Rigel le terre-neuve devient le héros du « Titanic »
Posté par othoharmonie le 19 septembre 2013
14 avril 1912. en sauvant plusieurs naufragés.
Article Le Point.fr -
Sur les dizaines de chiens à bord du paquebot, seuls trois survivent. Ils sont les grands oubliés de la catastrophe. Injustice !
Les êtres humains ont-ils un iceberg à la place du coeur ? Depuis un siècle, ils sanglotent sur les 1 500 hommes, femmes et enfants victimes du naufrage du Titanic, et se fichent royalement des milliers d’animaux martyrs qui ont partagé leur sort. On oublie que le paquebot est une véritable Arche de Noé. Pour cette première traversée, il compte à son bord une cinquantaine de chiens, quatre poules, un coq, une trentaine de poulets, un canari jaune, un petit cochon de compagnie et Margaret Thatcher… Sans compter les très nombreux passagers clandestins habituels : 6 000 rats, 350 000 cafards, 2 milliards d’acariens, selon le décompte d’un expert. Et encore, pour être complet, faut-il ajouter les dizaines de milliers de puces, morpions et autres sympathiques compagnons des voyageurs de troisième classe… La quasi-majorité d’entre eux mourront sans une plainte, sans un cri, en dignes héros. Sans même avoir droit à un couplet dans la chanson de Céline Dion ! C’est peut-être ça le plus dur…
Pas de chat à bord ? Si, une chatte tigrée nommée Mouser, qu’un chauffeur (l’homme chargé d’enfourner le charbon dans une des chaudières) nommé Big Joe avait embarquée à Belfast. Elle avait même mis bas quatre chatons, mais eut la bonne idée de quitter le navire à Southampton, juste avant le départ. Prémonition animale ? En tout cas, voyant sa protégée quitter le bateau, Big Joe y vit un signe du destin et chercha un autre engagement, ce qui lui sauva probablement la vie.
Minuscules chiens
De nombreuses races de chien sont représentées à bord, surtout parmi les plus snobs, car seuls les passagers de première classe ont les moyens de voyager avec leurs compagnons : bouledogues, loulous de Poméranie, chows-chows, terre-neuve, épagneuls, airedales… Pour les occuper, un défilé canin était même prévu sur le pont de la première classe, le 15 avril. Le projet est bien sûr tombé à l’eau. S’il y a un passager que ces Américaines snobinardes agacent avec leurs toutous, c’est bien le peintre et essayiste américain Francis Davis Millet. Il l’écrit à un ami dans une lettre qu’il poste à Queenstown, en Irlande, dernière escale du paquebot avant la traversée : « La plupart d’entre elles sont affublées de minuscules chiens-chiens, mais ce sont leurs maris qu’elles tiennent solidement en laisse, comme des agneaux bêlants. » Et encore Millet a-t-il échappé à Alain Delon, qui voulait embarquer avec ses trente-cinq chiens : « J’aurais tellement adoré mourir au milieu d’eux », gémit-il. C’est Rocco qui ricane…
Les chiens ont à leur disposition un chenil de luxe, situé derrière les cuisines de la troisième classe, où chacun possède sa niche. À tout moment, leurs maîtres peuvent les sortir pour effectuer une promenade sur le pont. Lors du choc avec l’iceberg, la majorité des chiens dorment dans « leur cabine », à l’exception de quelques-uns qui ont l’autorisation exceptionnelle de dormir avec leur maître. Tel Sun Yat-Sen, un petit pékinois appartenant à Henry Sleeper Harper et à son épouse Myra. Ce qui lui sauve la vie, puisqu’il peut embarquer avec son « papa » et sa « maman » à bord du canot n° 3. En revanche, Frou-Frou, petite chienne de race inconnue, est moins chanceuse, car sa maîtresse, en voyage de noces, l’abandonne dans sa cabine, croyant avoir moins de chances d’être acceptée à bord d’un canot de sauvetage si elle se présente avec elle. Kitty, une magnifique chienne airedale, fait également partie des victimes abandonnées à bord, mais au moins a-t-elle le réconfort de mourir en compagnie de son maître qui n’a pas trouvé de place à bord d’un canot.
Le héros Rigel
Quoique milliardaire, le colonel John Jacob Astor n’est pas autorisé à accompagner sa jeune épouse Madeleine enceinte. Après l’avoir regardée s’éloigner, il va libérer leur chienne du chenil, laquelle se met à courir de long en large sur le pont. Tous deux disparaîtront avec le Titanic. En revanche, Madame Rothschild, épouse de Martin Rothschild, fabricant de vêtements à New York, est une vraie héroïne. Elle sauve son loulou de Poméranie en le cachant dans son manteau et, quand les marins duCarpathia qui la recueillent lui donnent l’ordre de l’abandonner dans le canot, elle refuse. Mais cet imbécile de cabot se fait écraser par une voiture dès son arrivée à New York…
Il y a encore les trente-quatre pékinois de la milliardaire américaine Charlotte Drake Cardeza, dont pas un ne réchappe. Saluons le geste d’Ann Elizabeth Isham, qui préfère accompagner son danois dans la mort plutôt que de l’abandonner à son triste destin. Le seul chien à ne pas s’en faire dans cette histoire, c’est Rantanplan. Il refuse de quitter la salle de spectacle, attendant l’entrée en scène de Céline Dion…
Terminons, enfin, avec l’admirable comportement de Rigel le terre-neuve. Appartenant au premier officier du Titanic, il saute à l’eau dès que le navire se met à couler. Durant trois heures, il nage à proximité d’un canot de sauvetage où il n’y a pas de place pour l’accueillir. Quand le Carpathia, qui a répondu au SOS, surgit dans la nuit, les passagers du canot, à bout de forces, sont incapables d’attirer l’attention du navire. Seul Rigel est encore capable d’aboyer pour alerter le commandant du Carpathia. Après les rescapés, le chien est hissé à bord du navire et aussitôt adopté par un marin. C’est lui le vrai héros du Titanic. Nom d’un chien !
REGARDEZ la complainte des chiens du Titanic (parodie) : http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/14-avril-1912-video-et-nous-on-compte-pour-du-beurre-signe-les-chiens-du-titanic-14-04-2012-1451494_494.php
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