, où les longues racines des quatre incisives sont bien implantées. Cela lui donne un appui solide lorsqu’il découpe un érable ou même un chêne !
Le castor fait preuve d’une grande dextérité avec ses pattes antérieures pour creuser les canaux ou les terriers, nettoyer son pelage ou porter les aliments à sa bouche. Son habileté est surtout surprenante lorsqu’il fait tourner entre ses doigts une baguette de bois de la taille d’un crayon pour en consommer l’écorce, ou qu’il plie des feuilles trop grandes pour sa bouche. La griffe du premier doigt, plus fine, sert surtout à la toilette de la tête tandis que l’ongle dédoublé des deux premiers orteils sert de peigne pour l’entretien de la fourrure. Celle-ci, objet dé soins constants protège l’animal de l’eau et du froid. Elle est composée de deux types de poils : les poils de bourre, très doux, fins et serrés le long du corps, maintiennent une couche d’air qui l’isole de l’eau ; les poils de jarre, moins denses, sont pratiquement 2 fois plus longs et 10 fois plus épais que les poils de bourre. Cela permet au castor de nager sous la glace en hiver dans une eau proche de 0 °C.
La queue du castor, dont près des trois quarts sont recouverts d’écailles cornées sombres, est unique chez les mammifères. Elle mesure de 25 à 45 cm de long et de 11 à 18 cm de large. Elle permet au castor de se propulser dans l’eau et, sur terre, elle lui sert de trépied lorsqu’il doit se redresser pour couper un arbre ou porter des branches. Enfin, en cas de danger, le castor frappe violemment la surface de l’eau avec sa queue, avant de plonger. Le bruit répercuté agit comme un signal d’alarme et avertit les autres membres de la colonie de la présence d’un ennemi.
C’est le bruit de l’eau qui permet au castor de déterminer la force du courant pour s’orienter au mieux, ainsi que pour déterminer le lieu d’un barrage (là où le courant est le plus fort), ou s’il doit y apporter des aménagements. C’est avec son odorat qu’il reconnaît les limites de son territoire. Chaque territoire d’un groupe familial est en effet marqué par le castoréum, une substance huileuse sécrétée par deux paires de grandes glandes qui débouchent dans l’urètre, puis le cloaque. Le castor tire de multiples informations « en lisant » grâce à son odorat les messages qu’il contient. À terre, où il passe une partie de sa vie, il se déplace dès la fin de l’après-midi d’une marche quadrupède normale. Il peut même galoper, s’il est effrayé, vers son plan d’eau, qu’il rejoindra de toute façon à l’aube pour passer la journée à dormir dans sa hutte.
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