Autruches Élevées dans des fermes

Posté par othoharmonie le 9 juin 2013

 surtout pour leurs plumes

Autruches Élevées dans des fermes dans AUTRUCHE - EMEU elevageImmenses et bouffantes, les plumes d’autruche, pour les Égyptiens, symbolisaient la justice et l’équité, car elles sont de largeur égale de part et d’autre de leur axe central (ce qui n’est pas le cas chez les autres oiseaux). Une plume d’autruche surmontait ainsi la tête de la déesse égyptienne Maat, qui présidait à la pesée des âmes. Les chasse-mouches des pharaons et des hauts dignitaires étaient en plumes d’autruche pour rappeler que leur devoir essentiel était la justice.

   Les plumes d’autruche ont aussi été utilisées pour la décoration des attributs guerriers. Les Égyptiens en ornaient le frontal des chevaux qui tiraient leurs chars de combat ou de parade, et, au Moyen Âge, elles surmontaient souvent le heaume des chevaliers. Plus tard, elles ont servi, notamment, à empanacher le large feutre des mousquetaires.

   À partir du XVIIe siècle en Occident, elles paraient les coiffures des dames de la noblesse et les chapeaux extravagants des premiers artistes lyriques. Mais c’est au cours du XIXe siècle que les plumes d’autruche connaissent leur plus grand succès en suscitant un véritable engouement. Les modistes en font une énorme consommation et les revues à grand spectacle, des deux côtés de l’Atlantique, ne peuvent être conçues sans une profusion de plumes froufroutantes. Pour satisfaire une telle demande, la chasse ne suffit plus, sous peine de voir se tarir définitivement la source. Aussi voit-on apparaître des fermes spécialisées dans l’élevage des autruches. La première est créée en 1838, en Afrique du Sud, dans la vallée du Petit Carro, au sud de la province du Cap. La région, fertile et facile à irriguer, permet de planter des champs de luzerne, où les autruches sont lâchées en semi-liberté. Les fermes se multiplient ; en 1875, 2 159 autruches sont élevées dans cette région, et 110 000 en 1914. On voit apparaître des élevages en Algérie, en Sicile et en Floride. Une ferme est même créée en France, à Nice, et une autre en Allemagne, à Hambourg. Dans les années 1910, l’Afrique du Sud exporte 370 000 kg de plumes d’autruche par an, ce qui représente un nombre de plumes considérable. Puis, avec la guerre, tout bascule. La mode changee, les chapeaux se portent moins. Seuls les music-halls ont encore des besoins importants, et aujourd’hui encore, les plumes sont surtout utilisées par l’industrie du spectacle. Les plus recherchées sont celles des mâles, les noires, mais plus encore les blanches, qui se prêtent bien à la teinture. La collecte des plumes se fait tous les neuf mois, peu après la mue, afin qu’elles ne soient pas encore usées. Les plumes ne sont pas arrachées, mais coupées au ras de la peau (ce qui est indolore pour l’animal) et prélevées uniquement sur des autruches de 3 à 12 ans.

   Les fermes d’autruches produisent aujourd’hui également du cuir, de la viande (consommée sous forme de steaks, de terrines, etc.) et des œufs. Ces élevages, que l’on peut tous visiter, ont aussi une fonction touristique, en Afrique (où sont organisées des courses d’autruches montées par des jockeys) comme en Europe.

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