Héron étoilé
Posté par othoharmonie le 16 janvier 2013
Butor ou Héron étoilé
Le Butor étoilé est une espèce d’échassier de la famille des ardéidés (hérons, aigrettes). Considéré d’après les recensements effectués comme une espèce très menacée, sa population est en déclin rapide en Europe et aurait chuté de 35 à 45 % en France en 30 ans.
C’est un grand et gros héron, massif, au plumage brun chaud strié de brun plus foncé, très similaire au butor américain . Sa tête présente une calotte sombre et un bec en poignard. Une bande noire descend du coin du bec vers la gorge, en passant en dessous de la joue. Le cou est épais, les pattes courtes pour un échassier, mais avec de longs doigts. En vol, on distingue plus nettement les rayures sombres sur la gorge et une zone plus pâle sur le dessus de la première moitié de l’aile. Sa longueur varie de 69 à 81 cm et son envergure de 120 à 130 cm ; son poids varie entre 900 et 1 100 g.
Très mimétique, il est difficile à observer dans son habitat, les roselières.
Les vols se font généralement sur de courtes distances. Sa silhouette est alors typique, ressemblant à un mélange de grand hibou et de héron. Le vol est en effet lent et lourd. Les ailes sont tenues arquées et les longs doigts traînent à l’arrière de l’oiseau.
Ses déplacements au sol sont lents et discrets. Il marche avec la tête légèrement dans les épaules et avec un léger mouvement latéral afin de mieux cibler ses proies. S’il se sent menacé, il devient immobile, allonge son cou et pointe son bec vers le haut, de manière à se fondre dans les roseaux environnants. Il est capable de rester dans cette position et de s’incliner avec les roseaux agités par le vent pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de risque.
Cet oiseau se déplace facilement entre les tiges de roseaux, avec ses longs doigts lui permettant de marcher sur la végétation flottante.
Il se nourrit de poissons, amphibiens et invertébrés (notamment des insectes aquatiques). Il peut parfois chasser des oiseaux ou de petits mammifères.
Plus actif à l’aube et au crépuscule, le butor se nourrit dans les eaux, en pêchant à l’affût. Il marche lentement dans l’eau près de la rive de la roselière, s’arrêtant fréquemment. Il reste immobile de longs moments, à la recherche de proies, approche avec des mouvements très lents, tendant le cou, et soudain, il saisit ou perce la proie avec son bec. Elle est frappée à plusieurs reprises avant d’être avalée la tête la première.
Habituellement solitaire. Sa présence est surtout confirmée par l’écoute de son chant très puissant (audible jusqu’à 5 km) et ressemblant à une » corne de brume « , un son très profond et caverneux souvent émis sur deux tons. Le chant s’entend surtout de nuit. Les cris d’appel émis en vol sont des sortes de « ho ! » expirés.
Sa population est en forte régression dans toute l’Europe à cause de la disparition des zones humides. Beaucoup des zones de nidifications traditionnelles ont été drainées ou bien, la densité de la végétation palustre a fortement diminué. Dans certains endroits, la chasse est un autre danger pour l’espèce. Dans toute l’Europe subsistent entre mille et deux mille couples.
En Europe, l’espèce est considérée comme « vulnérable ». La population européenne aurait en effet subi un déclin de 20 % entre 1970 et 1990.
En France, l’espèce est considérée comme « vulnérable » également. La population française était estimée à 500 couples en 1968. Entre 1968 et 1983, la population a subi un fort déclin d’environ 40 % avec 320 couples estimés. Les experts estiment qu’il ne restait que 320 mâles chanteurs en 2008 (survivant dans sept régions (administratives) seulement). Ce constat en fait une des espèces les plus menacées de France.
L’espèce fait l’objet d’un plan de restauration coordonné par la DREAL Basse-Normandie, avec la LPO comme opérateur national. Ce plan vise, via seize mesures nationales classées en trois domaines (étude, protection, communication/sensibilisation) à retrouver en quinze ans une population comparable en nombre d’individu, si ce n’est en diversité génétique, à celle de 1970 (500 mâles chanteurs). Un diagnostic des roselières; des opérations de gestion conservatoire et de restauration d’habitats; ainsi que des contractualisations sont prévues.
Le butor étoilé bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, de le mutiler, de le capturer ou de l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter
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