Histoire fossile du Casoar (Emeu)
Posté par othoharmonie le 4 juin 2013
Les gisements de fossiles de casoars sont rares. La plupart des découvertes se réduisent à des fragments, dont on ne peut dire avec certitude si ce sont des émeus ou des casoars. Toutes ces découvertes ont été faites en Australie. Un fossile qui peut être identifié avec certitude comme un casoar de Bennett, provient du Pléistocène, en Nouvelle-Galles du Sud, et fait penser que les casoars ont eu en Australie une bien plus grande extension qu’aujourd’hui. Un seul fossile est plus ancien que le Pléistocène : il provient du Pliocène australien, soit plus de 4 millions d’années, et son classement parmi les casoars est incertain.
Les casoars jouent un rôle dans la vie de tous les jours des peuples papous. D’une part, ils sont chassés pour leur viande, qui a la réputation d’être excellente. Les plumes servent de décoration, et même les tiges des rémiges peuvent encore être utilisées comme baguettes de nez ou de lèvres. Les griffes ont été utilisées comme pointes de flèches, les os des jambes ont permis de fabriquer des outils et des armes.
Les casoars avaient une telle valeur, qu’ils faisaient l’objet depuis au moins cinq siècles d’un commerce entre papous et navigateurs d’Asie du Sud-Est. Les papous apportaient surtout des jeunes casoars à la côte, et les échangeaient contre des marchandises ; il semble que la contrevaleur acceptée d’un casoar eût été de huit cochons. On suppose que les casoars sauvages de bien des petites îles ont atteint de cette manière leur aire de répartition présente.
Outre leur utilisation pratique, les casoars ont aussi joué un rôle spirituel dans les communautés papoues. Ils émergent dans de nombreux mythes et fables. Comme il y a de nombreux peuples papous, de mœurs et d’usages différents, on ne peut rien dire de général sur ces représentations spirituelles. Citons seulement deux exemples : le peuple de Calam tient les casoars pour des réincarnations d’ancêtres féminins, ce pourquoi la chasse aux casoars leur est interdite ; chez les Ilahita Arapesh, la déesse-mère apparaît sous la forme d’un casoar, et fait partie de nombreux rituels de fertilité.
L’IUCN juge deux espèces (casoar unicaronculé et casoar à casque) comme menacées. Cependant les effectifs de population de ces deux espèces ne sont pas connus même grossièrement, car de grandes parties de la forêt pluviale de Nouvelle-Guinée ne sont toujours pas accessibles. En Australie, le casoar à casque est très rigoureusement protégé.
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