Shou – plume d’autruche
Posté par othoharmonie le 7 juin 2013
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Shou (ou Chou) est un dieu de la mythologie égyptienne qui fait partie de la grande Ennéade d’Héliopolis.
Le nom du dieu peut être traduit de diverses manières. Il semble dériver d’une racine, shouy, signifiant soit « le vide », soit « se lever », « soulever ». Le même terme est attesté dans le langage courant, depuis le Moyen Empire, avec le sens « lumière ». Shou peut donc se traduire comme « air lumineux », « vibration radieuse et vivifiante », le terme shout-Rê correspondant, grosso modo, à « plume de lumière ». Enfin, on a vu que le nom contient également l’idée de « lever », « soulever », ce qui correspond également à une des fonctions de Shou: il est « Celui qui se lève », mais aussi « Celui qui soulève », sous-entendu Nout, le ciel.
Personnification de l’air, Shou est presque toujours représenté anthropomorphe, comme tous les dieux cosmiques. En relation avec Rê, il peut prendre la forme d’un lion ou, très rarement, celle d’un homme léontocéphale, vêtu du costume habituel des dieux égyptiens.
Son principal attribut est la plume d’autruche de profil, quelquefois remplacée par les quatre plumes d’Onouris. Il tient le sceptre ouas et le signe de la vie. Ses couleurs sont le rouge et le bleu. Aucun animal n’est particulièrement consacré à Shou, mais le bélier de Mendès est considéré comme son Ba (comme celui de Geb, Khnoum, Osiris et Rê).
Lieu de culte
Héliopolis, résidence du 13e nome de Basse-Égypte, est le lieu d’origine du culte de Shou. Par l’assimilation du premier couple divin aux Routy, les deux lions divins, Shou et Tefnout sont vénérés à Léontopolis (11e nome); il est également associé au culte de Sopdou (Saft el-Henneh, 20e nome). En Haute-Égypte, à Ombos (5e nome), Shou se confond avec la forme locale d’Horus.
On est mal renseigné sur les fêtes en l’honneur de Shou, mais il bénéficiait des cérémonies héliopolitaines et memphites et était invoqué, avec Tefnout et Khonsou, lors des fêtes lunaires.
Dans le mythe héliopolitain, Shou et Tefnout sont les enfants d’Atoum, démiurge androgyne, et le premier couple de dieux sexuellement différencié : Shou est donc le premier dieu exclusivement mâle, père de Geb et Nout, nés de la déesse Tefnout. Par assimilation d’Atoum à Rê, Shou est affilié avec ce dernier; Shou et Tefnout sont alors comparés aux Routy. Les diverses fonctions de Shou le mettent, en outre, en rapport avec Heh.
Dieu cosmique et membre de l’Ennéade héliopolitaine, Shou est attesté, dès les Textes des Pyramides, comme maître de l’air. Il en est la substance vivifiante, le souffle vital, le principe de vie même, qu’il est censé transmettre aux morts qui espèrent son intervention. Il commande aux vents, « Maître des quatre vents du ciel » – d’où son attribut, la plume – et aux phénomènes météorologiques non violents (par opposition à Seth, tels nuages et brumes, les « os de Shou », les « soulèvements de Shou ». Shou régit aussi d’autres capacités vitales, comme l’ouïe et la concentration de la pensée. Il a même le pouvoir « d’ouvrir le sein maternel et de donner la vie ce(lui) qui est dans l’œuf », capacité qui découle de sa fonction d’ouvrir (les Égyptiens avaient une acceptation assez particulière de ce mot) le ciel. En effet, les bras de Shou, colonnes d’air et de lumière, soulèvent et soutiennent le ciel (Nout) comme quatre piliers, faculté qui le met en parallèle avec Heh.
Rayon lumineux qui ouvre le chemin à Rê quand il voyage dans l’horizon, Shou défend, tel Horus, le soleil contre les forces des ténèbres (Apophis). Ce rôle lui confère des fonctions royales et Pharaon, Horus incarné, peut monter sur le « trône de Shou ». Le combat pour son père Rê, assimilé à Atoum, révèle la nature guerrière de Shou qui est aidé par Tefnout. Le couple divin représente aussi les yeux de Rê: le soleil et la lune, identifiés pareillement aux couronnes de Haute- et de Basse-Égypte. Par ailleurs, les six rois-dieux qui ont précédé les hommes sont dans l’ordre:
- Rê,
- Shou,
- Geb,
- Osiris,
- Horus,
- Thot (incertain).
Le dieu est impliqué, par ses nombreuses fonctions, dans plusieurs mythes. D’abord, il est un des éléments fondamentaux de la cosmogonie héliopolitaine et du cycle de Rê. C’est Shou qui, sur ordre de son père, sépara Geb et Nout (l’air entre la terre et le ciel). Frère jumeau et époux de Tefnout, il participe, avec Onouris, au mythe de la Déesse lointaine et de son retour en Égypte, mythe qui se confond avec celui d’Hathor-Tefnout et d’Isis-Sothis, explication légendaire de l’inondation.
Fondamental dans le panthéon, Shou est présent dans les manifestations religieuses durant toute la civilisation pharaonique. La puissance physique de Shou, « Celui qui soulève » le ciel, a incité les Grecs à le comparer à leur Héraclès et les Romains à Hercule (mais pas à Atlas; car Atlas soutient la terre, pas le ciel).
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