Femelles lézards
Posté par othoharmonie le 12 février 2013
Des lesbiennes et des sauteuses (?)
C’est sous ce titre que le magazine Time publia l’article dans lequel Crews rapportait ses observations sur le Cnemidophorus, le lézard à queue en fouet.
Le Cnemidophorus fait exception dans le monde reptilien car il se reproduit par « parthénogenèse ». Autrement dit, sa reproduction peut se faire à partir des oeufs pondus par la femelle sans qu’un mâle ait à les féconder. Cette espèce représente donc un champ d’observation idéal pour étudier certains aspects de l’évolution de la sexualité qui ne peuvent être isolés et analysés chez les espèces à comportement sexuel normal où l’hérédité masculine vient toujours constituer un facteur de complication.
Dès que Crews entreprit ses travaux sur le Cnemidophorus, il remarqua ce qui, à première vue, était un comportement bizarre. Ces lézards sans vie sexuelle -puisqu’ils n’ont pas besoin de s’accoupler pour se reproduire- couvrent parfois leurs congénères tout comme le font d’autres lézards au comportement sexuel normal.
(…) La séquence paraît relativement simple. Une femelle joue un rôle actif et monte sur le dos d’une femelle passive, recourbe sa queue autour du corps de sa partenaire de sorte que leurs organes sexuels entrent en contact, donne des secousses du cou et du dos et chevauche ainsi sa compagne pendant une à cinq minutes.
Tous les biologistes admettent que c’est bien là ce qui se passe. C’est sur la signification à donner à ce comportement que leurs avis divergent. (…) Les manoeuvres d’approche habituelles, l’attitude au cours de la copulation semblaient remarquablement similaires à celles que Crews avait observées au moment de l’accouplement chez d’autres espèces proches à comportement sexuel ordinaire. La dissection et la palpation des lézards mettaient en outre en évidence leur signification sexuelle. On constatait que l’animal courtisé était actif sur le plan de la reproduction, « ses ovaires contenaient de grosses follicules pré-ovulaires, alors que l’animal courtisant, ou bien était en période d’inactivité reproductrice, ou bien venait de terminer son ovulation, et ses ovaires ne contenaient que de petites follicules peu développées ». Cette différence soulevait des questions d’ordre général quant au rôle joué sur le plan de la sexualité par cette pseudo-copulation, comme, par exemple, une fonction possible d’amorçage des mécanismes reproductifs. (…)
Harry Collins & Trevor Pinch,
« Tout ce que vous devriez savoir sur la science ».
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