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Des Garennes aux clapiers

Posté par othoharmonie le 22 novembre 2012

 

À partir du XIIIe siècle il n’est plus fait état que de lapins élevés en garennes. Celles-ci sont gérées par des nobles, et posent rapidement problème à cause de la pullulation des lapins qui s’en échappent aux alentours, et des dégâts qu’ils causent aux cultures. Des captures de régulation doivent donc avoir lieu régulièrement. À l’époque, le droit de garenne est réservé aux nobles, seuls à pouvoir chasser dans ces lieux, tandis qu’en dehors des garennes tout le monde peut chasser à sa guise.

Des Garennes aux clapiers dans LAPIN - LIEVRE garenneOlivier de Serres fait état de l’élevage du lapin en clapier en 1605 dans son Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs. Il établit à cette occasion les premières règles d’élevage, conseillant la mise à la reproduction juste après la mise bas, en transportant la femelle dans le clapier du mâle. En 1625, Jean Liébault précise dans L’Agriculture, Maison rustique que l’élevage en clapier est un complément de l’élevage en garenne, qui présente notamment l’avantage de multiplier les portées par lapine (pas loin d’une portée par mois contre 3 ou 4 par an en garenne). Les lapereaux nés en clapier sont par la suite destinés à alimenter la garenne en individus. Ainsi, il est conseillé d’installer les clapiers à proximité de la garenne et d’y faire des ouvertures de petite taille permettant aux jeunes d’aller et venir entre la garenne et le clapier tout en conservant les adultes à l’intérieur. Les lapins de clapier doivent être alimentés par l’homme, et sont généralement nourris avec diverses plantes comme des choux, laitues, chicorées, chardons, navets ou pois chiche, et un peu de céréales (blé, avoine). Il faut également veiller à l’époque à ce que la garenne fournisse suffisamment de fourrages pour sustenter les lapins vivant à l’extérieur. Parfois il est nécessaire d’intervenir en semant des arbustes et diverses plantes fourragères ainsi que des céréales. Toujours selon ces auteurs, une garenne bien gérée permet de produire « entre 80 et 100 douzaines de lapins par an », ce qui correspond à 20 à 25 lapins par femelle et par an, un chiffre finalement peu éloigné des réalités actuelles. La plupart des bases de l’élevage des lapins en clapiers sont établies et évolueront très peu jusqu’au XIXe siècle.

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Elevage moderne du lapin

Posté par othoharmonie le 22 novembre 2012

 

Au début XIXe siècle, les connaissances concernant la biologie du lapin se sont quelque peu améliorées, mais il n’y a pas eu de Elevage moderne du lapin dans LAPIN - LIEVRE 220px-Wild_black_Oryctologus_cuniculuschangements majeurs dans la production. Au cours de ce siècle, la révolution industrielle amène de plus en plus de personnes à quitter les campagnes pour venir vivre en ville comme ouvriers. Là, l’élevage du lapin en clapiers devient populaire car il demande peu de place et est facile à mettre en œuvre dans les petits jardins dont disposent les citadins. L’élevage en clapier supplante donc rapidement la garenne, malgré l’unanimité des auteurs sur la meilleure qualité gustative des lapins élevés en garenne. Certains auteurs de l’époque revoient les objectifs de production à la baisse par rapport aux préconisations des auteurs de la Renaissance. Ainsi, l’auteur belge Max Devaize conseille une mise à la reproduction à 8 mois plutôt que 5 à 6 mois, et un accouplement 3 à 5 semaines après la mise bas. La deuxième moitié du siècle voit l’apparition des premières races, selon l’idée que l’on s’en fait aujourd’hui, c’est-à-dire une certaine stabilité des principales caractéristiques morphologiques. On peut noter que la sélection qui a été opérée sur les lapins domestiques a permis d’augmenter significativement leur taille par rapport au lapin sauvage.

L’élevage de lapin prend réellement son essor au cours du XXe siècle. Pendant la Première Guerre mondiale, l’Angleterre incite par exemple à produire des lapins en allouant une dotation au son de blé à tous les éleveurs de lapins. Puis l’entre-deux-guerres verra le développement de grandes structures, de plus de 100 lapines. Le début du siècle voit s’accélérer l’amélioration des lapins avec l’apparition de nouvelles races très productives comme le géant blanc du Bouscat, le californien ou le néo-zélandais. Une unité de recherche créée en Floride en 1928 va établir les bases de l’élevage moderne du lapin, en prônant notamment l’élevage sur grillage qui permet de limiter l’incidence de la coccidiose et l’alimentation par granulés qui fournit une ration complète en empêchant tout tri par l’animal.

Le californien et le néo-zélandais se montrent par ailleurs bien adaptés à la vie sur grillage, et ils seront à l’origine de la plupart des lignées utilisées par la suite. L’INRA va prendre le relais de ces premiers travaux de recherche en France à partir des années 1960, et elle sera rapidement suivie par les institutions des autres pays d’Europe de l’Ouest, puis par l’URSS. La Chine commence à s’intéresser à cette production plus tardivement, dans les années 1980.

