Tactique de la libellule
Posté par othoharmonie le 14 mars 2013
Prédateurs des larves et stratégies d’évitement
Aussi bien les larves que les imagos (développe libellule) sont souvent la proie d’autres espèces d’animaux carnassiers (prédateurs). C’est ainsi que les larves sont mangées par des larves de libellules (parfois de leur propre espèce) ou par des poissons, sans que l’on ait observé de distinction entre les larves de libellules émeraude et celles d’autres espèces de libellules. Pour l’espèce proche parente Epitheca cynosura, il a été rapporté que dès le premier mois après l’éclosion des œufs, jusqu’à 60 % des larves avaient été dévorées par d’autres larves de libellules ou des poissons. Pour Cordulia amurensis, il a été calculé qu’après les cinq ans de développement, seules environ 0,2 % des larves écloses arrivaient à la métamorphose.
L’espèce survit souvent par la tactique mise en œuvre par S. arctica et S. alpestris, qui pondent dans les plus petites mares du marécage, acides, où il n’y a pas de prédation de la part des poissons. Pour se protéger des prédateurs, les larves se servent d’abord de toutes les possibilités de camouflage et de cachettes. D’autres espèces, comme S. meridionalis sont très aplaties, et possèdent un décor de couleurs sur leur abdomen, qui les camoufle bien sur le fond. S. alpestris possède au contraire un abdomen saillant muni de poils dans lesquels se prennent des brins de tourbe, si bien qu’elles sont déguisées en débris de tourbe. Si les larves sont découvertes malgré leur camouflage, et attaquées, elles font le mort (thanatose) de façon réflexe. En plus, S. metallica, S. meridionalis et S. flavomaculata possèdent, comme de nombreuses autres larves de libellules, de fortes épines sur le dos et les côtés de l’abdomen, et étendent leurs membres, ce qui retient les poissons de les dévorer, surtout pour les plus grosses. On a pu démontrer expérimentalement que certaines larves de libellules développent de plus grandes épines en présence de poissons. Dans les eaux naturelles poissonneuses, elles ont en effet de plus grandes épines. Il n’y a pas eu d’étude à ce sujet pour les libellules émeraude.
L’attaque des larves de libellule par des parasites est peu étudiée. En général, elles sont infestées par des grégarines, ou à certains stades, par des cestodes et des trématodes ainsi que des nématomorphes. C’est ainsi qu’on a pu montrer des larves de S. metallica infestées de larves d’un cestode du genre Schistotaenia, et dans la même espèce, on a aussi trouvé le nématomorphe Gordius aquaticus. À côté de ces hôtes parasites, les larves de libellules peuvent aussi servir de support pour des unicellulaires ou petits animaux sessiles, comme des Vorticellidae (en particulier des Zoothamnium), des polypes (p. ex. Hydra) et des Ectoprocta (p. ex. Fredericella), qui ont été trouvés notamment chez S. metallica (Épizoose).
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