Alimentation et reproduction de la cigogne
Posté par othoharmonie le 15 octobre 2013
La Cigogne blanche consomme une grande variété de proies animales. Elle préfère se nourrir dans les prairies qui se trouvent dans un rayon de 5 km autour de son nid et sur les sites où la végétation est courte, de sorte que ses proies sont plus accessibles. Son régime alimentaire varie selon la saison, l’endroit et la disponibilité des proies. Les proies les plus courantes sont les insectes, principalement des coléoptères et des orthoptères (sauterelles, criquets et grillons), respectivement 49,5 % et 43,7 % des insectes lors d’une étude sur trois ans effectuée en Espagne à partir de pelotes de réjection, les insectes représentant 99,3 % du nombre total des proies. Viennent ensuite les lombrics, les reptiles, les amphibiens — notamment les grenouilles telles que la grenouille verte et la grenouille rousse — et de petits mammifères comme les campagnols (notamment Microtus arvalis et les espèces du genre Arvicola), les taupes et les musaraignes. Elle attrape ces rongeurs en les guettant à la sortie de leur trou. Moins souvent, la Cigogne blanche consomme aussi des œufs d’oiseaux, de jeunes oiseaux, des poissons, des mollusques, des crustacés et, en Afrique du Nord, des scorpions.
La Cigogne blanche chasse principalement pendant la journée ; elle avale directement les petites proies, mais tue et découpe les proies plus grosses avant de les avaler. Elle avale parfois des élastiques qu’elle prend pour des vers de terre, et ceux-ci peuvent parfois causer la mort de l’individu par occlusion intestinale. Elle chasse sans gêne dans les terrains ouverts et n’hésite pas à suivre les engins de labour ou les batteuses afin de consommer les animaux débusqués ou déchiquetés par les machines. En Afrique elle sait également tirer profit des feux de brousse qui dénichent toutes sortes de proies. On a observé des oiseaux retournant en Lettonie au cours du printemps repérer leurs proies, des grenouilles Rana arvalis, en suivant les appels nuptiaux produits par des rassemblements de grenouilles mâles. Des Cigognes blanches hivernant dans l’ouest de l’Inde ont été observées suivant une Antilope cervicapre pour capturer les insectes dérangés par le bovidé.
Le régime alimentaire des oiseaux non reproducteurs est similaire à celui des oiseaux nicheurs, mais les proies sont plus souvent prises dans les zones sèches. Lorsque les cigogneaux sont âgés de plusieurs semaines, près de 4 kg de nourriture sont quotidiennement nécessaires pour nourrir une famille. Les Cigognes blanches passant l’hiver en Inde se nourrissent parfois avec la Cigogne épiscopale. Des cas de cleptoparasitisme ont été reportés, une Cigogne blanche ayant volé un rongeur au Busard des roseaux en Inde ; à l’inverse le Busard cendré est connu pour harceler les Cigognes blanches se nourrissant de campagnols dans certaines parties de la Pologne.
Reproduction
La Cigogne blanche se reproduit dans les zones agricoles ouvertes près de zones humides, construisant son grand nid de branches dans les arbres, sur les bâtiments, ou sur une plate-forme bâtie par l’homme et prévue à cet effet. Les nids sont généralement construits en colonies lâches, mais on a compté jusqu’à neuf nids sur un même toit. Généralement placé à grande hauteur, il est à l’abri des prédateurs terrestres mais peut occasionnellement être construit au sol. L’espèce nidifie souvent à proximité de l’habitat humain ; les nids peuvent être construits sur les églises ou d’autres bâtiments. Chaque nid mesure de un à deux mètres de profondeur, de 0,8 à 1,5 m de diamètre et pesant de 60 à 250 kg. Il est généralement utilisé année après année, en particulier par les plus vieux mâles. Le mâle revient plus tôt dans la saison, et choisit le nid. Les grands nids produisent plus de jeunes à l’envol, et semblent être recherchés. Un changement de nid est souvent lié à un changement dans l’appariement et à une saison de reproduction mauvaise l’année précédente ; les jeunes oiseaux sont ainsi plus susceptibles de changer de site de nidification. Si un individu arrivant à un nid reste généralement pour s’y reproduire, on a observé dans le Sud-Ouest de la Pologne plusieurs couples se succéder dans un même nid avant qu’un ne se décide à s’y établir.
