Les Nids de Cigognes
Posté par othoharmonie le 22 octobre 2013
Les nids de la Cigogne blanche abritent une multitude de petits arthropodes, en particulier au cours des mois les plus chauds qui suivent l’arrivée des oiseaux sur leurs aires de reproduction. En réutilisant un même nid plusieurs années successives, les cigognes apportent chaque saison plus de matériaux pour le remplir et des couches de matière organique s’y accumulent. La température dans le nid est régulée par la chaleur corporelle des parents mais les excréments, les restes de nourritures, les plumes ou les peaux mortes nourrissent une population importante et diversifiée d’acariens mésostigmates. Une étude portant sur de douze nids a trouvé 13 352 individus appartenant à 34 espèces, les plus communes étant Macrocheles merdarius, M. robustulus, Uroobovella pyriformis et Trichouropoda orbicularis, qui représentent près de 85 % des individus trouvés. Ces arachnides se nourrissent des œufs et des larves d’insectes et des nématodes, qui sont abondants dans la litière des nids. Ces acariens sont dispersés par les coléoptères coprophages, notamment de la famille des Scarabaeidae, ou sur du fumier apporté par les cigognes lors de la construction du nid. Il ne semble pas se développer d’acariens parasites, ce qui pourrait être contrôlé par les espèces prédatrices. L’impact global des populations d’acariens n’est pas clairement déterminé ; ils pourraient jouer un rôle dans l’élimination des organismes nuisibles, ou avoir un effet négatif sur les oisillons.
Les oiseaux eux-mêmes sont les hôtes d’espèces appartenant à plus de quatre genres d’acariens des plumes. Ces arthropodes, comme Freyanopterolichus pelargicus et Pelargolichus didactylus vivent sur les champignons qui poussent sur les plumes, qui pourraient eux-mêmes se nourrir de la kératine des plumes extérieures ou des corps gras les recouvrant. Les poux mâcheurs tels que Colpocephalum zebra sont plutôt trouvés sur les ailes, et le phthiraptère Neophilopterus incompletus partout ailleurs sur le corps.
La Cigogne blanche compte également plusieurs types de parasites internes, comme les protozoaires du genre Giardia, des parasites intestinaux, et Toxoplasma gondii. Une étude menée sur 120 carcasses de Cigognes blanches de Saxe-Anhalt et du Brandebourg en Allemagne a révélé huit espèces de trématodes, quatre de cestodes et au moins trois espèces de nématodes ; cinq de ces espèces sont considérées comme propres à la Cigogne blanche. Une espèce de douves, Chaunocephalus ferox, a causé des lésions dans la paroi de l’intestin grêle chez un certain nombre d’oiseaux admis dans deux centres de réadaptation dans le centre de l’Espagne, et a été associé avec un poids réduit des individus porteurs. Ce ver plat est un agent pathogène et une cause de morbidité avérée chez le Bec-ouvert indien (Anastomus oscitans).
La Cigogne blanche peut aussi être victime de la grippe aviaire, dont sa souche H5N1, et du virus du Nil occidental, qui infecte principalement les oiseaux et se transmet entre les oiseaux par les moustiques. Les oiseaux migrateurs pourraient jouer un rôle important dans la propagation de ces virus mais leur écologie reste mal connue. Le 26 août 1998, un groupe d’environ 1 200 Cigognes blanches en migration dévié de son trajet vers le sud atterrit à Eilat, dans le Sud d’Israël. Les oiseaux sont stressés après un long vol battu leur évitant de trop dévier de leur itinéraire, et un certain nombre meurt. Une souche virulente de virus du Nil occidental est isolée à partir des cerveaux de onze juvéniles morts. Les autres Cigognes blanches par la suite testées en Israël ont des anticorps contre ce virus. En 2008, trois jeunes Cigognes blanches d’un refuge faunique polonais ont des résultats sérologiques positifs, indiquant une exposition au virus, mais le contexte ou l’existence du virus dans ce pays n’est pas clair.
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