Le dromadaire n’est pas qu’un simple animal domestique pour l’élevage ou la consommation, ou encore un symbole de richesse et de prestige, il est bien plus que cela, un fondement de la culture au Sahara depuis l’éternité, dans nos provinces du sud.
Du 5 au 8 mars, la ville de Laâyoune va vivre la fête du dromadaire, à travers le premier salon international du dromadaire, initié par le ministère de la Culture, la wilaya de Laâyoune, l’agence du sud et l’association synergie Sakia El Hamra.
Le dromadaire symbolise la prospérité, la patience, l’endurance, la fierté et toute la culture du Sahara sont axées sur cet animal particulier, cité dans le Coran à plusieurs reprises. Il représente également un symbole religieux et mythologique pour tous les pays arabes.
Sa viande, sa graisse, sa peau, son lait et ses tripes ont une valeur nutritive et médicale importante. Avec la graisse du dromadaire, on guérit les maladies respiratoires, avec son rein on soigne la jaunisse, avec ses tripes et ses pattes, appelés lfarass, on soigne les maladies intestinales et avec son lait on guérit l’asthme et les maladies rhumatismales, de sa peau on fait des tapis pour la tente, et des gourdins et plusieurs autres produits nécessaires à la femme des sacs surtout pour le mariage. Le dromadaire est le principal don de la dot.
Pas moins d un dromadaire pour les démunis et parfois plus de 10 pour les nantis.
Les poètes l’ont vénéré dans leur poésie comme symbole de grandeur et de fierté. Ils l’ont décrit dans sa marche nonchalante, assis avec ses yeux contemplatifs. C’est un philosophe patient et attentif. Le dromadaire est un animal qui pleure et il exprime sa tristesse.
Il est autoritaire et affectueux de ses femelles dont il est le chef et le partenaire fidèle. Si jamais un dromadaire étranger s’approche de sa troupe, il lui donne une bonne leçon, et le gagnant devient le maître des dromadaires femelles.
Le dromadaire est précieux, son prix peut atteindre plus de 10.000 DH. Le dromadaire blanc est en quelque sorte l’animal bourgeois fort et le maître absolu. C’est le don par excellence.
En Mauritanie, une femme a réussi, pour la première fois, à fabriquer un fromage dérivé du lait du dromadaire. Comme le lait de femelle ne peut être conservé plus de 24 heures, il est préférable de le boire sans le chauffer ou le cuire.
De 1976 à nos jours, le nombre de têtes de dromadaires dans la province de Laâyoune est passé de 3.000 a plus de 90.000 têtes. Ce qui explique les efforts déployés par le ministère de l’Agriculture, pour non seulement préserver la race du dromadaire, mais la multiplier car sa consommation dépasse celle des autres viandes et du poisson et son foie s’achète sur commande.
Les Sahraouis la cuisent dans l’eau sans sel ni épices, car elle est déjà très salée. Comme celle des puits est salée, ils préparent le thé avec l’eau de pluie.
Le nombre des éleveurs dépasse 2.500 dans la province de Laâyoune. Le dromadaire coûte entre 7000 et 15000 DH. Chaque troupe de dizaine ou milliers de tête constitue une banque itinérante. Le ministère de l’Agriculture assure une assistance médicale et des campagnes contre les maladies ou les virus qui peuvent menacer son existence.
Pour la première fois lors du premier salon international du dromadaire, une exposition permettra de découvrir les races diverses de cet animal avec la participation de plusieurs pays arabes en particulier la Mauritanie. Aussi un forum scientifique spécialisé, permettra d’organiser des concours d’élevage et de consulter les professionnels du secteur pour également s’informer sur l’évolution des races dans le monde.