Les couleurs de l’Hermine
Posté par othoharmonie le 28 mai 2013
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L’été, l’hermine est brune avec le ventre jaunâtre. Mais l’hiver, son pelage devient d’une blancheur immaculée : seuls le bout de son nez et le pinceau terminal de sa queue restent noirs (ainsi que ses yeux !). Cependant, certains individus ne deviennent pas blancs. Les hermines qui restent brunes acquièrent souvent un pelage plus clair après la mue d’automne et leur ventre devient d’un blanc pur.
Toutes les hermines muent deux fois par an. À l’automne, des poils de bourre nettement plus serrés viennent remplacer le pelage d’été, d’abord sur le ventre puis sur les flancs et enfin sur le dos et la tête. Le phénomène est sous la dépendance de la durée relative du jour et de la nuit. Les animaux habitant des latitudes nordiques muent de façon précoce et en quelques jours seulement. Sous des climats plus cléments, comme en Europe occidentale tempérée, la mue est plus tardive et dure de 4 à 6 semaines. À l’inverse, la mue de printemps commence plus tôt chez les animaux les plus méridionaux et débute par la tête pour se terminer par le ventre. Et les populations arctiques et subarctiques, qui vivent plus longtemps sur la neige, bénéficient d’une longue protection au niveau de leur ventre.
Le changement de couleur est lié à la fois à l’hérédité et à l’influence du milieu extérieur. Il semble même que, dans une région donnée, le pourcentage d’animaux blancs puisse varier d’un sexe à l’autre ; et, dans les populations où le changement de couleur n’est pas général, les femelles sont plus souvent blanches que les mâles.
Température minimale, enneigement, gel, altitude conditionnent également le changement de couleur. En Amérique du Nord ou en Eurasie, certaines populations deviennent blanches l’hiver et d’autres, plus méridionales, restent brunes : au niveau de la Biélorussie, entre la Pologne et les pays Baltes, la frontière passe entre 50° et 55° de latitude nord et correspond à la limite des zones où la neige tient plus de 40 jours par an. Vers l’ouest, la limite se situe autour de 51° aux Pays-Bas, là où l’influence maritime est encore forte. En Angleterre, les hermines restent brunes l’hiver, mais elles blanchissent en Écosse et au pays de Galles. En France, dans les zones de montagne, elles changent de couleur.
La blancheur du pelage d’hiver est liée à l’absence de mélanine, le pigment qui le colore normalement. Quand la température descend au-dessous de 2 °C, les flancs de l’hermine deviennent blancs, et son corps tout entier blanchit si la température descend au-dessous de – 1 °C pendant la mue. Si la température fluctue à l’automne, les hermines peuvent devenir pie. C’est ce que l’on observe dans les zones de transition entre les populations blanches du Nord et les populations brunes du Sud.
Si les hermines des zones froides et boréales deviennent blanches en hiver, c’est certainement pour mieux échapper à leurs prédateurs sur fond de neige, en particulier les rapaces, buse ou chouette, par exemple. Leur blancheur les avantage également pour rechercher les petits rongeurs qui, eux, ne changent pas de couleur en hiver, car, vivant sous la neige, ils ne s’exposent pas comme l’hermine aux regards des prédateurs aériens.
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