Quand le mâle a choisi le nid, les partenaires se saluent en claquetant du bec, la tête renversée sur le dos. Quand l’entente est réussie, à force de parades et de caresses, l’accouplement donne lieu à d’audacieuses acrobaties. Le plus souvent, l’oiselle doit se tenir debout, tandis que son partenaire bat des ailes pour s’équilibrer en s’accroupissant sur elle. Les partenaires copulent fréquemment pendant le mois avant que la femelle ne ponde. Des rapports fréquents sont généralement signe de compétition spermatique ou de relations hors couple, mais ce deuxième comportement est rare chez la Cigogne blanche.
Il arrive souvent que d’autres espèces d’oiseaux nichent dans les grands nids de la Cigogne blanche. Parmi les occupants les plus réguliers, on compte le Moineau domestique , le Moineau friquet et l’Étourneau sansonnet ; on recense des résidents moins communs, comme le Faucon crécerelle , la Chouette chevêche le Rollier d’Europe , la Bergeronnette grise , le Rougequeue noir , le Choucas des tours et le Moineau espagnol .
Chez la Cigogne blanche un couple n’élève qu’une seule couvée par an. La femelle pond généralement quatre œufs, mais des pontes d’un à sept œufs ont déjà été signalées. Les œufs sont blancs, mais ont souvent l’air sales ou jaunâtres à cause d’un revêtement gluant. Ils mesurent en moyenne 72,58 × 51,86 mm, et pèsent de 96 à 129 g, dont 10,76 g de coquille. Un œuf est pondu tous les deux jours, mais l’incubation commence dès que le premier œuf est pondu, de sorte que l’éclosion, qui commence 33 à 34 jours plus tard, est asynchrone. Les deux parents participent à l’incubation pendant la journée, mais la tâche est assurée la nuit par la femelle seule.
La température et les conditions météorologiques au moment de l’éclosion sont importantes ; les températures fraîches et le temps humide diminuent le succès reproducteur en augmentant le taux de mortalité des poussins. De façon un peu inattendue, une étude a montré que les oisillons étant sortis de l’œuf plus tard et qui parviennent à l’âge adulte ont plus de poussins que leurs congénères de nids éclos plus tôt. Le premier petit sortant de l’œuf bénéficie généralement d’un avantage concurrentiel sur les autres. Les poussins plus faibles ou petits sont parfois tués par leurs parents. Cela se produit quand les ressources alimentaires se font insuffisantes, la réduction de la taille des couvées augmentant les chances de survie des autres oisillons. Les cigogneaux ne s’attaquent pas entre eux, les poussins plus forts ne sont notamment pas agressifs envers les plus faibles membres de leur couvée comme c’est le cas chez certaines espèces (caïnisme), et la méthode de nourrissage employée par les parents — la régurgitation de grandes quantités de nourriture à la fois sur le fond du nid — ne permet pas aux plus forts de se nourrir entièrement au détriment des plus faibles ; l’infanticide par les parents reste donc le moyen efficace de réduire la taille d’une couvée mais n’est pas souvent observé.
De 75 grammes à l’éclosion, la masse corporelle des poussins augmente très rapidement dans les premières semaines et atteint un plateau d’environ 3,4 kg en 45 jours ; la longueur du bec augmente de manière linéaire pendant environ 50 jours. Les jeunes oiseaux sont nourris avec des vers de terre et des insectes, qui sont régurgités par les parents sur le fond du nid. Les aînés peuvent atteindre le bec des parents et y obtenir leur nourriture. L’eau est versée directement du bec des adultes dans celui des jeunes. Les dix premiers jours, les parents nourrissent les petits toutes les heures ; quand ces derniers ont atteint l’âge de deux ou trois semaines, les adultes reviennent toutes les deux heures. Les poussins quittent le nid 58 à 64 jours après l’éclosion.
La Cigogne blanche commence généralement à se reproduire à l’âge de quatre ans, même si certains individus peuvent se reproduire dès deux ans et au plus tard à sept ans. Le record de longévité connu pour une Cigogne blanche sauvage est détenu par un individu retrouvé mort 39 ans après avoir été bagué en Suisse, tandis que des oiseaux captifs ont vécu pendant plus de 35 ans.
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