chameau des Touarègues

Posté par othoharmonie le 6 mai 2013

 

chameau des Touarègues dans CHAMEAU - DROMADAIRE drom-300x206Le chameau est l’animal emblématique de la société touarègue et les images des agences de tourisme montrent inévitablement la haute silhouette d’un chamelier enturbanné sur une selle à pommeau en croix rompant un paysage aux lignes horizontales d’un reg. Le Touareg, comme le Maure et le Bédouin, est associé au chameau, plus exactement au dromadaire (Camelus dromedarius). Le chameau est au Touareg ce que le zébu bororociji aux longues coines en lyre est au Bod’aado, le Peul nomade.

 Chez les Kel Ahaggar, certains auteurs (Nicolaisen 1963 : 408) ont fait l’hypothèse que la société touarègue était composée de strates successivement arrivées : les nobles étaient des éleveurs de chameaux qui se sont imposés à des populations trouvées sur place, éleveurs de chèvres et qui sont devenus les tribus de vassaux ou de plébéiens (imghad). Ces derniers, qui n’avaient pas le droit d’élever des chameaux, ne postent-ils pas le nom de Kel Ulli, ceux des chèvres?

 On a pu aussi (Nicolas 1950 : 189) rapprocher le terme de vassal (amghid plur. imghad) de celui de chevreau (egheid). En définitive, dans toutes les traditions, le chameau est l’animal associé à l’aristocratie guerrière. Dans la boucle du Niger. D’anciens serfs se constituent des troupeaux de chameaux, pour se rapprocher du modèle de l’aristocratie et faire oublier une origine dont ils cherchent à effacer le souvenir. On peut vérifier l’intérêt que la société touarègue porte à cet animal par le vocabulaire qui lui est consacré. Le Dictionnaire du Père de Foucauld (1 95 1 – 1952) contient 54 termes se référant au chameau. Parmi ce riche vocabulaire, on peut distinguer des termes génériques, ceux se référent à l’usage (selle, bât), à l’état (pour un mâle, castré ou non, en nit etc. ; pour une femelle, pleine, suitée, stérile etc.), à la robe, au sexe, à l’âge : ainsi des termes distinguent les chamelons en voie d’être sevrés et attachés par le cou et les non sevrés arrimés à un piquet enfoncé dans le sol auprès de leurs mères; enfin des termes se référant au caractère (criard) ou au comportement (au pas alerte, lourd).

On retrouve le même intérêt pour le chameau qu’expriment les Maures dans leur vocabulaire décrit par V. Monteil (1 952). Le chameau répond à de nombreuses fonctions. C’est l’animal de selle, le méhari que tout homme adulte souhaite posséder et qu’on préfère avec une robe unie, claire. Presque blanche (ebeideg qui désigne un chameau blanc, mais aussi un voleur) : chaque jeune homme proclame qu’il possède la monture la plus belle et la plus rapide : il défie tous les autres ii la course et dans des concours où chacun veut prouver que son chameau est le mieux dressé. Le chameau est aussi l’animal de bât, habitué à la marche processionnaire; il possède souvent une robe pie, des yeux vairons, une vue réputée basse, en particulier chez les Touaregs de l’Aïr ou originaires de l’Air (Kel Geres par ex.).

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