La Séduction de l’araignée
Posté par othoharmonie le 23 octobre 2013
Pour éviter d’être confondue avec une proie, elle signale sa présence à son amante en piétinant le sol.
Le sexe chez l’araignée mâle n’est jamais chose facile. Il lui faut s’arrimer aux organes génitaux de sa partenaire sans se faire dévorer. En effet, souvent plus affamée de nourriture que de sexe, la femelle tente littéralement de le manger. D’autant qu’elle est souvent bien plus grosse que lui et qu’elle a la vue basse… Du coup, le séducteur à huit pattes doit prendre ses précautions pour ne pas être confondu avec un casse-croûte. Avant d’approcher, il hurle : « Chérie, je viens t’apporter du plaisir ! » Façon de parler : pour se faire comprendre, le mâle se livre à une sorte de cha-cha-cha avec les pattes et le corps. Le sol transmet alors les bonnes vibrations à la femelle cannibale.
Or George Uetz de l’université de Cincinnati, qui a voué sa vie de chercheur à la sexualité chez l’araignée-loup, vient de constater que le mâle module ses signaux sexuels en fonction du milieu où il se trouve. Quand on donne à l’aimable couple le choix du terrain pour effectuer sa bête à deux dos et seize pattes, il passe davantage de temps dans les environnements couverts de feuilles mortes que dans les milieux envahis de bois, de rochers ou de terre. « Cela indique que les araignées sont probablement capables de discerner les habitats entre eux, et d’apprécier la meilleure efficacité des feuilles pour transmettre les vibrations », note Shira Gordon, qui participe à l’étude. Par ailleurs, si le mâle se trouve sur un substrat solide, il accentue les mouvements de sa danse comme s’il compensait les moindres vibrations par une plus grande gesticulation, afin d’être certain que la femelle le reconnaisse bien.
Paternité
Quand il est sûr d’avoir été compris, le mâle se précipite vers sa partenaire pour l’étreindre, ventre contre ventre, tête-bêche, dans une position encore inconnue du Kama-sutra, mais qui est rendue nécessaire par le simple fait que le mâle araignée est un adepte de la masturbation. En effet, avant de s’accoupler, il prélève lui-même son sperme dans les deux pattes-seringues qu’il possède de part et d’autre de la tête pour les vider dans l’appareil génital de la femelle, qui n’y voit que du feu. L’opération achevée, il se carapate à toute vitesse.
Chez une autre espèce d’araignée, l’araignée de la croix de Saint-André, le mâle est tellement préoccupé par son transfert de sperme qu’il se laisse dévorer en cours de copulation. La fiancée bave une salive acide sur les fesses de son prétendant pour dissoudre les chairs, qu’elle aspire goulûment. Autant de temps gagné par le valeureux mâle pour injecter son sperme, et donc augmenter ses chances de paternité. Il mourra peu de temps après de sa belle mort, ignorant que sa veuve n’attendra pas longtemps pour remettre le couvert avec un nouveau prétendant ! Chez l’araignée, l’amour ne tient qu’à un fil…
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