La vie de la Libellule
Posté par othoharmonie le 27 mars 2013
La vie de la libellule adulte se décompose en trois phases.
La première est une phase de maturation (en particulier sexuelle) pendant laquelle les mâles acquièrent leurs belles couleurs et s’éloignent des points d’eau. Cette phase de maturation est plus courte chez les mâles (entre 7 et 12 jours) que chez les femelles (entre 13 et 16 jours), et cette différence explique pourquoi les mâles arrivent toujours les premiers sur les sites de reproduction.
La deuxième phase de la vie de la libellule est celle de la reproduction. Elle se déroule entre fin juin et début octobre, et dure en moyenne 60 jours.
Au cours de cette période, les libellules font de longues apparitions sur les sites de ponte et adoptent un comportement territorial. Les territoires, relativement étendus, sont exclusivement défendus par les mâles. Il est donc rare de voir plusieurs mâles patrouiller au-dessus d’un même point d’eau.
Les interventions du mâle pour défendre son domaine varient selon l’espèce d’odonate qui s’y aventure. En général, le mâle n’éloigne de son territoire que les autres æschnes mâles et les anisoptères de taille similaire, comme l’æschne des joncs (Aeshna juncea). En revanche, dès qu’une femelle traverse son territoire, le mâle s’en approche rapidement et tente de l’attraper pour s’accoupler.
Contrairement au mâle, bon voilier, capable d’exécuter de véritables prouesses de voltige qui le rendent aisément repérable sur un étang, la femelle, plus discrète, rase l’eau d’un vol rapide.
Le mâle et la femelle ne se reconnaissent donc pas immédiatement. À l’occasion, ils peuvent même s’accoupler entre espèces différentes. L’attraction sexuelle peut également s’exercer entre deux mâles.
La reconnaissance s’effectue par la vue, grâce aux couleurs du thorax et de l’abdomen, qui fonctionnent comme indices. Toutefois, les mâles sont capables de discerner les femelles quand elles ne volent pas, ce qui les conduit parfois à commettre des erreurs et à courtiser une femelle morte.
UN ACCOUPLEMENT « CIRCULAIRE »
Dès qu’un mâle repère une femelle, il l’attrape par la tête à l’aide d’appendices qu’il porte à l’arrière du corps, appelés « cerques abdominaux ». Ensuite, la femelle recourbe et place l’extrémité de son abdomen contre le deuxième segment abdominal du mâle. Entre-temps, le mâle transfère son sperme du huitième au second segment, adoptant une posture caractéristique, en cercle.
La femelle arrimée à l’abdomen du mâle, les deux libellules exécutent quelques zigzags dans le ciel, puis se posent sur des végétaux, mais seul le mâle s’accroche à une tige. L’accouplement dure environ dix minutes s’il n’est pas perturbé par les conditions climatiques ou l’arrivée impromptue d’un autre mâle.
L’accouplement terminé, le mâle lâche la femelle et reprend ses acrobaties aériennes. Quant à la femelle, elle demeure quelques instants sur les végétaux avant de partir en quête d’un site favorable à la ponte.
La femelle dépose les œufs sur l’eau, dans des végétaux morts, voire dans des mousses, exceptionnellement dans des végétaux vivants. À l’aide de sa petite tarière, organe allongé situé à l’extrémité de l’abdomen, elle perce le tissu des plantes pour y insérer ses œufs, qu’elle range soit en ligne droite, soit en deux rangées parallèles.
Elle peut s’accoupler plusieurs fois, mais elle n’interrompt jamais une séquence de ponte. L’insistance des mâles ne fait pas déroger à cette règle. Elle adopte donc quelquefois la posture de la ponte pour échapper à leurs assiduités.
La troisième phase de la vie de l’æschne commence après la reproduction. Rares sont les individus qui atteignent cette phase. En effet, la plupart des adultes meurent pendant la période de reproduction.
Durant cette dernière partie de leur vie, les æschnes se rendent de moins en moins souvent sur les sites de ponte. Leurs couleurs se ternissent peu à peu, et leurs ailes s’abîment.
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