Libellules Sympétrum sanguin
Posté par othoharmonie le 7 avril 2013
Sympetrum sanguineum (Müller, 1764). Sanguineum de sanguineus (lat) = sanguin, rouge sang : l’abdomen des mâles matures est rouge clair.
Répartition /
L’aire de répartition de Sympetrum sanguineum s’étend de l’ouest de l’Europe au sud-ouest de la Sibérie. L’espèce est notée dans la totalité des départements français. Elle est omniprésente sur l’ensemble du Poitou-Charentes où elle a été recensée sur 587 communes (50 %).
Phénologie
Les dates extrêmes d’émergence sont un 2 mai pour la plus précoce et un 10 août pour la plus tardive. Quant à la période de ponte, elle s’étend du 10 juin au 19 septembre. Le pic d’activité se situe à cheval sur les mois de juin et juillet et les imagos se raréfient considérablement à partir de la deuxième semaine de septembre, les derniers individus ayant été notés le 11 octobre. Il semble tout de même que les adultes puissent rester en activité jusqu’aux gelées importantes de novembre.
En Poitou-Charentes le Sympétrum sanguin a été noté sur une multitude de milieux. Toutefois, pour sa reproduction, il fréquente préférentiellement les eaux stagnantes telles que les mares, les étangs, les marais à condition que leurs berges soient fortement colonisées par les hélophytes. Il s’observe plus rarement sur les eaux légèrement courantes, mais il est possible de trouver l’espèce sur les annexes alluviales, tels que les bras morts ou les fossés. Les berges doivent posséder des pentes douces et l’espèce s’accommode des zones d’exondation. Les jeunes larves s’accrochent aux plantes aquatiques, puis plus tard, préféreront se déplacer sur le sédiment, sans pour autant s’enfouir.
Pendant la période de maturation, les imagos fréquentent des habitats variés dès lors qu’ils se trouvent à l’abri du vent.
Biologie
Après que le mâle ait saisit la femelle, le tandem vole quelques instants et se pose au sol ou sur un arbuste. La ponte se fait en tandem, la femelle lance de préférence ses œufs sur la vase exondée ou sur les secteurs marginaux secs qui seront recouverts par les eaux en fin de saison. Les œufs du Sympétrum sanguin sont parmi les plus gros des libellules d’Europe. Ces derniers vont passer l’hiver sans se métamorphoser et ce n’est que pendant les mois de mars et avril de l’année suivante qu’ils vont éclore. Les larves de l’année hivernent après 2 à 5 mues.
Elles ne passent que quelques mois dans l’eau et émergent un matin, 3 à 4 semaines après la dernière mue. Le cycle entier prend moins d’un an. Les larves se développent sur les plantes aquatiques d’où elles chassent à l’affût les larves d’insectes et autres animaux qui passent à leur portée.
La métamorphose se déroule en une ou deux heures à une dizaine de centimètres de l’eau sur une plante du rivage.
Les densités peuvent être importantes comme le montre un échantillonnage réalisé sur la vallée de la Seugne où il a été trouvé un maximum de 185 exuvies par m² pour une moyenne de 58 par m² (Jourde, 2004). Après l’émergence, les mâles se retirent, pendant une dizaine de jours, dans les chemins, prairies ou clairières environnantes pour finir leur maturation. Après cette courte période, Ils reviennent fréquenter les points d’eau tels que les bords d’étangs et les marais sans s’y constituer réellement de territoire. Le Sympétrum sanguin se perche sur les endroits les plus chauds, sur les buissons bas. Une tige de roseau ou une branche morte sert souvent de poste de chasse.
La disparition des ceintures denses de végétation des mares ou des étangs pourrait conduire à la raréfaction de l’espèce même si actuellement le Sympétrum sanguin est une espèce très commune en Poitou-Charentes.
Protection
Du fait de l’abondance de l’espèce et de sa vaste répartition régionale, l’espèce ne bénéficie pas de mesures de gestion ou de protection particulières. Toutes les mesures contribuant à maintenir des ceintures d’hélophytes autour des plans d’eau lui seront favorables.
Johan TILLET & Miguel GAILLEDRAT
Extrait du livre libellules du Poitou charente
Vous pouvez visualiser à titre personnel quelques pages du livre « Libellules du Poitou-Charentes » au format PDF correspondant aux images ci-dessous. Pour cela, cliquez sur les images.
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