Dromadaire adapté à la chaleur
Posté par othoharmonie le 14 avril 2013
La bosse du dromadaire, contrairement à une légende tenace, n’est pas une réserve d’eau, mais d’énergie. La bosse est un amas de graisse blanchâtre qui peut dépasser les 100 kg pour un animal en pleine forme et bien nourri. Cette accumulation localisée évite la dissémination du gras en région sous-cutanée dans les autres parties du corps. Sa présence sur le dos de l’animal lui assure également un rôle dans la thermorégulation. L’animal se refroidit mieux car il est moins gras. Il est le seul animal à pouvoir transformer la graisse en eau par des réactions physiologiques d’oxydation (jusqu’à 40 litres pour un animal en bonne forme). En effet, la concentration des réserves adipeuses limite leur répartition sous la peau et donc facilite la dissipation cutanée de la chaleur. Le dromadaire a la capacité de faire varier sa température interne en fonction de la chaleur externe, ce qui autorise à considérer que notre animal n’est pas un strict homéotherme, à l’instar des mammifères passant une partie de leur existence en hibernation. Lorsque la température ambiante décroît, notamment pendant la nuit, la température interne du dromadaire peut descendre à 34 °C. Durant les heures les plus chaudes, la température rectale peut atteindre 42 °C sans que l’on puisse parler de fièvre. De tels écarts de température corporelle sont mortels pour la plupart des mammifères. Il a été mesuré par exemple qu’une augmentation de 6 °C de la température corporelle chez un dromadaire pesant environ 600 kg lui permettait d’économiser 5 litres d’eau. En saison chaude, il peut se passer de boire pendant 2 à 3 semaines et en saison fraîche pendant 4 à 5 semaines. Après une longue période de privation le dromadaire est capable d’ingurgiter 200 litres d’eau en 3 minutes. C’est le seul mammifère capable de boire autant d’eau en si peu de temps. En effet, chez les autres animaux, l’absorption d’une trop grande quantité d’eau entraîne l’éclatement des globules rouges, donc la mort.
La morphologie générale et le comportement du dromadaire signent aussi son adaptation à la chaleur: longs membres, coussinet sternal maintenant l’abdomen légèrement au-dessus du sol, positionnement face au soleil afin d’exposer la plus faible superficie possible au rayonnement solaire maximal, broutage préférentiel à l’ombre des fourrages ligneux pendant les heures chaudes, diminution générale du métabolisme lors de fortes chaleurs, robe variant entre le blanc et le fauve, toison tombant d’elle-même en été, peau épaisse, protectrice, glandes sudoripares peu nombreuses.
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