Protection de la Cigogne
Posté par othoharmonie le 6 octobre 2013
L’industrialisation et les changements des méthodes agricoles (principalement le drainage des zones humides et la transformation des prairies en cultures notamment maïsicoles) entament le déclin de la Cigogne blanche au XIXe siècle : le dernier individu sauvage en Belgique est vu en 1895, en Suède en 1955, en Suisse en 1950 et aux Pays-Bas en 1991. L’espèce a cependant été réintroduite depuis dans de nombreuses régions. Alors qu’elle était considérée en 1988 comme « quasi menacée » (NT) par l’Union internationale pour la conservation de la nature, elle est depuis 1994 considérée comme de « préoccupation mineure ».
La Cigogne blanche fait partie des espèces concernées par l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA). Les signataires de l’accord sont tenus de s’engager dans une grande variété de stratégies de conservation, décrites dans un plan d’action détaillé, et destiné à traiter des questions clés telles que la conservation des espèces et des habitats, la gestion des activités humaines, la recherche et l’éducation, et leur mise en œuvre. Les menaces pesant sur l’espèce comprennent le recul continuel des zones humides, les collisions avec les lignes électriques aériennes, l’utilisation de pesticides persistants (comme le DDT) pour la lutte contre les criquets en Afrique, la mauvaise alimentation dans ces quartiers d’hiver en résultant, ainsi que des sécheresses, enfin la chasse en grande partie illégale sur les itinéraires migratoires et dans les zones d’hivernage. Au Soudan par exemple, il y aurait chaque année 3 000 oiseaux tués par la chasse. La démographie est principalement dépendante du taux de survie des adultes plus que du succès reproducteur.
Dans les années 1980, la population était tombée à moins de neuf couples nicheurs dans toute le haut de la vallée du Rhin, et où la Cigogne blanche était un oiseau emblématique pendant des siècles. Dans cette zone les efforts de conservation ont réussi à accroître la population d’oiseaux jusqu’à 270 couples en 2008, en grande partie grâce aux actions de l’Association pour la Protection et la Réintroduction des Cigognes en Alsace Lorraine (APRECIAL). La réintroduction d’oiseaux élevés en captivité a endigué le recul des effectifs en Italie, aux Pays-Bas et en Suisse. Quelques couples se reproduisent aussi en Afrique du Sud, provenant en général de la population hivernante habituelle.
En Pologne, on a rajouté des plate-formes au dessus de poteaux électriques pour éviter que le grand nid de l’oiseau cause des problèmes de distribution, et les nids sont parfois déplacés d’un poteau électrique à une plate-forme artificielle. L’enterrement des câbles ou des silhouettes de rapaces sur les pylônes sont des stratégies étudiées dans les pays industrialisés pour prévenir les accidents. Aux Pays-Bas les mesures d’introductions d’oiseaux élevés en zoos ont été complétées par des initiatives bénévoles de nourrissage et de construction de nids. Des programmes de réintroduction similaires ont été établis en Suède et en Suisse, où 175 couples se sont reproduits en 2000. La viabilité à long terme de la population suisse n’est pas certaine, le succès reproducteur étant faible et le nourrissage ne paraissant pas donner d’avantages aux couvées.
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