La Salamandre et l’homme

Posté par othoharmonie le 3 mars 2013

 

La salamandre tachetée a depuis longtemps gagné la confiance de l’Homme, du fait de son apparence extérieure plutôt frappante. Sa forte notoriété n’a cependant pas toujours été à son avantage. La salamandre a été longtemps considérée comme engendrée par le feu ou capable d’y survivre. Il est en tout cas probable que des salamandres cachées ou hivernant dans des bois morts, aient autrefois été vues s’échappant d’un foyer de cheminée laissant penser qu’elles aient été engendrées par le feu ou y résistant. Le nom commun de « salamandre de feu » dérive de cette croyance.

La Salamandre et l'homme dans LEZARD rosel_v_rosenhof_bild-203x300Cette croyance apparait déjà en 1590, dans le travail de Joachim Camerarius de Nuremberg « Symbolorum et Emblematum ex Aquatilibus et Reptilibus » où il mentionne :

« Voyez la salamandre qui traverse les flammes. C’est aussi toujours le propre de la pureté de rester indemne. »

Par la suite, les différentes représentations de la salamandre tachetée, par exemple dans les livres d’emblêmes du Moyen Âge tardif, lui donnent plus de similitudes avec un reptile, rappelant plutôt « une créature draconique ». La salamandre tachetée n’échappe à cette convention de représentation qu’au milieu du XVIIe siècle par un vernis du peintre anversois Jan van Kessel (1626 – 1679), une représentation naturaliste où la salamandre tachetée figure au milieu d’un ensemble de 39 insectes et reptiles différents. Malgré une classification systématique erronée (même Carl von Linné se pliait également au départ au consensus de son époque et désignait l’espèce comme Lacerta salamandraLacerta signifiant lézard en latin), ce vernis rappelle déjà un panneau d’instruction orienté didactiquement sur la biologie.

Certains Rois de France, tel François Ier firent de la salamandre un emblème royal, comme en témoigne notamment la salamandre sculptée en bas-relief au-dessus de la porte d’honneur du château d’Amboise.

Une des plus décoratives et en même temps des plus exactes salamandres tachetée a été fournie par l’aquarelliste et graveur sur cuivre de Nuremberg August Johann Rösel von Rosenhof (1705 – 1759) dans son panneau enluminé de 1758 « Historia naturalis ranarum nostratium ». Avec la parution de ce travail s’est développée dans le même temps les premières étapes d’une herpétologie plus scientifique. Amphibiens et reptiles furent alors libérés de leur symbolique négative, de la magie et la superstition.

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