Mode de vie des larves de Libellules
Posté par othoharmonie le 18 mars 2013
Les larves commencent par se nourrir du reste de leur jaune d’œuf, mais dès la première semaine, elles commencent la chasse, pour laquelle elles disposent d’un masque prêt à l’emploi et entièrement formé. Elles ont une nourriture opportuniste, et attrapent presque tout ce qu’elles peuvent maîtriser. Les larves de libellule émeraude sont des chasseurs à l’affût sur le fond, et s’orientent principalement par le sens du toucher, alors que leurs yeux ne jouent qu’un rôle mineur dans la capture des proies. Comme on l’a observé chez Somatochlora metallica, elles ne grimpent pas le long des plantes aquatiques pour chasser, comme c’est le cas pour d’autres larves de libellule. Les analyses de déjections de Somatochlora alpestris dans de petites mares des Alpes ont donné comme nourriture avant tout des larves de chironome, des puces d’eau, des larves de Sialis, de petits mollusques, des annélides, des Hydrachnidiae et aussi des vers de cristal, qui habitent en règle générale les eaux libres, et même des larves de leur propre espèce (cannibalisme). Dans l’analyse du contenu de l’estomac d’une Somatochlora arctica en Norvège, la nourriture consistait en 58 % de larves de chironome, 40 % de puces d’eau, et les 2 % restants d’Hydrachnidiae.
Les eaux préférées par les larves de la majorité des libellules émeraude se distinguent par de très basses valeurs du pH et une haute concentration en nutriments (tourbières). Les larves sont très tolérantes à l’égard des impuretés, et peuvent vivre dans des eaux de propriétés très variées, depuis des environnements complètement oligotrophes, jusqu’à de très eutrophes, ainsi que dans des eaux très douces jusqu’à dures, et de très acides à légèrement basiques. Plusieurs semaines dans de l’eau avec un pH de 3, ou aussi dans de l’eau distillée, n’ont pas endommagé des larves de Somatochlora alpestris et Somatochlora arctica étudiées. Par contre, elles sont très sensibles aux élévations de température de l’eau, 26°C étant très défavorable à ces animaux.
En ce qui concerne le gel, les larves de libellules émeraude paraissent très tolérantes, par rapport à d’autres larves de libellules. Elles survivent à des périodes de gel jusqu’à -20°C sans dommage, tant que l’intérieur des cellules ne gèle pas. Ceci est permis en particulier par l’existence de substances spéciales dans les liquides du corps, qui servent d’antigel, et tout particulièrement des polyols. Une autre adaptation particulière des larves de libellules émeraude est leur très longue durée de survie en cas de sécheresse, ce qui arrive souvent en plein été ou en automne pour de petites mares. Une partie des larves survit dans de la vase séchée ; celles de Somatochlora hineana, en Amérique peuvent se retirer dans des carapaces de crustacés. Dans un substrat humide comme des tas de feuilles ou des amas de mousse, la durée de survie peut atteindre quelques mois. Dans des expériences, des larves de Somatochlora semicircularis survivent au sec à 20°C et environ 70 % d’humidité en moyenne 13 jours, tandis que des larves d’autres espèces des mêmes marais se dessèchent dans la moitié du temps.
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