La Coccinelle est aussi une voiture
Posté par othoharmonie le 25 août 2012
La Volkswagen Coccinelle est la première automobile construite par le constructeur allemand Volkswagen, ainsi nouvellement créée et dont le nom signifie « voiture du peuple ». Produite en 1938, elle est conçue par l’ingénieur allemand Ferdinand Porsche sur la demande du chancelier Adolf Hitler, alors à la tête du Troisième Reich allemand. Outil de propagande pour le régime national-socialiste, elle devient remarquable dans le monde de l’automobile pour sa diffusion et sa longévité. Elle dépasse, le 17 février 1972, le record de modèles vendus, détenu par la Ford T. Elle fut au total produite à plus de 21 529 464 exemplaires à travers le monde.
Elle est initialement dénommée Volkswagen KdF, pour « Kraft durch Freude » (La force par la joie), du nom d’une branche du front du travail nazi. Connue en interne sous le nom de code Type 1, ou encore 1100, 1200, 1300, 1500 et 1600, en rapport avec la cylindrée des différentes motorisations, elle se voit attribuer de nombreux surnoms affectueux, entre autres d’animaux, en raison de ses formes très rondes : « Käfer » en Allemagne (scarabée), « Beetle » (scarabée encore) au Royaume-Uni, « Escarabajo » en Espagne (scarabée, toujours), « Maggiolino » en Italie (hanneton), ou encore « Coccinelle » en France.
En février 1933, soit à peine un mois après son accession au pouvoir, Hitler annonce vouloir transformer l’industrie de l’automobile afin d’en faire l’un des fers de lance de sa politique et indirectement, de sa propagande. L’automobile est l’un des secteurs industriels privilégié par le gouvernement, étant donné qu’elle est considérée comme le signe extérieur de puissance de la nation allemande. L’Allemagne fait face à un essor important de l’automobile sous Hitler. En 1932, environ 561 000 automobiles transportant des voyageurs forment le parc automobile allemand. Quatre ans plus tard, 961 000 sont présentes.
Le führer contrôle étroitement les entreprises automobiles et leur ordonne par exemple, de réduire le nombre de modèles. Puissance et vitesse sont les mots clés du discours déclamé par les partisans du système national-socialiste. Cette volonté s’exprime bien avant la création de (la) Volkswagen. En effet, l’État allemand pousse très tôt les compagnies automobiles Mercedes et Auto-Union dans les courses automobiles, les Grands Prix et autres compétitions, les subventionnant de façon importante pour développer des techniques poussées.
Par ailleurs, Hitler s’affaire à développer le système autoroutier allemand, avec le déploiement de larges Autobahnen à travers tout le pays. L’objectif est de faciliter les communications entre les différentes villes, mais également de permettre à l’aviation de décoller ou atterrir sur les autoroutes. Ce développement est de plus, l’affirmation de la volonté du pouvoir de faciliter l’accession de la population allemande à la mobilité individuelle.
« la voiture du peuple »
Sous le régime d’Hitler, une course pour rattraper le niveau de production des États-Unis et de la Grande-Bretagne s’engage, notamment en vue de la guerre qui s’annonce. Au même moment, il dissimule ses intentions en promettant au peuple allemand des améliorations de leur niveau de vie. C’est ainsi que Hitler se sert du Salon international de l’automobile de Genève de 1934 pour annoncer son intention de produire « une voiture du peuple », une voiture à la portée de tous basée sur la production de masse et la consommation de masse. Le dictateur rêve de donner aux Allemands la version germanique de la Ford T. Hitler persuade alors les décisionnaires de la RDA, nom du syndicat allemand de la construction automobile, de signer un contrat avec Porsche pour la réalisation de cette nouvelle voiture, financée par l’État. En collaboration avec l’entreprise automobile Porsche, les plans de la première Volkswagen allemande sont tracés.
Préalablement à cette annonce, en 1934, le pouvoir donne dix mois à l’ingénieur Ferdinand Porsche pour construire un prototype. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas Hitler qui contacte Ferdinand Porsche, mais bien l’inverse. En effet, Porsche contacte le ministère des transports et, le 17 janvier 1934, il explique sa vision d’une voiture populaire. Après quoi, Porsche est contacté par Hitler pour le suivre à Berlin et pour avoir un entretien individuel. En 1933, Jacob Werlin, concessionnaire Mercedes-Benz, organise ainsi la rencontre entre Ferdinand Porsche et le Führer. Cela se fera discrètement à l’hôtel Kaiserhof de Berlin.
Le cahier des charges fixé par le gouvernement allemand est contraignant. Hitler fixe dans son discours, un prix maximum de moins de 1 000 reichsmarks, afin de convenir au plus grand nombre. Elle doit ainsi être puissante mais surtout économique à l’achat mais également à l’usage. Ainsi, la voiture doit être propulsée par un moteur de 1 litre d’une consommation maximum de 5 litres d’essence aux 100 km et d’une vitesse pouvant atteindre 100 km/h. Par ailleurs, la nouvelle voiture doit être capable de loger confortablement quatre personnes voire cinq. Le poids maximum fixé est de 600 kg. De plus, étant donné que les garages pour véhicule sont assez rares à l’époque, la voiture doit être capable de résister à tous types d’intempéries, tout particulièrement le froid.
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