L’escadrille des Cigognes
Posté par othoharmonie le 2 novembre 2013
L’aviation, d’abord un peu négligée par les états-majors, joua un rôle grandissant dans la Première Guerre mondiale. Certains pilotes, considérés comme de modernes chevaliers, acquirent une renommée quasi légendaire, en particulier ceux du groupe des Cigognes.
Le symbole de l’Alsace
Quand éclata la première Guerre mondiale, l’aviation en était encore à ses débuts et fut utilisée pour des missions de reconnaissance ou d’appui de l’infanterie. Elle ne constituait pas encore une arme en soi (l’Armée de l’air ne fut créée qu’en 1928), et les pilotes étaient des volontaires détachés d’autres unités qui gardaient leur uniforme d’origine. Les Allemands comprirent les premiers les possibilités de l’aviation, et, en février 1916, soixante escadrilles commandées par Richthofen et Goering étaient concentrées devant Verdun. Pétain confia la défense aérienne de Verdun au commandant Tricornot de Rose. On créa alors des unités de chasse indépendantes chargées d’actions offensives autonomes. On remplaça les biplaces, peu maniables, par des monoplaces, plus souples, armés d’une mitrailleuse fixe. Les meilleurs pilotes des autres escadrilles furent groupés dans le secteur menacé et purent reprendre la suprématie aérienne. Le groupe des Cigognes, le G.C. 12, né en juin 1916, compta quatre escadrilles, sous les ordres du capitaine Antonin Brocard. L’emblème peint sur le fuselage, une cigogne stylisée, rappelait l’Alsace occupée. Les « bébés » Nieuport, biplans à moteur rotatif, furent bientôt remplacés par des Spad à moteur fixe Hispano. Les mitrailleuses placées sur le plan supérieur furent remplacées par des mitrailleuses synchrones tirant à travers l’hélice.
Les chevaliers du ciel
Pour détourner l’attention du carnage de Verdun, les autorités comprirent l’intérêt de mettre en vedette les exploits des aviateurs, qui accédèrent au titre « d’as » à partir de cinq victoires homologuées en combat aérien. Chacun se mit à suivre avidement les aventures du groupe des Cigognes, propagées par la presse. Les pilotes les plus fameux furent Garros, Heurtaux, Deullin et surtout Guynemer, figure légendaire, abattu en septembre 1917, après avoir remporté 54 victoires homologuées, et René Fonck, « l’as des as », fort de 127 victoires, dont 75 homologuées, qui finit la guerre sans jamais avoir été touché.
Témoignage
« De part et d’autre, nous gardions le souci du panache. Nous étions les premiers chasseurs aériens, les premiers combattants à pouvoir délibérément nous battre à mille mètres et plus dans l’atmosphère: cela nous donnait quelque droit de le faire en grands seigneurs. On a pu écrire que la chasse formait l’élite chevaleresque de cette époque …
Source : Jean Laffray, Pilote de Chasse aux Cigognes.
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