Histoire de lézard
Posté par othoharmonie le 28 février 2013
Histoire d’un lézard – Souvenirs de Naples
Année de publication 1867
Résumé : Après avoir aidé Garibaldi à chasser les Bourbons de Naples, Alexandre Dumas réside dans cette ville au palais Chiatamone avec Adolphe Goujon, son collaborateur au journal «L’Independente».
Un lézard qui vient les observer régulièrement se laisse apprivoiser par Goujon et devient leur familier. Sa disparition soudaine est occultée par les menaces de mort que Dumas reçoit de la part de royalistes et de la camorra, ainsi que par l’arrestation de son facchino (domestique des domestiques) qui s’avère être à la solde de brigands.
Le lézard apparemment honteux réapparaît quelques temps plus tard avec… deux petits lézards. Celui qu’ils avaient baptisé Joseph était en fait une lézarde… Durant trois ans, la lézarde recherche et partage le quotidien de nos deux amis. Obligés de déménager, ils quittent donc le palais et cette étrange amie.
Six mois plus tard, lorsqu’ils reviennent pour assister de la terrasse à la revue navale donnée en l’honneur du roi Victor Emmanuel, la lézarde répond au premier appel. Mais sa joie de revoir Goujon est telle qu’elle lui est fatale. En effet, effrayée par le bruit des canons, elle manque l’ultime saut qui la séparait de la main aimée et s’écrase sur les rochers.
Analyse Histoire d’un lézard – Souvenirs de Naples a été imprimé dans La gazette du grand monde, journal auquel Dumas a collaboré pour les numéros de novembre et décembre 1867 et janvier 1868.
Ce texte d’une vingtaine de pages est paru pour la première fois en volume en 1996 aux éditions Mercure grâce à Claude Schopp qui l’a retrouvé à la Bibliothèque Nationale. Ce petit volume contient en plus une causerie portant sur Naples et la suspicion de la police à l’égard de l’auteur (parue dans Le Monte-Cristo en 1862).
Cette histoire est écrite par Dumas quatre ans après son retour de Naples, dans une période où il essaye de reconquérir Paris. Sa situation n’est pas des meilleures: ses entreprises journalistiques tournent mal, son amoindrissement physique et sa vieillesse le font douter, mais il arrive néanmoins à sortir de tout cela quelques bonheurs d’écriture dont ce texte est un exemple.
Il est singulier qu’après tout ce qu’il a vécu durant son épopée garibaldienne, il se souvienne avec émotion de cet étrange amour d’une humble et faible créature pour un homme. Peut-être est-ce l’approche de la mort qui lui fait mettre en avant les choses essentielles de la vie comme l’amour, l’amitié et la fidélité.
article de Nicole Vougny
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