Déplacements de Hérissons
Posté par othoharmonie le 22 août 2013
Très fréquemment à découvert quand il est à la recherche de sa nourriture, le hérisson pourrait être une proie facile : ce petit mammifère n’est pas toujours de taille à se défendre contre plus gros que lui, et, même s’il peut être plus rapide, la plupart de ses prédateurs courent plus vite que lui. Mais le hérisson est doté d’un système de défense imparable : les longs piquants qui ornent son dos et ses flancs. Au moindre bruit inconnu ou signal d’une présence inhabituelle, il rentre les épaules, baisse le museau et redresse ses piquants sur le front afin de protéger sa tête. Si le danger se précise, il escamote ses pattes et se « roule en boule ».
Il commence par protéger sa tête et la partie postérieure de son corps en faisant agir de petits muscles peauciers qui, en se contractant, tirent sur le grand muscle caudo-dorsal qui recouvre tout le corps. La contraction du muscle orbiculaire, qui forme un anneau musculaire tout autour du hérisson, a pour effet de tendre la peau du dos tout autour du corps et de l’enserrer comme dans un sac, renvoyant vers l’intérieur la tête, les pattes et la queue. Le hérisson est alors devenu une boule de piquants compacte. La tête est collée contre la peau, rien ne dépasse. La seule ouverture qui subsiste, au niveau du ventre, n’est visible que si l’on retourne complètement l’animal ; et, même alors, elle est si petite et si inaccessible qu’aucun prédateur ne se risque à la débusquer sous peine d’être blessé par les piquants.
Pour renforcer sa défense, le hérisson contracte les petits muscles présents à l’extrémité inférieure de chacun de ses piquants, et ceux-ci se hérissent en tout sens. L’animal ressemble alors à une pelote d’échardes. Quand le danger est écarté, le hérisson se déroule brusquement et détale vers l’abri le plus proche, tout en reniflant bruyamment le sol.
Tout nus, tout roses, les petits sont aveugles
Au mois de juin, après quatre semaines de gestation, la femelle hérisson met bas de deux à sept bébés. Elle a pris soin, quatre à cinq jours avant leur naissance, de préparer un nid douillet dans un endroit discret et bien abrité, sous une haie ou un buisson touffu.
À la naissance, les petits hérissons, aveugles et sans défense, pèsent entre 10 et 25 g. Leur peau est boursouflée mais dépourvue de piquants ; ceux-ci ne commencent à pousser que quelques heures plus tard et sont tout blancs. Dès la 36e heure, quelques piquants bruns à bout blanc font leur apparition et finissent par recouvrir les piquants blancs. À l’âge de quatre semaines, au moment du sevrage, le jeune hérisson possède 3 000 piquants bruns et plus un seul blanc.
Les nouveau-nés sont également dépourvus de fourrure. Celle-ci ne se développe qu’au cours de la seconde semaine, en même temps que les petits acquièrent la capacité de se rouler en boule (dès 11 jours).
Une mortalité juvénile importante
La femelle hérisson allaite ses petits pendant quatre semaines et, bien qu’elle dispose de cinq paires de mamelles ventrales, il ne semble pas qu’elle puisse nourrir plus de cinq petits à la fois. La mortalité juvénile avant le sevrage peut atteindre 20 %. À la moindre alerte, la femelle transporte ses petits dans un nouveau nid.
Promenades en file indienne
Les jeunes font leur première sortie à trois semaines, accompagnant leur mère en promenade nocturne, la suivant de près en file indienne et apprenant à connaître les invertébrés terrestres comestibles. Pendant une ou deux semaines, ils retournent tous les matins vers le nid pour se nourrir du lait maternel, car la mère ne les allaite jamais au dehors. Il leur faudra encore attendre une dizaine de jours avant de pouvoir sortir seuls. À l’âge de deux mois, ils deviennent véritablement indépendants et la famille se disperse. Les jeunes pèsent alors 250 g environ, soit dix fois leur poids de naissance. S’ils sont nés au début de l’été, il leur reste plusieurs mois pour engraisser avant l’arrivée de l’hiver et atteindre 450 g, poids minimal pour survivre à la période d’hibernation.
Mais certaines femelles peuvent avoir une seconde portée en octobre ou en novembre. Elles aménagent alors un autre nid de mise-bas et attendent le sevrage de cette nouvelle portée pour hiberner. Ces petits ne sortiront du nid que vers le mois de décembre pour trouver une nourriture de plus en plus rare. Peu d’entre eux survivront.
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