Milieu naturel des Libellules
Posté par othoharmonie le 23 mars 2013
La répartition actuelle des odonates (Libellules) est très variable suivant les espèces. Certaines espèces sont méditerranéennes, comme Brachythemis leucosticta, d’autres paléarctiques, comme l’æschne bleue, d’autres encore circumboréales, comme la libellule à quatre taches, Libellula quadrimaculata. Certaines espèces d’anisoptères sont migratrices, tels la libellule déprimée,Libellula depressa, et l’anax porte-selle, Hemianax ephippiger.
La mortalité due à la prédation chez les æschnes est relativement faible durant la vie adulte. Les deux moments de leur vie où elles peuvent être le plus aisément capturées sont l’émergence et la ponte. Les œufs eux-mêmes d’odonates ne semblent pas être recherchés par les prédateurs, bien que l’on en ait trouvé dans les estomacs de certains poissons. Le facteur principal de mortalité des jeunes larves dans les œufs est la dessiccation lors de variations importantes du niveau des eaux.
Les poissons sont de grands prédateurs des larves d’æschnes, mais aussi d’autres invertébrés aquatiques, comme les larves de dytiques ou les larves d’autres espèces de libellules.
Les espèces de libellules cohabitant avec les poissons présentent certaines caractéristiques morphologiques et comportementales : aplatissement dorso-ventral, chasse à l’affût, rythme d’activité décalé par rapport aux prédateurs. Toutefois, plus les larves grandissent, moins les prédateurs se font nombreux.
La morphologie des æschnes présente des signes particuliers d’adaptation qui les aident à se préserver des prédateurs (épines caudales sur les derniers segments abdominaux). La larve peut replier son abdomen jusqu’au niveau de la tête, déployant ses épines pour se dégager des mauvaises situations. Elle peut aussi développer des comportements antiprédateurs efficaces ; parfois, par exemple, elle se fige, simulant une larve morte.
En outre, les larves d’æschnes peuvent fuir très rapidement grâce à leur mode de déplacement spécial, par propulsion : elles évacuent l’eau contenue dans leur rectum, remuant simultanément leurs six pattes d’avant en arrière, contrairement aux autres espèces de libellules, qui alternent les mouvements de leurs trois paires de pattes. Lors de menaces plus directes, elles peuvent aussi attaquer le prédateur en lui lançant leur masque labial.
Les larves de certaines espèces sont également douées d’autotomie : leurs pattes se détachent et se régénèrent facilement au cours des mues ultérieures.
Bien que la prédation des æschnes en vol soit relativement rare, certains oiseaux parviennent à les capturer, tels les faucons hobereaux ou les faucons crécerelles. Ils en attrapent une moyenne de 8 à 9 par heure. D’autres oiseaux, par ailleurs, comme le guêpier, font de l’æschne (libellules) une de leurs proies favorites.
Le principal atout des æschnes pour échapper aux prédateurs n’est pas leur vitesse de vol, qui n’excède jamais 25 km/h, mais leur agilité. Elles changent rapidement et facilement de direction. En outre, elles peuvent intimider des prédateurs de taille modeste en repliant leur abdomen jusqu’au niveau de la tête.
Les æschnes, à la différence d’espèces plus petites, ne sont pas convoitées par les arthropodes – elles n’ont rien à craindre des araignées, en particulier.
SAUVER SES AILES
Pour éviter les rencontres entre insectes matures et immatures, pouvant endommager les ailes des libellules et ainsi entraîner la mort, certains æschnidés, tel l’anax empereur, ont développé deux stratégies.
D’une part, les émergences sont synchronisées : le temps de présence sur les sites aquatiques est donc bien délimité pour chaque tranche d’âge. D’autre part, les premiers vols des æschnes adultes, qui peuvent s’étendre sur plus de 200 mètres, sont toujours orientés à l’opposé des points d’eau. Les adultes venant de muer s’éloignent ainsi des zones où ils risqueraient de rencontrer des individus plus jeunes qu’eux ou plus matures (adultes en période de reproduction).
Les parasites nuisent également au développement des odonates. Il arrive que les œufs soient visités par de petits hyménoptères ; les larves et les adultes, par des vers plats.
Les larves d’odonates sont des hôtes intermédiaires dans le cycle de développement de certains trématodes, qui passeront de la larve à l’adulte et finiront par parasiter des oiseaux prédateurs des libellules.
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