Introduction du chameau
Posté par othoharmonie le 20 avril 2013
INTRODUCTIONS du CHAMEAU RÉUSSIES : AUX CANARIES ET EN AUSTRALIE
Au début de l’ère chrétienne, la distribution du dromadaire était pratiquement celle que nous connaissons aujourd’hui. L’animal, qui accompagne l’épopée islamique, voit néanmoins son implantation renforcée dans une grande partie de son aire géographique, notamment en Afrique du Nord, vers l’an 640, puis, à nouveau, vers l’an 1060. Le même mouvement le conduit en Espagne en 1020, en Sicile en 1059 et même sur les bords du Rhin en 1136. Mais ces quelques incursions en Europe sont restées sans lendemain. En revanche, en 1405, un propriétaire terrien d’origine normande réussit à introduire l’espèce dans les îles Canaries, où elle s’est maintenue jusqu’à nos jours. D’autres tentatives ont été faites pour acclimater le dromadaire aux États-Unis, en particulier près de la frontière du Mexique. L’essai, commencé en 1856, a tourné court dès 1866, au moment de la guerre civile américaine. Le Pérou, le Brésil, la Namibie, le Botswana et même l’Italie ont essayé d’importer des chameaux, avec des succès variés. On a même élevé des dromadaires en Toscane jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Mais l’absence de chameliers compétents a souvent été à l’origine des échecs.
Le seul pays, avec les Canaries, où l’implantation du chameau a véritablement réussi est l’Australie. Les descendants des animaux domestiqués introduits au XIXe siècle constituent aujourd’hui la seule population au monde de dromadaires vivant à l’état sauvage. Après l’importation de quelques couples venus des Canaries, dès 1849, plusieurs autres arrivages se succédèrent venant des Indes britanniques, dont celui d’un groupe de 121 dromadaires partis de Karachi en 1866. Le succès de leur implantation est dû, pour une large part, aux chameliers baloutches (appelés « Afghans »), qui les accompagnaient. L’idée était de se servir des dromadaires pour faciliter l’exploration et la colonisation de cet immense continent aride qu’est l’Australie. Dans les années 1920, le troupeau, qui se montait à quelque 20 000 têtes, était aussi employé pour apporter des vivres aux communautés isolées de l’« outback » et pour transporter les matériaux nécessaires à la construction des premières lignes télégraphiques et des voies ferrées. Les transports furent mécanisés, peu après, et ces dromadaires furent remis en liberté. Dans les années 1970, le chercheur McKnight estimait qu’il ne restait plus qu’un petit nombre de dromadaires domestiques, utilisés par les aborigènes, tandis que 15 000 à 20 000 animaux environ étaient retournés à l’état sauvage et vivaient librement dans les terres arides du Centre et de l’Ouest. Cette population, qui atteint aujourd’hui environ 500 000 individus (et peut être même 1 000 000), est en augmentation, ce qui pose le problème de son contrôle en raison des dommages qu’elle peut causer à la végétation.
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