La seconde moitié du XXe siècle voit le déclin des exploitations familiales au profit des exploitations spécialisées. Ce phénomène est accéléré par l’épidémie de myxomatose apparue en 1952 qui décime les lapins sauvages et des petits élevages alors que les élevages importants s’en prémunissent par une vaccination qui se révèle efficace. Durant les années 1960 et 1970, l’utilisation des cages en grillage se généralise. Elles sont désormais placées dans des bâtiments adaptés. L’accouplement post-partum est de nouveau employé à partir de cette époque. Par ailleurs l’amélioration des animaux se fait par croisements successifs et certaines exploitations se spécialisent dans la sélection des reproducteurs. Les années 1970 voient également le développement d’élevage en batterie avec des cages superposées. L’alimentation fait de grand progrès à ce même moment, puisqu’on comprend mieux les besoins en acides aminés essentiels et en fibres des animaux. L’insémination artificielle continue de se développer et elle est désormais rendue plus efficace par l’utilisation d’hormones de la reproduction permettant d’induire les chaleurs. Dans les années 1980, les saillies sont repoussées à dix jours après la mise bas et les lapines commencent à être conduites en bande. Cette conduite en bande, avec des animaux tous dans le même stade physiologique au même moment, va se confirmer dans les années 1990 grâce à la généralisation de l’insémination artificielle.

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L’élevage du Lapin

Posté par othoharmonie le 22 novembre 2012

L’élevage traditionnel du  lapin

Une des caractéristiques de l’élevage du lapin est la possibilité de chacun d’élever quelques lapins pour sa propre consommation. Cette production vivrière est très développée dans le monde, et rend difficile l’estimation de la production et de la consommation réelles de viande. Les lapins y sont souvent élevés de manière extensive. La cuniculture de loisir dite « hobbyiste » est un cas particulier de cet élevage traditionnel, cherchant avant tout à sélectionner des races pures plutôt que de nourrir l’éleveur.

L’élevage rationnel

L'élevage du Lapin dans LAPIN - LIEVRE 220px-Domestic-rabbit-drinking-waterUne bonne partie de la production de lapin actuelle se fait dans de grands ateliers industriels, en particulier dans les pays industrialisés. On parle d’élevage rationnel. Les lapines sont conduites en bande, c’est-à-dire que la mise à la reproduction de toutes les lapines se fait le même jour, et donc que les mises bas sont synchronisées, tout comme les dates de sevrage et toutes les interventions dans l’élevage. Les tâches de l’éleveur sont donc bien organisées dans le temps, d’où le nom de rationnel à ce fonctionnement complètement planifié. Il est donc pleinement efficace et ce type d’atelier nécessite une main d’oeuvre limitée. Un autre avantage de ce système est d’avoir des animaux au même stade physiologiques, qui présentent des besoins alimentaires, des risques de pathologie ou des besoins d’éclairement similaires, auxquels il est facile de s’adapter précisément pour répondre parfaitement aux besoins des animaux. Par ailleurs, une proportion conséquente de ces élevages pratiquent le « tout plein – tout vide », c’est-à-dire qu’ils vident entièrement leur bâtiment à la fin du cycle de production de leurs lapines pour procéder à un vide sanitaire (désinfection complète du bâtiment qui est laissé quelques jours sans animaux pour détruire la flore microbienne).

L’élevage rationnel utilise par ailleurs les techniques modernes de l’élevage, comme l’insémination artificielle utilisée comme mode de reproduction exclusif dans la plupart des élevages.

Ces élevages, certes bien moins nombreux que les élevages traditionnels, compensent par leur taille et leur productivité. En effet, en France la très grande majorité d’entre eux comprend entre 300 et 800 lapines.

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Cycle de production du Lapin

Posté par othoharmonie le 22 novembre 2012

 

Cinq lapins serrés au fond d'une cage.Actuellement la grande majorité des élevages pratiquent la conduite en bande. Cela consiste à mettre toutes les lapines de l’élevage à la reproduction le même jour, de façon à ce que toutes les femelles de l’élevage soient au même stade physiologique, ce qui simplifie la conduite de l’alimentation, permet de faire des adoptions (les lapereaux naissent tous au même moment). Cette pratique a été rendue possible par le développement de l’utilisation de l’insémination artificielle dans les années 1980.

En élevage rationnel, la mise à la reproduction des lapines a lieu 11 jours après la naissance de la portée précédente, soit tous les 42 jours. Pour améliorer la réceptivité des lapines alors qu’elles sont en lactation, diverses méthodes sont employées comme l’usage d’hormones telles que l’equin chorionic gonadotrophin et la PGF2α, ou d’autres méthodes moins éprouvées comme le flushing alimentaire, l’adjonction de vitamines, le traitement lumineux ou la séparation temporaire de la lapine et de ses lapereaux.

Après mise bas, la lapine allaite ses petits pendant 35 jours, jusqu’au sevrage. Au sevrage, les lapines sont transférées dans une autre partie du bâtiment et mettent bas un nouveau lot de lapins quelques jours après le transfert. Pour les lapereaux restés dans l’ancienne cage de la mère, suit la phase d’engraissement (durée : 40 jours environ), pendant laquelle ils vont passer d’un poids avoisinant 900 grammes à un poids avoisinant 2,5 kg. À l’abattage, les lapins sont donc âgés de 70 à 75 jours (maternité + engraissement).

Certaines races de lapins, destinées à la commercialisation de luxe, comme l’Orylag, bénéficient de conditions d’élevage privilégiées.

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