A nous les cigognes
Posté par othoharmonie le 16 novembre 2013
Le bel oiseau blanc chargé de symboles, dont le vol plané fait rêver enfants et adultes et qui se plaît dans la compagnie des hommes, a pour ancêtres lointains d’immenses et cauchemardesques animaux ailés qui ne savaient pas voler, mais étaient dotés de pattes si puissantes qu’ils pouvaient défier tous les prédateurs.
L’ordre des ciconiiformes auquel appartient la famille des ciconiidés est d’origine très ancienne : sa naissance date du crétacé, il y a une centaine de millions d’années. Malheureusement, très peu de fossiles permettent de connaître l’origine des ancêtres de la famille de la cigogne. Les seuls restes découverts sont ceux de l’oiseau géant Phororhacos dans des terrains miocènes en Patagonie.
À cette époque, il y a entre 40 et 25 millions d’années, ce volatile arpentait – tel un oiseau de cauchemar – les étendues du continent américain. Il mesurait plus de 1,60 m de haut et sa tête avait plus de 90 cm de longueur. Cet oiseau, qui ne pouvait pas voler, possédait des pattes si puissantes qu’elles lui permettaient de tuer reptiles et mammifères et assuraient sa sécurité contre presque tous les prédateurs. Aujourd’hui, l’espèce qui ressemble le plus à cet étrange animal est Balaeniceps rex, le bec-en-sabot, qui vit caché dans des marais difficilement accessibles de l’Afrique tropicale.
En revanche, il existe peu d’éléments sur les ancêtres directs de la cigogne blanche : les spécialistes, cependant, s’accordent pour situer l’origine de l’espèce sur le continent africain.
Les ciconiiformes regroupaient traditionnellement 35 familles dont les ciconiidés. Ces derniers sont tous de grands échassiers dont la taille varie entre 0,30 et 1,50 m, avec un cou, des pattes et un bec presque toujours longs. Cet ordre comprendrait également les hérons, ou ardéidés, les spatules et les ibis, ou threskiornithidés, de même que le genre Balaeniceps (le bec-en-sabot, classé désormais parmi les pélécanidés) et les scopidés (l’ombrette).
En réalité, des changements de classification sont intervenus et certains oiseaux que l’on associait auparavant à cet ordre, comme les grues ou les vautours du Nouveau monde (cathartidés), en sont apparus éloignés. En 2008, de nouvelles recherches (Hackett Shannon J. et alii, « A Phylogenomic Study of Birds Reveals Their Evolutionary History » in Science, 27 juin 2008, vol. 320, n° 5884, pp. 1763 – 1768) ont bouleversé la classification de nombreuses espèces d’oiseaux et les ciconiiformes ne regrouperaient finalement plus que la famille des ciconiidés.
Aujourd’hui, les caractéristiques principales des ciconiidés sont leurs larges ailes arrondies et leur queue courte ainsi que les trois doigts antérieurs légèrement palmés accompagnés d’un quatrième, postérieur, permettant à ces oiseaux de se tenir sur les branches des arbres. Ils sont tous adaptés à la vie dans les eaux peu profondes.
Les cigognes et les autres oiseaux de cet ordre (marabouts, becs-ouverts ou tantales) sont familiers de l’homme, qui les protège tout en leur attribuant des pouvoirs légendaires.
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