le renard et la cigogne – 18ème fable

Posté par othoharmonie le 14 novembre 2013

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de LA FONTAINE …. C’est l’écrivain grec Plutarque (50 – 125) qui nous a transmis au travers de ses « Propos de table » (I, 1) le texte d’Esope qui a inspiré cette fable. Phèdre reprendra également ce thème (I, 26).

Le Renard et la Cigogne  est la dix-huitième fable du livre I de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668. Cette fable est faite en deux parties : la cigogne tombe dans le piège du renard, puis le renard tombe dans son propre piège cette fois-ci tendu par la cigogne. La morale est Attendez vous à la pareille.

Compère  le Renard se mit un jour en frais,
Et retint à dîner commère la Cicogne.
Le régal fut petit et sans beaucoup d’apprêts:
            Le galand, pour toute besogne,
Avait un brouet clair (il vivait chichement).
Ce brouet fut par lui servi sur une assiette:
La cigogne au long bec n’en put attraper miette,
Et le drôle eut lapé le tout en un moment.
        Pour se venger de cette tromperie,
A quelque temps de là, la cigogne le prie.
« Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis,
            Je ne fais point cérémonie.  »
        A l’heure dite, il courut au logis
            De la cigogne son hôtesse,
            Loua très fort sa politesse ,
            Trouva le dîner cuit à point.
Bon appétit surtout, renards n’en manquent point.
Il se réjouissait à l’odeur de la viande
Mise en menus morceaux, et qu’il croyait friande.
            On servit, pour l’embarrasser,
En un vase à long col et d’étroite embouchure .
Le bec de la cigogne y pouvait bien passer,
Mais le museau du sire était d’autre mesure.
Il lui fallut à jeun retourner au logis,
Honteux comme un renard qu’une poule aurait pris,
        Serrant la queue, et portant bas l’oreille.

            Trompeurs, c’est pour vous que j’écris :
            Attendez-vous à la pareille.

 

Compère et commère se disait au départ pour désigner le parrain et la marraine d’un enfant ; le terme devint ensuite synonyme d’ami. Pour finir, il prit une signification péjorative, un compère devenant un ami avec lequel on fait de mauvais coups, un complice, alors que la commère désigne plutôt une femme bavarde..

Cicogne: Si Richelet et Furetière écrivent « cigogne », La Fontaine, tout comme l ’Académie, retient plutôt l’orthographe « cicogne » (du latin « cicogna »).

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